Décidément, les partisans de l’Europe fédérale et « supranationale » n’épargnent pas leurs efforts pour pousser leurs pions. Et l’actualité leur en fournit des raisons qu’ils ne manquent pas de détourner à leur profit. Tout leur est bon dès lors qu’ils peuvent placer leur couplet.Le sujet qui, aujourd’hui, écrase un peu tous les autres, est cette volonté qu’ils prêtent à la Russie d’envahir certains pays de l’Union européenne, dès que la guerre en Ukraine aura pris fin.
Il faut noter que, pratiquement dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette intention leur a été prêtée et c’est la cause majeure, voire unique pour laquelle l’OTAN a été créée en 1949. Elle aurait logiquement dû disparaître à la fin de la « guerre froide », mais, en dépit de cette logique, elle n’a cessé de s’étendre depuis, en enterrant la théorie du « glacis »
Les raisons de ce maintien trouvent leur justification dans le désir des Etats-Unis d’en faire le « gendarme du monde », exprimé par le président HG Bush lors d’une conférence internationale à laquelle le président Mitterrand avait assisté.
Pourtant, la politique européenne pratiquée par l’Angleterre puis les Etats-Unis a toujours été, avant même la Première Guerre mondiale, de mettre une « cloison étanche » entre l’Ouest et l’Est de l’Europe. La raison en est purement économique au départ. Une réunification de cette nature notamment entre la Russie et l’Allemagne aurait donné au continent européen une puissance sans égal. La théorie de Halford Mac Kinder est très explicite sur le sujet.
Il était logique, de ce point de vue, de faire en sorte qu’après les accords de Yalta de février 1945, le partage de l’Europe soit conforme à la vision anglo-américaine. Et quoi de mieux que le traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour garantir la pérennité de ce concept?
Seul de Gaulle, après l’échec relatif du traité de l’Elysée de janvier 1963, a osé s’attaquer à cet interdit. Peut-être était-ce également une des raisons pour lesquelles on ne l’avait pas invité à Yalta?
Toujours est-il que nous, Français, continuons à vivre sous ce régime d’exclusion entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Au cours des trente dernières années, cette barrière de l’OTAN s’est considérablement délacée vers l’Est, arrivant aux frontières de la Russie. Le glacis devant servir de tampon a disparu en certains endroits, augmentant les risques d’une éventuelle confrontation.
C’est grâce à ce risque que l’existence même de l’OTAN s’est justifiée. Tout est basé sur la menace, soviétique jusqu’en 1991, russe ensuite, mais les arguments sont les mêmes.
En proposant, à la fin des années 90, que la Russie intègre l’OTAN, Vladimir Poutine avait jeté un trouble certain, dans l’administration Clinton qui avait éludé la question. On comprend facilement pourquoi…
La plupart des dirigeants de l’Union Européenne restent persuadés que seule cette organisation peut dissuader la Russie d’envahir l’Ouest de l’Europe. Ce qui est curieux, c’est que, lorsque de Gaulle qui ne croyait absolument pas aux intentions guerrières de la Russie, a proposé aux six pays du Marché Commun d’étendre sur eux la protection de la dissuasion nucléaire française à partir de 1963, ils l’ont refusé, n’ayant confiance que dans l’OTAN.
Il faut noter que, pratiquement dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette intention leur a été prêtée et c’est la cause majeure, voire unique pour laquelle l’OTAN a été créée en 1949. Elle aurait logiquement dû disparaître à la fin de la « guerre froide », mais, en dépit de cette logique, elle n’a cessé de s’étendre depuis, en enterrant la théorie du « glacis »
Les raisons de ce maintien trouvent leur justification dans le désir des Etats-Unis d’en faire le « gendarme du monde », exprimé par le président HG Bush lors d’une conférence internationale à laquelle le président Mitterrand avait assisté.
Pourtant, la politique européenne pratiquée par l’Angleterre puis les Etats-Unis a toujours été, avant même la Première Guerre mondiale, de mettre une « cloison étanche » entre l’Ouest et l’Est de l’Europe. La raison en est purement économique au départ. Une réunification de cette nature notamment entre la Russie et l’Allemagne aurait donné au continent européen une puissance sans égal. La théorie de Halford Mac Kinder est très explicite sur le sujet.
Il était logique, de ce point de vue, de faire en sorte qu’après les accords de Yalta de février 1945, le partage de l’Europe soit conforme à la vision anglo-américaine. Et quoi de mieux que le traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour garantir la pérennité de ce concept?
