12 mai 2024

On vit une époque formidable

Christian Darlot m’écrit :

Enfin une journée ensoleillée après six mois de pluie continuelle ; je n’ai pas souvenir d’une année aussi pluvieuse, mais ils nous feront le coup de la sécheresse asymptomatique.

Discussion avec une vendeuse de chemises :

 

– Oui, bien sûr, ils nous ont enfermés, oui bien sûr les waxxins sont dangereux, oui bien sûr ils ont fait crever des yeux et arracher des mains par leurs sbires, oui bien sûr ils bradent l’industrie, oui bien sûr, les agriculteurs se suicident, mais il y a trop de libertés ici.

– Ah ?

– Oui, les manifestants cassent tout.

– Mais vous savez bien que les casseurs sont des provocateurs que la police laisse entrer dans les manifs.

– Oui, bien sûr mais le gouvernement a raison.

– Mais vous venez de dire que le gouvernement mentait et détruisait le pays.

– Oui bien sûr mais les gens font trop ce qu’ils veulent.

– Même quand on impose des waxxins ?

– Non bien sûr, mais cela irait mieux s’il y avait moins de libertés. D’ailleurs il y a trop d’étrangers.

– C’est l’Union Européenne et le gouvernement qui les font venir.

– Oui, peut-être. Et ils cassent tout. Il y a trop de libertés.

– Mais les manifestants pacifiques, eux, sont éborgnés.

– Oui, mais s’ils ne manifestaient pas…  Mais c’est vrai. Quand même, ici les gens font trop ce qu’ils veulent.

– Alors vous avez dû être contente du confinement.

– Vous savez je ne fais pas de politique.

– Pourtant vous avez dit que le gouvernement détruisait le pays ; c’est de la politique.

– Oui, ça c’est vrai. Mais je n’aime pas la politique.

– Mieux vaut le gouvernement russe, qui, lui, défend son pays.

– Ah, non, j’aime pas Poutine.

– Que lui reprochez-vous ?

– Il assassine les opposants.

– Qui ? Navalny ? Les gouvernants ukrainiens eux-mêmes ont dit qu’il était mort de maladie. 

– Oui peut-être. Mais en Russie il n’y a pas de liberté. 

– Et ici ?

– Ici on fait ce qu’on veut. Ici on est libre.

– Même quand on vous oblige à vous faire pikouzer ?

– Vous savez je ne fais pas de politique. Mais quand même, j’aime pas Poutine.

On vit une époque formidable.

Nicolas Bonnal

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