21 avril 2024

Covid : faites ce que je dis, mais pas ce que je fais

« Dicunt enim et non faciunt », que l’on retrouve dans l’Évangile de Saint Matthieu, est devenu proverbe français puis doctrine politique française, de gauche comme de droite : « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ». C’est malheureusement une règle politique bien française, qu’appliquent la plupart des élus, et Dieu sait qu’il y en a ( 567 222 ) ! La politique du covid n’a pas dérogé à la règle.

On se souvient de la ruée des hommes politiques à l’IHU de Marseille lorsqu’ils tombaient malades en 2020, pour ignorer ensuite ceux qui les avaient traités. Le summum aura été Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’État, soignée en mars 2020, qui avait fait un témoignage très élogieux sur l’hydroxychloroquine et le professeur Raoult sur BFMTV le 23 mars 2020 : «Je ne suis pas médecin […] mais moi, en tout cas, j’ai vu mon état avant et mon état après. Ça n’a rien à voir ».  On l’a vue en 2023 prendre la tête de la bataille pour faire passer « l’Article 4 » du projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires, permettant de mettre à l’amende voire en prison ceux qui ne sont pas dans la ligne gouvernementale s’ils ne se taisent pas. Les français ne doivent pas savoir qu’il peut y avoir d’autres alternatives aux directives gouvernementales, directives dont s’excluent les élus.

Les députés et sénateurs se sont exemptés de l’obligation vaccinale de manière indirecte. En effet lors de l’examen du texte sur le pass vaccinal, un amendement (N°226) obligeant à le présenter pour entrer dans l’hémicycle a été rejeté par les députés le 5 janvier 2022, puis non présenté au Sénat. Sur France Inter, on a pu admirer la position très roublarde du Président du Sénat : « La loi est la même pour tous, députés, sénateurs et autres citoyens,.. Le pass sanitaire est exigé au Sénat pour toutes les activités pour lesquelles la loi le prévoit, il est donc exigé de tous, y compris des sénateurs, pour l’accès au restaurant, aux visites du Palais du Luxembourg ou aux colloques. Néanmoins, comme dans les entreprises, qui ne sont pas soumises par la loi à cette obligation, il n’est pas demandé de pass sanitaire à l’entrée du Sénat pour ses membres, ses agents ou les personnes auditionnées. Il en va de même pour l’accès à l’hémicycle ». Conclusion : c’est obligatoire, mais non vacciné, vous pouvez avoir accès à notre restaurant et partout, car on vous ne demandera pas votre pass, ce n’est pas obligatoire ! Par contre pour le Français qui voulait aller à son restaurant, pass obligatoire, sinon dehors. Faites ce que je vote, mais pas ce que je fais.

Le 5 février 2021 lorsqu’une de ses anciennes Ministres demande en début de soirée au Président Macron si elle peut lui transmettre par voie directe une lettre que nous avions concocté avec des confrères pour défendre les traitements précoces, la réponse sur son WhatsApp est immédiate, dans le quart d’heure : « Formidable. Je crois beaucoup à cela vraiment depuis longtemps mais « le système » y croit trop peu c’est fou. Je m’en saisis. Merci. Je vous embrasse ». Rien n’en sortira, il laissera les traitements précoces aux hospitaliers et aux élus, rien pour les français.

Agnès Buzyn, ex ministre démissionnaire en début de crise, la mairie de Paris étant plus importante que la santé des français, raconte sans scrupule, honnêtement (et bêtement) que sa mère a eu droit à l’hydroxychloroquine, passant alors du stade de mourante à ressuscitée, que ses patients à l’hôpital du Percy étaient tous sous hydroxychloroquine et qu’elle renouvelait les prescriptions. Ceci ne l’empêchait pas d’affirmer que pour les Français, ce traitement ne devait pas être prescrit. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

Il en va de même pour notre bonimenteur professionnel, le bon docteur Olivier Véran. Son confrère grenoblois et neurologue comme lui (et un de mes anciens correspondants) touché par le virus se fait prescrire de l’hydroxychloroquine, mais avant de le prendre, il demande son avis à son collègue ministre, qui lui donne le feu vert « à titre compassionnel ». Les Français n’auront pas droit à la même compassion car le jour même (ou le lendemain, je n’étais pas là), il signait un décret interdisant la distribution de ce produit par les pharmacies pour les autres Français. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

Quant à un certain traitement antibiotique qui a été pris au plus haut niveau à l’Elysée, au moins par une personne après s’être renseignée auprès d’une consoeur convoquée par l’Ordre des médecins, c’est devenu un secret de polichinelle.

