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03 janvier 2024

La campagne électorale américaine: moment de vérité pour l’Etat profond et le reste du monde



Jean Goychman place en perspective ce qui sera l’un des événements majeurs de l’année 2024: l’élection présidentielle américaine. En revenant à la source des analyses sur l’Etat profond, concept forgé par Peter Dale Scott, il montre que ce qui se joue est bien plus important qu’un simple affrontement politique entre Donald Trump et “Joe Biden” ou son avatar. Partout, 2024 va représenter l’heure du choix pour les peuples: se soumettre à l’ordre américain moribond, au risque d’être enseveli avec lui. Ou entrer dans le monde multipolaire.
 
 

L’année 2024 sera marquée par l’élection américaine. Celle-ci va se dérouler sur la toile de fond d’un bouleversement international comme nous n’en avons pas connu depuis plusieurs siècles.

Ce sont deux conceptions radicalement différentes de la géopolitique mondiale qui vont se livrer à un affrontement sans merci, et l’on peut s’étonner qu’aussi peu de communication soit faite sur ce sujet, pourtant capital pour le devenir de l’Humanité.

L’instinct de conquête a toujours existé. Même si les motivations diffèrent, la finalité est constante : imposer aux autres, souvent par la force, un mode de vie et de pensée dont ils ne sont pas à l’origine et, en conséquence, aliéner leur liberté.

L’incessant développement de la technologie a permis (l’Histoire dira si c’est un progrès) à un nombre de plus en plus restreint de contrôler de plus en plus de personnes. 

Le plan anglais et sa continuité américaine

Le projet de domination mondiale a été élaboré durant le 19ème siècle par un groupe de jeunes anglais et il est décrit par Caroll Quigley dans son livre « l’histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine »

Ce n’est qu’à la fin de la « Pax Britannica », au début du 20ème siècle, qu’ils décidèrent d’utiliser la puissance financiaro-industrielle américaine (qu’ils contrôlaient déjà) pour passer au stade ultime de ce projet. Ce n’est qu’à l’issue de deux guerres mondiales et d’une guerre dite « froide » que cette domination hégémonique anglo-américaine a pu être établie. La première guerre a permis la destruction des empires monarchiques, la seconde celle des empires coloniaux et la guerre froide celle de l’empire soviétique.

Pour importants qu’ils soient, ces préludes n’étaient que des « pré-requis ». L’installation d’un gouvernement mondial nécessitait en plus la destruction des peuples et de leurs nations. Il devient dés lors évident que la démocratie invoquée pour justifier un certain nombre de conflits n’est qu’un prétexte. Comment pourrait-on concilier ces principes de liberté et de démocratie avec l’établissement d’un gouvernement mondial qui ne pourrait s’effectuer qu’après la disparition des souverainetés nationales ?

L’accélération de l’Histoire est perceptible, pour peu qu’on veuille bien aborder les problèmes de fond et ne pas se cantonner aux « épiphénomènes ». Les mouvements migratoires, qui ont toujours existé, deviennent une source de préoccupation majeure. Pourquoi aujourd’hui et pourquoi a-t-on voulu les ignorer jusqu’alors ? Soyons justes : certains politiques les ont dénoncé depuis longtemps, mais leurs analyses étaient « tronquées » car elles n’évoquaient pas cette volonté bien arrêtée de la destruction des nations qui était l’objectif réel. Car c’est avant tout à ce concept d’État-nation que les « mondialistes » ont voulu s’attaquer.

Une évidence pour l’Union Européenne

Depuis le concept de l’AMGOT de 1944, la volonté mondialiste s’est manifestée en filigrane de la fameuse « construction européenne » en sapant un par un tous les attributs de la souveraineté des Peuples et des Nations. Cela n’a jamais été clairement dit, et l’ambiguïté a toujours été de mise , notamment de la part de nos dirigeants politiques qui, une fois de Gaulle disparu, n’ont eu de cesse de faire ratifier des traités de plus en plus contraignants et toujours plus « fédéralistes » sans jamais prononcer le mot interdit.

