Surinvestissements, surproduction, effondrement des cours, les marchés des minéraux stratégiques ou critiques, ont sombré dans le chaos. Conséquence paradoxale, les besoins considérables de lithium, graphite, nickel, cobalt, cuivre et terres rares pour alimenter dans les prochaines années et décennies la fabrication des batteries, des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, des électrolyseurs… risquent de ne pouvoir être satisfaits.
La Chine en est le principal responsable. Elle mène une stratégie délibérée visant à contrôler totalement ses marchés en faisant s’effondrer les cours et en détruisant toute concurrence.L’un des points de blocage majeur de la transition énergétique est la capacité à produire suffisamment de minéraux dits stratégiques et à des prix acceptables. Ils sont indispensables pour alimenter les énormes besoins en lithium, en graphite, en nickel, en cobalt, en cuivre, en cobalt, en terres rares… des batteries, des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, des électrolyseurs…
Dans ce domaine, l’Union Européenne donne une fois encore un exemple d’incohérence. Elle impose une transition à marches forcées vers les véhicules électriques et les renouvelables et se rend ainsi totalement dépendante des fournisseurs de minéraux, notamment la Chine, sans être capable de développer l’exploitation et le traitement industriel de ressources minières sur le sol européen.
Surinvestissements et offre excédentaire
La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle est devenue aujourd’hui difficile sur de nombreux marchés de minéraux et métaux dits stratégiques. D’un côté, les cours se sont effondrés du fait d’un ralentissement de la demande et de l’autre les capacités de production et de raffinage seront probablement très insuffisantes dans les prochaines années et décennies pour faire face à l’envolée attendue des besoins. Mais les groupes miniers et industriels ne sont pas prêts et capables d’investir des sommes considérables pour développer leurs capacités avec des cours qui ne permettent pas aujourd’hui de rentabiliser les investissements. Les prix du nickel, du lithium et du cobalt ont baissé respectivement de 60%, 80% et 65% par rapport à leurs sommets atteints en 2022. Et selon une note récente de la banque Goldman Sachs, la baisse va se poursuivre dans les 12 prochains mois, de 12% pour le cobalt, 15% pour le nickel et de 25% pour le lithium.
Comme le montre un article publié le 1er avril par Gavekal, spécialisé dans l’analyse financière, la Chine porte une lourde part de responsabilité dans le chaos des marchés de minéraux. Et cela semble bien être est en grande partie le résultat d’une stratégie délibérée. La Chine est de loin aujourd’hui le premier producteur et surtout raffineur de la plupart de ses minéraux et entend encore renforcer le contrôle de ses marchés en éliminant ses concurrents.
La thèse de Gavekal est la suivante : La demande plus faible que prévu des constructeurs automobiles américains et des acheteurs chinois de véhicules électriques est en partie responsable de la déroute des marchés de minéraux. Mais la cause principale est l’offre excédentaire massive des producteurs chinois, tant sur leur marché domestique qu’à l’étranger. Les surinvestissements ont créé des surcapacités et « tué le marché des métaux ».
Les métaux raffinés là où ils sont extraits
La Chine a peu de réserves de métaux et minéraux stratégiques sur son sol, à l’exception des terres rares, et doit donc se les procurer à l’étranger. Du triangle du lithium en Amérique latine à la ceinture de cuivre du Katanga, les groupes miniers chinois extraient ou achètent les minerais.
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