24 avril 2024

Déluge à Dubaï : opération ratée d'ensemencement des nuages ?


Depuis le début de la semaine, des inondations records sévissent dans la ville désertique et sont largement relayées sur les réseaux sociaux.

Les précipitations représentent l'équivalent de deux années de pluie en seulement quelques jours, soit 254 mm de pluie pour la seule journée de mardi. Face à de tels intempéries, des soupçons sont portés sur les actions faites par la main de l'Homme.
En effet, la ville a fait connaître ses innovations en matière météorologique. Depuis une vingtaine d'années maintenant, les Émirats arabes unis expérimentent « l'ensemencement des nuages », à savoir l'adjonction de différentes substances dans les nuages afin de provoquer, par exemple, leur charge en eau. Ce jeu d'influence sur les conditions climatiques n'est pas au goût de tous, et les voix s'élèvent afin d'encadrer par des législations internationales ce qui peut se révéler être un enjeu politique. Cette technologie tend d'ailleurs à se développer plus largement, le Pakistan recourant lui aussi à cette pluie artificielle, comme bien d'autres pays.

Les Émirats arabes unis y voient quant à eux la possibilité d'augmenter la pluviométrie sur leur territoire. En effet, Climate Data note que « dans la région des Émirats arabes unis, les précipitations sont quasiment inexistantes tout au long de l'année. » De quoi être surpris par de telles précipitations aujourd'hui.


Les méthodes d'ensemencement deviennent de plus en plus courantes dans le pays, avec plus de 300 missions annuelles d'ensemencement recensées chaque année. D'ailleurs, des avions sont aujourd'hui spécifiquement équipés pour ce genre d'activité.

Tandis que l'hypothèse de la main humaine sur ces précipitations records prend comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, un média américain, Bloomberg, alimente cette théorie en rapportant que les autorités ont effectivement « dépêché lundi et mardi des avions d'ensemencement depuis l'aéroport d'Al Aïn pour profiter des formations nuageuses ». Alors, la thèse de l'accident se répand, y voyant là une tentative d'ensemencement qui aurait mal tourné, allant jusqu'à provoquer ces pluies torrentielles.


Le directeur adjoint du Centre national de météorologie des Émirats (NCM) tient alors à démentir ces hypothèses et assure auprès de la chaîne américaine CNBC qu'aucune opération n'avait été menée à ce moment afin d'influencer la charge en pluie de ces nuages.

« L'un des principes de base de l'ensemencement des nuages est que vous devez cibler les nuages à un stade précoce, avant qu'il ne pleuve. Si vous avez un orage violent, il est alors trop tard pour procéder à une opération d'ensemencement », ajoute Omar Al Yazeedi du NCM.

Il tient par ailleurs à insister sur l'importance de la sécurité du personnel. « Le NCM ne mène pas d'opérations d'ensemencement des nuages lors d'événements météorologiques extrêmes ». Ces précipitations ne seraient alors à son sens qu'un phénomène naturel de grande ampleur.


La piste du dérèglement climatique est alors avancée par différents médias comme CNBC. Ces derniers affirment que les Émirats arabes unis ont « connu une augmentation des précipitations ces dernières années, et les précipitations devraient augmenter de 15 à 30% dans les années à venir ». Des précipitations telles qu'elles sont aujourd'hui meurtrières, avec un décès à Dubaï et 18 autres à Oman. La nature n'a pas dit son dernier mot.

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