Viendra-t-il un jour le temps où l’on pourra confronter ces armées d’imbéciles, bien plus fournies que nos forces militaires, qui, pendant deux ans, on vomi des torrents de mensonges et de bêtises sur la Russie et son armée tout au long de nos diverses lucarnes électroniques emplies de bavardages bienpensants ? Consentiront ils à nous débarrasser, avec des cuillers argentées s’il le faut, peut-être après nous avoir hypnotisés, de cet océan de merde qu’ils ont déversé pour célébrer les vertus morales de notre civilisation devenue modèle militaire et armé du simulacre universel ? Peut-être, peut-être, – sans doute certainement pas...
En attendant, il se trouve, ô étrange situation, que le général et chef d’état-major de l’U.S. Army le général Randy George, assisté de sa ministre Christine Wormuth, ont égrené lundi pour les journalistes spécialistes de la défense à Washington (le ‘Defense Writers Group’) les innombrables vertus et coups d’éclat de l’armée russe et de l’industrie russe dans la guerre en Ukraine, – dont il est urgent que les États-Unis et l’univers américaniste-occidentaliste s’inspirent...
« La Russie ne doit pas être sous-estimée, car son armée a montré sa capacité d'adaptation et le pays a développé sa base industrielle dans le contexte du conflit avec l'Ukraine, a déclaré le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Randy George.
» Les forces russes “s’adaptent et apprennent” au milieu des combats avec l’armée ukrainienne, a-t-il déclaré. Le chef d’état-major a souligné les progrès de la Russie en matière de drones, de munitions errantes et de guerre électronique.
» “Ne sous-estimez pas votre ennemi. Ce n’est jamais un bon point de départ”, a souligné George, admettant que Moscou a « très bien réussi en injectant de l’argent et de l’énergie dans [sa] base industrielle. »
Dons, comme annoncé plus haut et suivant les nouvelles consignes de pensée et de langage, sa ministre Christine Wormuth a renchéri sur les trouvailles de son général et l’apologie des méthodes et des conceptions russes. Il s’agit de liquider la profonde réorganisation effectuée en 2001-2005 de l’U.S. Army, alors transformée en une force antiterroriste et contre-insurrectionnelle suite à l’attaque du 11-septembre, le reste étant laissé aux brillantes techniques de subversion du type ‘regime change’ inspirées par le théoricien George Soros et sa constellation d’ONG.
Tout cela passe au second plan, et le Pentagone change brusquement de perspective. L’armée de type conventionnel, celui qu’on veut à nouveau organiser aujourd’hui, est un retour, dans des conditions infiniment plus réduites, à ce qui existait jusque dans les années 1990, pérennisant ainsi le caractère américaniste de l’incapacité de se fixer sur toutes les exigences d’une situation générale pour sauter d’une spécialisation à l’autre au gré des circonstances, mené par les événements (que les USA eux-mêmes ont contribué à déclencher !). C’est le serpent qui se mord la queue ou le mouvement perpétuel de la (r)évolution orbitale, avec une dégradation des capacités à chaque orbite réalisée, donc une orbite en spirale descendante et destructrice.
Désormais, on fait du lourd et on s’inspire des trouvailles admirables des armées et industries d’armement russes ! Comme quoi, ceux qui jugent que la guerre en Ukraine n’a aucun sens se trompent considérablement : elle accélère en la mettant en évidence la crise des forces armées américanistes.
« Parmi les autres invités de marque à l'événement figurait Christine Wormuth, secrétaire de l'armée américaine, qui a reconnu que la Russie s'était montrée capable de régénérer sa base industrielle, malgré les sanctions imposées par l'Occident.
» Wormuth a également insisté sur le fait que le Pentagone avait beaucoup appris des combats entre Moscou et Kiev. « Nous nous éloignons de la lutte contre le terrorisme et la contre-insurrection ; nous voulons être prêts pour des opérations de combat à grande échelle », a-t-elle déclaré. »
Tout cela se fera, nous disent les George-Wormuth grâce à une réduction des effectifs de l’U.S. Army, passant de 494 000 soldats aujourd’hui à 470 000 en 2029. Il y eut un certain remous chez les journalistes et dans les médias (notamment The Hill et Fox News ) devant cette annonce, qui correspond un peu trop bien à la réduction dramatique des engagements prévus par le Pentagone (55 000 en 2023 contre le but affiché de 65 000 enrôlements).
Les chiffres officiels eux-mêmes sont largement suspects par rapport aux réalités de forces armées plongées dans une colossale crise d’effectifs autant qualitative que quantitative, due autant à l’abaissement dramatique du niveau des volontaires, à l’absence du nombre de volontaires attendus et aux exigences du programme wokeniste de la diversité raciale et genrée.