Seul de Gaulle, après l’échec relatif du traité de l’Elysée de janvier 1963, a osé s’attaquer à cet interdit. Peut-être était-ce également une des raisons pour lesquelles on ne l’avait pas invité à Yalta?
Toujours est-il que nous, Français, continuons à vivre sous ce régime d’exclusion entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Au cours des trente dernières années, cette barrière de l’OTAN s’est considérablement délacée vers l’Est, arrivant aux frontières de la Russie. Le glacis devant servir de tampon a disparu en certains endroits, augmentant les risques d’une éventuelle confrontation.
C’est grâce à ce risque que l’existence même de l’OTAN s’est justifiée. Tout est basé sur la menace, soviétique jusqu’en 1991, russe ensuite, mais les arguments sont les mêmes.
En proposant, à la fin des années 90, que la Russie intègre l’OTAN, Vladimir Poutine avait jeté un trouble certain, dans l’administration Clinton qui avait éludé la question. On comprend facilement pourquoi…
La plupart des dirigeants de l’Union Européenne restent persuadés que seule cette organisation peut dissuader la Russie d’envahir l’Ouest de l’Europe. Ce qui est curieux, c’est que, lorsque de Gaulle qui ne croyait absolument pas aux intentions guerrières de la Russie, a proposé aux six pays du Marché Commun d’étendre sur eux la protection de la dissuasion nucléaire française à partir de 1963, ils l’ont refusé, n’ayant confiance que dans l’OTAN.
La guerre en Ukraine réanime les peurs ancestrales
Aujourd’hui, on prend pour argent comptant la réalité de la menace russe qui permet opportunément de faire monter le thermomètre de la peur des opinions publiques, au moment où le candidat Trump répète ce qu’il disait lorsqu’il était à la Maison Blanche, à savoir que les pays qui ne payaient pas suffisamment pour leur défense ne seront plus protégés par une éventuelle intervention américaine en leur faveur. Excellente occasion pour les eurofédéralistes de « saisir la balle au bond » et pousser vers une « défense européenne ».
De Gaulle voulait étendre, dans un projet européen de coopération entre les Nations et les peuples, le système français à ceux qui voudraient y coopérer. Le projet actuel est sensiblement différent, puisqu’il s’agit de faire une défense au niveau européen. On remarquera que le mot « fédéral » n’est jamais utilisé, mais qu’il est en permanence sous-jacent. Les tenants du fédéralisme européen veulent « pousser leurs pions » sur la peur des peuples en pensant qu’elle saura convaincre les plus réticents.
Pourtant, tout ceci tient plus de la communication que de la réalité. Pourquoi la Russie serait-elle devenue conquérante? Les pays européens sont-ils une menace pour son existence?
Le cas de l’Ukraine est sensiblement différent et Zbignew Brzezinski l’ a abordé dans « le grand échiquier »:
«L’ indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie »
(page 67)
Depuis 1991, les Etats-Unis ont, malgré les promesses faites lors de la réunification allemande, poussé l’OTAN vers l’Est en sachant qu’il la rapprochait de la « ligne rouge » définie par la Russie.
Il était évident que les évènements qui se sont succédés en Ukraine à partir de 2008 allaient vers un point de non-retour. Vouloir intégrer l’Ukraine dans l’Union Européenne et surtout dans l’OTAN a été le franchissement de cette ligne. Et la phrase de Brzezinski prend alors tout son sens.
La raison profonde n’est jamais évoquée
En regardant les choses d’un peu plus haut, le monde dominé par les puissances maritimes depuis le XVIe siècle est en passe de basculer vers un monde différent.
Les puissances maritimes ont toujours eu une vision hégémonique et se sont succédées pour la domination mondiale. Le futur monde sera différent en ce sens qu’il sera « multipolaire »
Il n’est pas surprenant que la diplomatie américaine, dont l’OTAN est un instrument, utilise tous moyens dont elle dispose pour tenter d’enrayer la naissance de ce monde multipolaire.
Ce dernier s’appuie sur les nations, que de Gaulle reconnaissait comme « seule réalité internationale » alors que le monde « monopolaire » veut les détruire. Le continent européen est l’exemple même de la juxtaposition des Etats-nations, avec leurs souverainetés populaires qui empêchent de les faire « marcher au pas ».
Seul un fédéralisme « autoritaire » pourra les mettre dans le même ensemble, et il faut insuffler à leurs peuples une peur indicible pour qu’ils acceptent de troquer leur liberté contre leur sécurité.
Cela permettra d’éviter toute réunification du continent européen, seul objectif permanent de la diplomatie américaine. Mais cela ne doit pas être exposé publiquement.
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