Une comète observée depuis des siècles semble prometteuse. Surnommée « comète du diable », 12P/Pons-Brooks semble bien partie pour devenir visible à l’œil nu en 2024.
La prochaine comète visible à l’œil nu en France sera-t-elle la « comète du diable » ? Il est encore un peu tôt pour l’affirmer. L’espoir est cependant permis avec ce spécimen, dont l’éclat pourrait le rendre visible sans instrument dans le ciel de mars ou avril 2024.
La mesure de la magnitude sert à décrire l’éclat apparent d’un astre. Plus l’objet est lumineux, plus sa magnitude est faible. La magnitude limite de l’œil nu est de 6 ; celle de la pleine Lune, -12,6.
De son nom officiel 12P/Pons-Brooks, cette comète pourrait atteindre une magnitude apparente de 7,1 jusqu’à 5,2 tout au long du mois de mars, indiquait BBC Sky at Night le 19 février. Si la magnitude de la comète évolue comme cette prévision l’indique, cela signifierait que son éclat serait très proche de ce que l’œil nu peut percevoir. Le périhélie de la comète, c’est-à-dire le moment où elle sera au plus près du Soleil sur sa trajectoire, est prévu le 21 avril.
Déjà, des astrophotographes se sont mis à chasser cette belle comète et à publier leurs images de sa chevelure verdâtre et sa queue bleutée.
La comète du diable, observée depuis des siècles par les astronomes
Pourquoi est-elle surnommée « comète du diable » ? En juillet, 12P/Pons-Brooks a expulsé énormément de gaz et de poussière, devenant soudainement plus éclatante. Cette explosion a déformé la chevelure de la comète, avec un centre sombre et deux pointes plus brillantes, donnant l’impression qu’elle avait des cornes (comme celles d’un diable). Puis, les scientifiques ont constaté que ce comportement n’était pas si rare pour 12P/Pons-Brooks, qui a déjà connu ce genre d’épisodes.
La comète 12P/Pons-Brooks est bien connue des astronomes : ses premières observations remontent au 14e siècle. L’histoire de cette comète est riche. En 1812, l’astronome français Jean-Louis Pons découvre la comète à l’aide de son télescope, à Marseille. Puis, en 1883, l’astronome américain William Robert Brooks redécouvre à son tour la comète. L’objet céleste a donc pris le nom de ses deux découvreurs. De plus amples observations par les scientifiques ont permis de faire le lien entre les apparitions récentes de 12P/Pons-Brooks et des observations réalisées en 1385 et 1457, correspondant bien à cet objet.
Il s’agit d’une comète de type Halley, en référence à la plus célèbre de toutes les comètes. On regroupe dans cette catégorie des comètes dont la période orbitale est comprise entre 20 et 200 ans. Pour 12P/Pons-Brooks, cette période est d’environ 71 ans. La comète a donc déjà eu de multiples occasions de s’aventurer dans le système solaire interne.
Il est toujours très délicat de prédire avec certitude si une comète deviendra bien visible à l’œil nu. Ce sont des objets célestes très imprévisibles, qui peuvent se comporter de façon surprenante en approchant du Soleil. Après son passage dans le voisinage terrestre en 2021, la comète Leonard s’était ainsi désintégrée — quelques chanceux avaient pu la voir de leurs propres yeux avant cette issue funeste.
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