Macron réécrit l’histoire de la France

Reprenant une interview donnée au journal « l’Humanité » par Emmanuel Macron, « 20minutes » publiait : « Emmanuel Macron estime que le Rassemblement national devrait s’abstenir d’assister mercredi à la cérémonie d’entrée au Panthéon du résistant communiste étranger Missak Manouchian, dans une interview au quotidien L’Humanité mise en ligne dimanche soir. « Les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat de Manouchian » et il poursuit :« l’esprit de décence, le rapport à l’histoire devraient les conduire à faire un choix », a fait valoir Emmanuel Macron.
« Mais je ne vais pas, moi, par un geste arbitraire, en décider », a-t-il ajouté, estimant que son « devoir est d’inviter tous les représentants élus par le peuple français » sans avoir à « faire le tri entre eux ». Autrement dit, il demande aux « forces d’extrême-droite » de s’interdire d’elles-mêmes d’assister à une cérémonie de commémoration d’un résistant français, considérant que ces forces ne pouvaient être que « collaborationnistes et pétainistes » Quelle raison peut-elle bien pousser Emmanuel Macron à tenir ces propos ?

Un esprit très « manichéen »

Visiblement, la montée dans l’opinion publique du Rassemblement National l’inquiète et ils veut réveiller les vieux réflexes du « prêt à penser » par une vision binaire des choses, du type de celle décrite par Georges Orwell dans « La ferme des animaux » qui peut se résumer ainsi : résistants de gauche, bons et résistants d’extrême-droite, pas bons.

Mais l’histoire de notre pays est beaucoup plus compliquée. Les premiers à avoir alerté et manifesté contre l’Allemagne hitlérienne ont été les militants de l’Action Française. Elle comptera de nombreux résistants dans ses rangs, tout comme le Parti communiste. L’amour de la Patrie et de la Nation transcendait alors les clivages politiques et c’est porter atteinte à leur mémoire que de remettre leur action uniquement dans un cadre de politique partisane.

Emmanuel Macron le sait, bien évidemment, mais cela ne l’arrange pas. Il prévoit peut-être à juste titre, des élections européennes difficiles pour lui et, d’une façon générale, pour tous les « euro-mondialistes » et pense remettre ainsi les « barrières de la pensée » en suscitant des contre-vérités historiques qui, à force d’être martelées sur tous les tons, finissent par revêtir l’apparence de la réalité. 

Pourquoi est-ce mal d’être patriote et ne pas vouloir que la Nation disparaisse ?

Est-ce uniquement parce tout ce qui vient de l’extrême-droite (dont il faudrait quand même un jour donner une définition et une justification) doit être rejeté sans lecture ni appel possible car opposé à la doxa mondialiste qui, elle, prône la disparition des patries ? Pourquoi et au nom de quoi les nations, dont Jaurés lui-même disait qu’elles étaient « le patrimoine de ceux qui n’ont rien » devraient disparaître, « agglomérées comme les marrons dans la purée »

Oui, il y a en France, comme dans beaucoup de pays, une fierté nationale et un attachement profond, quasi charnel à la Patrie et tous ceux qui l’ont défendue, souvent jusqu’au sacrifice, doivent demeurer, sans distinction aucune, dans nos mémoires.

Reléguer dans l’enclos des bannis des gens comme Honoré d’Estienne d’Orves ou Jean de Launoy, tous deux fusillés par les Allemands et tant d’autres avec, est un non-sens.

Tous sont unis sous le même linceul des frères d’armes qui ont « donné leur vie pour que vive la France », qu’ils soient communistes, royalistes ou quoi que ce soit d’autre. Beaucoup sont morts pour la France et on ne peut que regretter qu’Emmanuel Macron, président de la République Française, semble faire à leur encontre une différence qu’eux-même n’ont jamais faite.

Souvenons-nous de la dernière lettre de Jean de Launoy dans laquelle il écrit à ses enfants :

« “Aimez la France, votre patrie, comme je l’ai aimée moi-même jusqu’au sacrifice »

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/02/20/emmanuel-macron-reecrit-lhistoire-de-la-france-par-jean-goychman/