28 mars 2024

Réforme de l’assurance chômage : « On va balancer des millions de personnes au RSA »

La nouvelle réforme de l'assurance chômage annoncée par Gabriel Attal suscite une vague d'indignation chez les oppositions et les syndicats. Le projet prévoit une réduction de la durée d'indemnisation du chômage à 12 mois, une mesure jugée "particulièrement indécente" par Céline Verzeletti de la CGT.

Michel Beaugas, secrétaire confédéral Force Ouvrière, a alerté sur les conséquences de cette réforme. « En 2 ans, les demandeurs d’emploi ont perdu 50% de leur durée d’indemnisation avec les trois réformes », a-t-il affirmé. « C’est beaucoup, cela va les appauvrir. » Pour lui, la solution pour baisser le chômage est d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail.

François Hommeril, président du syndicat des cadres CFE-CGC, a quant à lui dénoncé une « considération populiste » de la part du gouvernement. « Il prétend que lorsqu’on tape plus sur la tête des chômeurs, ils retrouvent plus facilement un emploi, or c’est faux, des études le prouvent », a-t-il affirmé.

Du côté de la CGT, on refuse catégoriquement de négocier sur ces bases. « Nous ne sommes absolument pas prêts à négocier sur ces bases-là », a affirmé Victoire Bech, membre de la direction nationale de la branche chômeurs et précaires de la CGT. Selon elle, cette réforme aura pour conséquence d’appauvrir une grande partie de la population et de contraindre de plus en plus de travailleurs d’accepter des emplois à bas coûts.

Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, a quant à lui critiqué le gouvernement pour son manque d’idées lorsqu’il s’agit de s’en prendre aux grandes fortunes. « Pour fabriquer des pauvres, là Gabriel Attal a des idées mais quand il s’agit de ‘s’en prendre aux grandes fortunes, il n’aurait pas d’idées' », s’est-il étonné.

Fabien Di Filippo, député LR de Moselle, a critiqué le gouvernement pour son manque de hauteur face aux enjeux. « L’État va devoir emprunter pour équilibrer son budget plus de 180 milliards d’euros cette année », a-t-il assuré, tandis que « l’assurance-chômage sera excédentaire en 2024 de quelques milliards d’euros« .

Même Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), a exprimé son désaccord avec cette réforme. « Diminuer l’indemnisation, nous n’y sommes pas favorables », a-t-il déclaré, soulignant que « les gens qui sont au chômage ne l’ont pas demandé. Il faut qu’ils puissent continuer à vivre ». Toutefois, il a rappelé que la France dispose d’un système « extrêmement favorable » par rapport à d’autres pays européens.

Le patron de la CPME a également soulevé un « problème » persistant : « Il y a encore trois millions de chômeurs indemnisés et un très grand nombre d’entreprises qui ne parviennent pas à trouver des salariés quand ils en ont besoin ». Il s’interroge donc sur le « système actuel d’assurance chômage » et estime qu’il y a « un manque dans l’intervention » du Premier ministre.

Enfin, Philippe Ballard, porte-parole du RN et député de l’Oise, a qualifié les propos de Gabriel Attal de « scandaleux » et de « mensonges ». Il a assuré qu’« Emmanuel Macron a accru la dette en sept ans de 1 000 milliards d’euros » et a comparé le gouvernement au « Titanic qui sombre ». « On va finir de couler », a-t-il conclu.

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