16 octobre 2023

Attentat d’Arras : décidément, l’extrême-droite est partout !

À tout âge de la vie, il faut pratiquer une activité physique, même légère, qui permet de conserver un minimum de souplesse et de s’assurer des vieux jours paisibles. Et avec l’actualité brutale en Israël et en France, c’est l’occasion pour les gauchistes les plus hypocrites de s’entraîner comme jamais dans la gymnastique et les contorsions les plus endiablées.

Et pour pouvoir admirer les triples saltos-arrière carpés que nous enchaîne actuellement la gauche intellectuelle en pleine déliquescence, il faut prendre un peu de recul. Oh, pas beaucoup : se placer à la fin du mois de septembre suffit puisqu’on y trouve un intéressant article du Parisien qui nous relate l’inquiétude d’étudiants juifs lorsqu’ils constatent la montée d’un antisémitisme… d’extrême-gauche.

Oui, c’est stupéfiant et vous avez bien lu : apparemment, il semblerait qu’une certaine gauche puisse fricoter avec le mauvais côté de la tangente lorsqu’on évoque l’antisémitisme, et les actualités de ces derniers jours semblent – contre toute attente, bien évidemment – leur avoir donné raison à tel point que certains ministres comme Yaël Braun-Pivet, ayant reçue des “menaces de mort liées à sa judéité”, bénéficient maintenant d’une protection policière à son domicile (la République est laïque, certes, mais il ne faut pas pousser).

En attendant que les Français qui se sentent quelque peu en insécurité disposent du même privilège ou, au moins, bénéficient de la prise de conscience par notre insigne élite politique qu’il y a comme un petit souci général sur le territoire à ce sujet, notons que certaines préfectures comprennent, elles aussi, que la montée de certaines violences est bien liée à la présence de groupes spécifiques au sein de la population, groupes qui ne sont pas (ou pas encore) classés à l’extrême-droite : ainsi, pour éviter tout dérapage, des manifestations pro-palestiniennes ont été interdites à Lyon ou à Paris par exemple.

Ce qui n’empêche pas la DGSI de mettre en garde contre les nombreuses menaces qui existent en France actuellement, au premier rang desquelles on retrouve (commodément ?) … l’extrême-droite.

Eh oui : à en croire la presse, les politiciens, la haute hiérarchie du renseignement ou des forces de l’ordre, pas de doute, la France grouille de groupuscules fascistes, suprémacistes, nationalistes et d’extrême-droite dont les odeurs caca-boudin nous rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire (pour rappel, il s’agit de cette période pendant laquelle la gauche avait tous les pouvoirs, et où les deux partis collaborationnistes pronazis étaient dirigés par les socialistes Doriot et Deat).

Et c’est vrai que cette extrême-droite est partout : le 10 octobre dernier, dans un courageux article paru sur Libération, cette vibrante rédaction, expression d’un journalisme éthique, responsable, neutre et biocompatible, on découvrait que l’extrême-droite s’infiltrait absolument partout, corroborant avec des témoignages vécus un autre article de la même rédaction exceptionnelle, paru le 3 octobre, qui réalisait une stupéfiante cartographie de cette engeance extrême-droitarde.

C’est donc sans surprise qu’un nationaliste aryen d’extrême-droite a attaqué et tué à coup de croix gammée un professeur à Arras en criant “Deus Vult” vendredi dernier.

Le réel est sans pitié et malheureusement, toutes les préventions et tous les avertissements lancés par la classe jacassante semblent impuissants à juguler cette vague d’extrême-droite qui envahit le pays ; la veille même, la Voix Du Nord (quotidien dont Arras bénéficie de la distribution) faisait paraître un article précieux qui éclaire bien ce qui vient de se passer.

En attendant que le manuel d’auto-défense intellectuelle soit doublé d’un manuel d’auto-défense physique bien concrète, le Monde ne s’y trompe pas non plus qui explique, là encore, la montée de la colère et l’attrait de la France pour l’extrême-droite dont le spectre, de largesse croissante à mesure des enquêtes, ressemble de plus en plus à tout ce qui n’est pas d’extrême-gauche et permet de stigmatiser commodément à peu près tous ceux qui ne pensent pas la Pensée Officielle Autorisée.

Pensée Officielle Autorisée qui interdit (sous peine de prison ferme) de s’élever par exemple contre un “atelier lecture” par des drag-queens en Ille-et-Vilaine.

Pensée Officielle Autorisée qui, en revanche, permet une certaine souplesse dans les reconduites à la frontière (les OQTF appliquées sont si rares qu’elles font figure d’exercice de style) ou qui autorise une grande latitude aux autorités pour revenir sur des décisions de justice lorsque quelques associations vocalisent fermement leurs préoccupations : on apprend ainsi que le meurtrier d’Arras, fiché S, avait bénéficié quelques années auparavant du soutien de plusieurs associations rennaises d’extrême gauche comme la Cimade, Réseau éducation sans frontières, le MRAP ou le Parti Communiste qui s’était même fendu d’un communiqué, ce qui avait permis à ce brave ressortissant étranger pas du tout intégré, pas du tout légalement sur le territoire, pas du tout respectueux des principes de base de notre société, de rester et d’affûter ses couteaux opinions bien tranchées définitives sur ce qu’il convenait de mettre en place à la place de l’actuelle République.

Il semble maintenant évident qu’en pistant, traquant et dénonçant l’extrême-droite, ses réseaux, ses militants, les encartés du Rassemblement National ou de Reconquête dont les exactions emplissent maintenant les tribunaux, le drame de Arras aurait pu être évité. Mais si, puisque la presse, les politiciens et toute l’intelligentsia française vous le disent, vous l’écrivent même.

Il reste à présent à en convaincre le réel qui semble obstinément coincé à l’antipode de ces analyses, qui refuse de se plier à ces déclamations assénées de pages en pages, d’articles en articles, de plateaux télés en plateaux radio. Ce réel voit que le pays s’enfonce, avec un rythme soutenu, à chaque mesure plus gauchiste que la précédente. Ce réel constate que les autorités sont paralysées par un mélange d’incompétence, d’idéologie, de laxisme et de jusqu’auboutisme. Ce réel sent déjà les effluves de conflit civil, de règlements de compte en dehors des cadres légaux et républicains, et c’est précisément ce qui garantit qu’il sera combattu, par les mots et les gesticulations, de toute la classe qui s’emploie à le nier.

Cela va très bien se terminer.

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