17 janvier 2024

Davos 2024, ou quand la croisière de luxe commence à sentir le Titanic

 
Le Forum de Davos, de sinistre réputation désormais, s’est ouvert hier en Suisse pour sa session annuelle de 5 jours. Il devrait notamment recevoir la visite d’Emmanuel Macron (après sa conférence de presse du jour) accompagné de Xavier Bertrand et de Valérie Pécresse. Voilà un casting de rêve qui souligne une fois de plus le décalage entre les paillettes mondialistes et les attentes du pays réel. Mais sommes-nous sûrs que le superbe Forum de Davos ne commence pas à en rabattre, et qu’il n’y flotte pas un parfum de Titanic ?



C’est donc reparti pour un petit tour de Davos, placé cette année sous le signe du “retour à la confiance”, ce qui, en novlangue, n’annonce rien de bon. Nous avons déjà évoqué la semaine dernière l’accent que le Forum Economique Mondial met sur la censure des réseaux sociaux, rebaptisée lutte contre la désinformation. D’autres sujets seront évoqués bien sûr, depuis l’intelligence artificielle et ses dangers jusqu’à la nécessaire aide en Ukraine. Comme le soulignent de nombreux commentateurs, Davos est devenu une nébuleuse où les thèmes ne sont qu’un emballage en papier glacé pour donner l’occasion de se retrouver entre-soi, entre membres d’une caste mondialisée où l’appartenant à une nation est devenue à la fois un handicap, une gêne et un objet de répulsion.

Dans la pratique, quelques dirigeants vont se bousculer au portillon de cet événement luxueux, où le ticket d’entrée est d’au minimum 50.000€. On y retrouvera, entre autres, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse. Et bien d’autres encore : la caste mondialisée aime se retrouver dans ce bout de Suisse pour se sentir entre “élus” de l’ordre mondial. L’intérêt de l’événement est plus de pouvoir die “j’y étais” que d’apprendre la moindre nouveauté dans l’une des tables rondes. Y croiser quelqu’un est la garantie d’intégrer son cercle de prestige.

Mais Davos a-t-il encore véritablement le vent en poupe ?

C’est la question que pose le Financial Times, ce qui est déjà un fameux signe des temps.

Deux problèmes se posent aux davossiens désormais.

Le premier tient au coût de mise en place du Great Reset, que le Courrier a abondamment décrit. Depuis que les anciens Young Global Leaders (Macron, Trudeau, et quelques autres) se donnent le mot pour accélérer la révolution numérique et ses bonnes pratiques (comme la surveillance généralisée des populations), l’Occident est sous tension. La montée du populisme devient difficile à contenir et à neutraliser. Les guerres qui se succèdent compliquent l’exercice de la mondialisation.

Le second tient au proche avenir. Le retour annoncé de Donal Trump à la Maison-Blanche (largement dénigré dans le livre de Klaus Schwab en son temps) n’est pas très bon signe pour le jeu de la mondialisation à outrance.

Fin de règne ? Il est un peu tôt pour le dire, mais Klaus Schwab ne sera pas éternel et, avec lui, pourrait bien disparaître plus encore qu’un monde… une espérance et une vision.
 

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