Que dire aussi de cet ancien ministre, très au courant de l’efficacité de l’ivermectine, qui téléphone à un confrère ami pour en avoir au cas où. Ledit confrère lui ayant répondu qu’il n’avait pas pour habitude de prescrire sans avoir vu les patients, et qu’il le verrait volontiers en consultation, ne l’a jamais vu arriver. Il a dû trouver une autre bonne âme. Coïncidence, au même moment, j’étais sollicité pour écrire un projet d’article que cet ancien ministre aurait accepté de passer en « tribune libre » dans un grand quotidien. Mission accomplie, mais il n’y a eu aucune suite. Ces traitements sont réservés à certains et ne doivent pas être divulgués. Prenez du Doliprane, mais pas ce que moi-même je prends.

Tous ces honnêtes gens, soucieux de notre santé, ont-ils tous été vaccinés ? J’ai des doutes. Peu de gens l’avaient remarqué à l’époque, mais au tout début des vaccinations, monsieur Albert Bourla, PDG de Pfizer, avait voulu rendre une visite en Israël, pays pionnier qui avait démarré le premier et à grande échelle une grande campagne nationale de vaccination. C’était la moindre des choses d’aller les saluer. Il y a eu un hic : le déplacement prévu a dû être différé car il n’était pas à jour de sa vaccination, il ne pouvait donc rentrer sur le territoire israélien en vertu des lois de l’époque.

On aurait pu penser que le PDG de Pfizer aurait donné l’exemple en se faisant vacciner le premier pour montrer que son vaccin était sans danger, eh bien non, il n’était pas vacciné ! Avait-il quelques craintes ? Voulait-il voir préalablement ce que cela donnait sur les autres ? Il faut dire que par la suite il a donné de sa personne pour montrer que le vaccin était inefficace puisqu’il a attrapé le covid plus souvent que d’autres, et qu’il a même voulu montrer l’efficacité de son Paxlovid en faisant un rebond infectieux nécessitant une seconde dose de Paxlovid ! Maintenant était-il vraiment vacciné ? J’ai des doutes, mais lui seul le sait.

Quant à nos chefs d’État là encore j’ai des doutes, mais j’ai aussi une explication qui justifie cette dérogation. Vous savez qu’un président et un vice-président ne monteront jamais dans le même avion, de même qu’en France vous ne verrez jamais le président de la République et le président du Sénat faire de même. Les services de sécurité veillent, pour qu’en cas d’accident, l’État ne soit pas décapité. Il y a plein de mesures de ce type, et d’empêchements imposés aux chefs d’État par mesure de précaution. Il me paraît impossible de faire courir un risque vital en permettant à un président, quel qu’il soit, de prendre un traitement non encore éprouvé, dont personne ne connaît les risques. Pour moi, ce n’est pas une excuse mais une chose normale. Autrefois les rois avaient des goûteurs pour s’assurer qu’il n’y avait pas de poison dans les plats, aujourd’hui pour les traitements, les « goûteurs » sont les citoyens. Maintenant ai-je raison ou ai-je tort ? Secret défense.

Nous assistons à ces pratiques dans tous les domaines sans exception. Les passe-droits et les problèmes financiers sont monnaie courante chez nous. On l’a vu encore récemment, alors qu’il nous faut trouver 10 milliards (pour combler 160 milliards de dettes !) qui seront pris entre autres sur les remboursements de médicaments et les prestations chômage, la note sera pour les français. En revanche, députés et sénateurs, eux, viennent de se voter une augmentation significative, et à l’Elysée, on ne réduit pas le train de vie, on fait bombance avec une commande de 11 000 bouteilles de champagne (et l’on n’a pas la note des autres boissons et spiritueux !). Serrez votre ceinture, moi je desserre la mienne.

Il semble que ce comportement, assez méprisant à l’égard des citoyens, plus courant dans les royaumes et dictatures, soit une spécialité française dans les démocraties occidentales. Il est vrai que certains pensent encore que nous devons assumer une descendance de Louis XIV, avec des présidents vivant dans un palais de 365 pièces, avec une garde républicaine forte de 480 chevaux et 40 musiciens, uniquement pour l’apparat, et en cuisine une brigade de 30 personnes dirigée par un MOF. Et quand ils convoquent le parlement, c’est sous les ors de Versailles. Nous sommes bien loin d’Angela Merkel avec son 4 pièces et de sa soupe de pommes de terre, ou du général, qui payait de sa poche quand il invitait.

En Suède on ne badine pas non plus avec l’argent public. Il y a 10 ans, une ministre avait pris quelques libertés avec sa carte bleue, en achetant entre autres 2 barres de Toblerone, qui ont conduit à sa démission. Quant aux USA, si on peut trouver leur système parfois délirant, c’est au moins avec leur propre argent, pas celui des contribuables. Chez nous, c’est plus simple, «  ça ne coûte rien, c’est l’État qui paye », et tout cela dirigé par des personnes qui confondent servir l’État et se servir de l’État.

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