En France, nous avons assisté à une véritable trahison de nos élites, qui remet en question la notion même de démocratie telle qu’elle est communément interprétée. Le meilleur exemple est celui du référendum du 29 mai 2005, qui a vu rejeté par 55 % des Français le projet de Traité Constitutionnel Européen. Comment imaginer qu’il puisse nous être imposé quatre ans plus tard sous la forme du Traité de Lisbonne ?

Quelle force au monde a-t-elle pu obtenir un tel résultat ? Comment un Président démocratiquement élu a-t-il pu faillir à ce point à ce qui était pourtant son devoir le plus élémentaire ? 

La question de savoir qui dirige le monde devient prépondérante.

On nous parle toujours de l’Amérique ou bien des États-Unis d’Amérique comme étant la puissance dominante depuis 1991. Nul ne se hasarderait à remettre en question la réalité de la démocratie américaine. Pourtant, certains faits récents s’avèrent assez troublants. Ils peuvent laisser entendre que, derrière une apparence soigneusement entretenue, il y aurait une sorte de « pouvoir de l’ombre » qui tirerait les ficelles de la politique américaine. Du 11 septembre 2001, le monde entier a gardé l’image des tours en train de s’écrouler après que deux avions de ligne les aient percuté.

Pourtant, un autre évènement resté discret pour ne pas dire caché, aurait dû alerter l’opinion publique américaine. C’est l’entrée de Dick Cheney dans le sanctuaire du pouvoir américain, dans le bunker situé sous l’aile ouest de la Maison Blanche alors que le président en titre G W Bush était d’autorité envoyé vers la cote ouest. En termes politiques, cela s’appelle « un coup d’Etat »

On parle souvent, et de plus en plus, du « deep state », littéralement l’état-profond américain.

L’historien Peter Dale Scott lui a consacré trois livres dans lesquels il décrit tous les rouages de ce pouvoir organisé et dont la plupart des Américains ignorent l’existence. Parmi ceux-ci, « l’état profond américain » (éditions Demi Lune) est celui qui résume le mieux toute l’histoire récente.

Cependant, ce pouvoir multiforme est apparu depuis bien plus longtemps et influence la politique américaine depuis le début du XXème siècle. 

La France, l’État profond et le pouvoir mondial

Dans son avant-propos, Peter Dale Scott écrit :

« L’État profond américain devrait être une préoccupation universelle, et particulièrement en France. Ce système renforce le milieu supranational des super-riches (le supramonde) , dont seulement 80 d’entre eux possèdent autant que 3,5 milliards d’êtres humains. Grâce à la la croissante récente et colossale de la richesse à travers le monde, ceux qui composent « l’élite de pouvoir globalisé » réunie chaque année au forum de Davos ont aujourd’hui plus d’influence sur la gouvernance mondiale que ceux qui siègent à l’Assemblée Générale des Nations Unies »

Voici qui est très clair. A l’origine de toutes ces actions destinées à favoriser la mise en place d’un pouvoir global mondialisé, nous trouvons cette entité regroupant la finance internationale, le complexe militaro-industriel et ce qui est désigné comme étant le « Council on Foreign Relations »,

communément appelé le CFR. Le CFR, créé en 1919 à partir de la « Round Table » (groupe des banquiers internationaux à l’origine de la FED en 1913) est depuis cette époque l’inspirateur de toute la politique étrangère du Département d’État.

Sa première action à l’intérieur de l’éxécutif américain a été l’étude du « programme du Jugement Dernier en 1949 après l’explosion de la première bombe nucléaire soviétique. Ce programme était en fait la création d’un gouvernement de l’ombre destiné à se substituer au gouvernement américain dans le cas d’une attaque nucléaire qui aurait anéanti ce dernier.

