21 janvier 2024

Formation, manque de personnel : Le signal d'alarme des perfusionnistes

Ilustration d'un bloc opératoire. (PATRICK VALASSERIS / AFP)
Payés comme de simples infirmiers, ce corps médical peu connu du grand public réclame un vrai statut et de meilleures rémunérations, car, aujourd'hui, le métier n'attire plus et cela peut avoir des conséquences dramatiques.

Ils ne sont aujourd'hui que 300 en France. Et depuis cet été, "un enfant meurt tous les mois", faute de pouvoir être opéré du cœur à l'hôpital Necker : c'est Olivier Raisky, le chef du service de chirurgie cardiaque de l'hôpital parisien qui a lancé l'alerte en décembre 2023. 

"Aujourd'hui, 350 enfants attendent leur chirurgie cardiaque à l'hôpital Necker. Ça veut dire qu'effectivement, nous avons à déplorer chaque année plusieurs décès liés à cette attente, mais surtout que la partie immergée de l'iceberg, ce sont des séquelles pulmonaires, des séquelles digestives, des séquelles neurologiques de tous ces patients, parce qu'ils attendent trop longtemps", dénonce-t-il franceinfo, vendredi 19 janvier 2024. 

En cause : le manque de personnel au bloc et en particulier de perfusionnistes. Ce métier méconnu, très exigeant, est indispensable pour les opérations à cœur ouvert, mais aussi en réanimation.

"Le sang du patient est dévié vers une machine de circulation extracorporelle. Il est oxygéné et ensuite il est réinjecté au niveau du patient pour assurer sa survie pendant que le cœur est arrêté, explique Laurent Mathieu, perfusionniste au CHU de Bordeaux. Cela permet que le chirurgien puisse intervenir sur un cœur qui ne bouge pas et qui est vide de sang."

"Les infirmiers sont assez vite rebutés"

Comme les autres perfusionnistes, Laurent Mathieu s'est formé sur le tas : il n'y a en effet pas besoin de diplôme autre que celui d'infirmier pour exercer ce métier. Pourtant, il existe une formation de deux ans, mais elle n'est pas valorisée. "Les infirmiers qui viennent remplacer les perfusionnistes qui partent à la retraite sont assez vite rebutés par les responsabilités qui sont importantes, un salaire qui ne suffit pas et des heures supplémentaires à rallonge pour pallier le manque de personnel", dénonce Laurent Mathieu. 

Le professionnel, qui a fondé le Syndicat national des perfusionnistes (SNPerfu), attend un geste de Catherine Vautrin, la nouvelle ministre de la Santé. Sans quoi, avec ses collègues, il envisage de se mettre en grève. 

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