Une critique en règle
‘SputnikNews’ a confié à l’un de ses collaborateurs extérieurs expérimenté par sa profession dans les pratiques du Pentagone l’analyse critique de cette restructuration. Il s’agit de Michael Maloof, ancien analyste principal des politiques de sécurité au cabinet du secrétaire à la Défense, à ce même Pentagone. Pour lui, cette réorganisation est une impasse, autant du point de vue du concept technique et stratégique que, – surtout, – du point de vue des moyens disponibles. Il a commencé par un constat général qu’une seule expression (“une fois de plus”) exprime la fatigue du constat d’une (r)évolution une fois de plus réalisée au nom d’une erreur précédente qui avait elle-même été présentée, “une fois de plus”, comme une (r)évolution :
« Ils se tournent une fois de plus vers le type de guerre conventionnel plus ancien sur les champs de bataille, comme celui auquel ils assistent actuellement en Ukraine. »
• Maloof commence par un classique, quelque chose qui, aujourd’hui, est dans tous les esprits, y compris dans ceux de nombre de commentateurs. Cette remarque est particulièrement efficace, si l’on mesure l’extraordinaire chaos d’insécurité et d’incivilité qui s’est répandu dans tous les États-Unis, et notamment dans nombre d’États qui ne se trouvent pas sur le frontière Sud mais qui se trouvent sous administration démocrate.
Implicitement selon notre appréciation, il s’agit de la suggestion que les forces armées devraient être restructurées, – et comment ? Et dans quel sens ? – d’abord dans le but d’assurer la sécurité de la frontière Sud, cette immense passoire de désordre, de bandes illégales de hors-la-loi, d’un flot ininterrompue de drogue qui tue les citoyens américains (d’ailleurs et “en priorité”, ceux des minorités noires et latinos).
« Nous avons eu 23 ans de guerres sans fin. Et le peuple américain en a vraiment assez. De plus, maintenant nous essayons de soutenir les guerres des autres au détriment de notre propre sécurité nationale en négligeant nos propres frontières. »
• ... Et, là-dessus, toutes les questions concernant la préparation d’une guerre de haute intensité, – où les USA sont en position de défaite probable, – contre la Russie et la Chine ? Pourquoi ? Dans quel but précisément pour ce qui concerne le bien-être et la sécurité des citoyens américains ? La recherche d’une coopération n’est-elle pas une voie plus raisonnable ?
« Une confrontation avec la Russie ou la Chine se terminerait mal pour l’armée. Nous n'allons jamais rassembler suffisamment de troupes pour contrer ce que la Russie est capable de rassembler, ou la Chine, ou une combinaison des deux. C'est suicidaire et c'est fou. Nous devons travailler ensemble dans ce monde et avec une saine compétition, non pas militaire mais économique.
» Nous devons reconnaître le fait que des pays comme la Russie et la Chine ont des capacités. Et ils sont désormais, et en particulier la Russie, très expérimentés au combat. Nos troupes ne le sont pas. Elles n'ont été impliquées que dans des contre-insurrections. Et s'ils veulent, des guerres à grande échelle, la Russie est à la hauteur. Elle l'a démontré. J’ignore si c'est la direction dans laquelle nous voulons aller et dans quel but. »
• Concernant la question de la réforme structurelle de l’U.S. Army elle-même, s’il accepte bien entendu la démonstration faite par la Russie du retour des grandes guerres conventionnelles demandant des structures et des groupes d’intervention à mesure, Maloof adopte complètement comme autre raison principale l’énorme crise de recrutement dont les effets peuvent être atténués par la restructuration. Il décrit ainsi un véritable enfermement des forces armées américaines dans des nécessités structurelles qui sont bien plus la marque de leur crise profonde qui les frappe de tous les côtés.
« Lorsqu'on lui a demandé si la refonte était motivée par un manque de troupes, Maloof note que “le recrutement aux États-Unis a été en baisse dans tous les services, à l'exception du Corps des Marines”.
» “Les jeunes ne se ruent pas vers l'armée”, a-t-il déclaré. “Et la seule façon de les faire entrer dans le service sera par une conscription, en ressuscitant la conscription. Et le peuple américain ne veut absolument pas de la conscription. Il n'en voit pas la nécessité”. »
• Envisageant l’avenir, avec le secret espoir que l’on passe à une administration Trump, Maloof pense à une restructuration dépassant largement le cadre de l’U.S. Army, mais concernant toutes les forces armées et le domaine de la sécurité nationale. C’est faire allusion au grand défi qui attend Trump, face à l’appareil de sécurité nationale et à l’État profond auquel évidemment les forces armées sont liées.
Du coup, Maloof définit implicitement son appréciation critique de la réforme de l’U.S. Army. Peut-être a-t-elle un sens, sans aucun doute a-t-elle la vertu de reconnaître la puissance réelle de l’armée russe, – mais au-dessus de cela trône sa conviction quelle doit être surtout envisagée comme une partie au sein d’une réforme complète de l’appareil de sécurité nationale, de sa stratégie, de la répudiation définitive de la politiqueSystème., et donc déterminée en fonction d’un tel comtexte... Vaste programme !
« Alors que la Russie, la Chine, l’Iran et d’autres économies émergentes cherchent à renforcer leur collaboration en Eurasie en termes d’infrastructures et de développement économique, Washington recherche de nouveaux accords de défense et cherche à contenir la Chine et la Russie.
» “Je pense donc que l'accent sera probablement repensé une fois de plus, surtout s'il y a un changement d'administration. Parce que nous ne pouvons pas continuer à avoir des confrontations avec d'autres puissances nucléaires, comme la Chine et la Russie. C’est tout simplement insensé", a conclu Maloof. »
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