Il faut se souvenir que deux présidents américains, et non des moindres, ont dénoncé de « pouvoir de l’ombre » qui mettait en danger la démocratie.

Ce fut Eisenhower en 1961 (discours du complexe militaro-industriel) et Kennedy en novembre 1963 (discours de l’Université de Columbia).

Avec l’arrivée en 1981 de Reagan à la Maison Blanche , il se transforma en COG (Continuity of Government) et entra dans une phase active le 11 septembre 2001.

Ce n’est que plusieurs années après que, gràce à l’action de Donald Trump, l’existence de ce gouvernement de l’ombre échappant totalement au contrôle des instances démocratiques américaines, fut enfin révélée au peuple américain.

Une fois sorti de l’ombre dans laquelle il se complaisait, l’État profond a dû précipiter les choses. 

Les événements s’enchaînent

L’instrument principal de l’élite mondialiste est le dollar qu’elle a imposée au monde et dont elle contrôle l’émission. Cependant, d’autres pays, et non des moindres, ont commencé à s’organiser pour combattre ce monopole du dollar et, si possible, lui substituer une autre monnaie qui pourrait lui ôter toute valeur.

La grande faiblesse du dollar est qu’il est créé à partir de rien. De ce point de vue, c’est une « fausse monnaie » puisqu’il ne possède aucune valeur intrinsèque. Qu’une autre monnaie qui, elle, aurait une valeur intrinsèque, comme l’or ou tout autre métal ou élément, et le château de cartes s’écroule.

La « guerre des monnaies » qui se profile va être déterminante pour le monde.

On comprend mieux pourquoi les évènements s’enchaînent à cadence élevée depuis 2019, et notamment les guerres dans différents points du monde. Les différentes sanctions décidées par l’Occident contre l’Iran, la Russie ou la Chine sont en train de se retourner contre lui, et en particulier contre l’Union Européenne qui est celle qui a le plus à perdre.

Par contre, les BRICS font de plus en plus d’émules dans le monde et représentent déjà, dans leur périmètre actuel, plus de la moitié de l’humanité. Leurs échanges commerciaux entre-elles se font de moins en moins en dollars et les premiers signes de fragilité de ce dernier se font déjà sentir.

Murés dans leurs certitudes, les principaux dirigeants européens ne veulent pas voir les choses et continuent à vouloir imposer aux peuples européens un fédéralisme rendu totalement anachronique par l’apparition quasi-certaine d’un futur monde multipolaire.

Dans celui-ci, contrairement au monde « globalisé », les nations et les peuples qui les ont fait retrouveront toute leur place et enverront dans les oubliettes de l’Histoire tous ceux qui voulaient les détruire. 

La bataille finale va s’engager en 2024

Même s’il est trop tôt pour parler de la victoire du monde multipolaire sur le monde monopolaire de l’élite mondialisée, c’est maintenant l’heure des choix. Car c’est aux peuples, et aux peuples seuls partout où ils le peuvent, de faire entendre leurs choix. Pour les peuples de l’Union Européenne, ce sera dans moins de six mois. Allons-nous accepter, par notre silence, la disparition de nos nations souveraines pour mieux nous laisser asservir par cette élite financiaro-mondialiste insatiable ?

Quel serait notre avenir si le choix de nos dirigeants n’était pas le bon, et nous avons de sérieuses raisons d’en douter ?

Par ailleurs, les BRICS qui font de plus en plus d’adeptes, seront-ils capables de conserver leur unité d’action pour réorganiser un monde traumatisé par des grandes peurs souvent injustifiées mais qui laisseront des traces profondes.

Pour les Etats-Unis également, 2024 sera l’année d’un choix crucial. Ce grand peuple profondément divisé sera-t-il capable de se débarrasser, comme Trump l’ exhorte à le faire, de ce « marigot de Washington » (et de Wall Street) et ne plus se contenter de l’apparence de la démocratie ? On comprend pourquoi la réélection de Trump risque de ne pas être une promenade de santé.
 

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