C'est un flot ininterrompu d'hommes exténués. Ils arrivent par petits groupes, hagards. Certains tombent à genoux de fatigue et tous veulent montrer les stigmates de leur détention en Israël : poignets suppliciés, numéro attaché à la cheville.
Vendredi, Israël a commencé à ramener des milliers de Gazaouis, venus travailler sur son sol avant le 7 octobre, dans le petit territoire palestinien sous les bombes israéliennes. Certains affirment ne pas savoir s’ils y ont encore une famille ou une maison.
« Ca fait 25 jours qu’on est en prison et aujourd’hui on nous a amenés ici, on ne sait pas du tout ce qui se passe à Gaza, on n’a aucune idée de la situation », lâche à l’AFP Nidal Abed, vêtu d’un T-shirt noir.
La situation qu’il évoque et qui a commencé il y a près d’un mois maintenant, c’est la guerre, déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas, au pouvoir à Gaza, qui a fait plus de 1.400 morts en Israël selon les autorités.
Depuis, Israël bombarde sans relâche la bande de Gaza, où s’entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens assiégés et privés pour beaucoup d’eau potable, d’électricité et, de plus en plus, de nourriture. Plus de 9.227 personnes y ont été tuées, la plupart des civils dans les bombardements israéliens, d’après le ministère de la Santé du Hamas.
Trois jours après l’attaque du Hamas, Israël annulait les 18.500 permis de travail délivrés aux Palestiniens de Gaza.
« Mourir à tout instant »
Au point de passage de Karem Abou Salem (appelé Kerem Shalom côté israélien), ces revenants défilent. Aucun n’a emporté d’affaires, certains ont tout juste pu enfiler un manteau. Yasser Mostafa, lui, a passé un gilet sur son pull quand il a été embarqué aux premiers jours de la guerre, alors qu’il était en Israël.
« La police est rentrée chez nous et nous a emmenés », raconte à l’AFP l’homme, les traits tirés.
« Ils nous ont mis dans un camp qui ne serait même pas assez décent pour des animaux », dit-il, et « ils nous ont torturés avec de l’électricité, ils ont lancé des chiens sur nous ».
Lire la suite de l’article sur le site de La Libre.
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