22 septembre 2023

Le recul des glaciers permet de trouver des vestiges archéologiques de la période romaine et capétienne, signe qu'il n'y avait pas de glace à ces époques

Les glaciers du Valais, en Suisse, sont une merveille justement classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cet été, plusieurs d’entre eux (notamment le glacier Tournemagne) se sont fracturés. Le phénomène n’est pas limité à la Suisse. Il frappe également l’Italie (où l’effondrement du glacier la Marmolada a fait des victimes) et la France. Il n’est pas non plus propre à 2022. Globalement, les glaciers alpins fondent, rétrécissent, et disparaissent, lentement mais sûrement. Cette évolution nous dit deux choses importantes sur le climat et son évolution.

La première, très connue, est qu’elle est à peu près certainement une conséquence du réchauffement de la planète. C’est ce que suggère le bon sens. On sait que la moyenne des températures a augmenté d’environ 1 degré centigrade au cours des 150 dernières années – un peu plus dans certaines régions, un peu moins dans d’autres. Que ceux qui doutent de ce réchauffement, s’il y en a (je n’en ai jamais rencontré aucun) nous proposent une autre cause de cette lente disparition des glaciers.

La deuxième, moins connue, est que la disparition des glaciers fait apparaitre des vestiges qui montrent qu’autrefois il n’y avait pas de glace sur le site du glacier d’aujourd’hui. Autrefois veut dire principalement la période romaine et la première période capétienne. Sous la glace, la vie humaine. Le recul des glaciers est une véritable aubaine pour les archéologues. La glace a en effet conservé à l’abri de l’air les squelettes, les vêtements, les chaussures, les outils, ou encore les armes des soldats, des commerçants, des religieux qui résidaient ou qui passaient par là. L’archéologie glaciaire est ainsi devenue une branche de l’archéologie. Elle a son musée, à Sion, dans le Valais. Des centaines d’objets y sont présentés, qui ont été ensevelis sous la glace pendant des siècles, et que le recul des glaciers a récemment mis à jour.

La signification climatique de ces trouvailles est importante. Reprenons l’idée de bon sens que la longueur des glaciers est une fonction de la température. Cela veut dire que la température de la planète (ou en tous cas des Alpes) a été sous Jules César proche ou plus élevée encore que celle dont nous jouissons aujourd’hui. Que la planète a ensuite souffert d’un refroidissement marqué. Avant de connaître sous Philippe Auguste un net réchauffement. Puis d’être frappée par un refroidissement certain (connu sous le nom de « petit âge glaciaire ») jusqu’au milieu du 19ème siècle. Suivi ensuite par le réchauffement que nous vivons.

Ce scénario dicté par ce que nous montrent les reculs actuels des glaciers alpins porte un coup sérieux à la théorie de la responsabilité dominante des rejets de CO2 par l’homme (on dit : anthropiques, ça fait plus chic) dans le réchauffement en cours. On ne voit pas comment et pourquoi les rejets de CO2 aurait beaucoup augmenté sous l’empire romain, ou à la fin du moyen-âge, époques où les voyages en avion et les centrales au charbon étaient rares. On en conclut que les réchauffements de ces périodes doivent bien avoir d’autres causes que les rejets anthropiques de CO2 – autres causes qui pourraient peut-être expliquer aussi le réchauffement que nous subissons. Et corollairement que nos rejets de CO2 ne sont pas coupables de tous les maux dont on les accuse.

Ce que nous dit l’érosion des glaciers alpins a une importance considérable. Petit fait, grandes conséquences. Dans les pays développés (pas en Chine, ni en Inde, ni au Brésil, ni au Nigeria) une guerre sans merci est en effet engagée contre le CO2 anthropique. La transition énergétique, comme on appelle cette guerre, est devenue la priorité numéro 1 des politiques publiques, en particulier en France et dans l’Union Européenne. Il faut tout lui sacrifier, à commencer par l’énergie bon marché, mais aussi l’industrie automobile, la réduction de la dette, et le niveau de vie des Français. Attention, nous murmurent les glaciers alpins, attention, il est à peu près sûr que vous vous trompez d’ennemi !

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.