13 septembre 2023

Comment l’UE désindustrialise la France…



L’UE, tant adulée par la caste macroniste, favorise-t-elle la croissance économique, ou bien accélère-t-elle la désindustrialisation du pays ? Entre l’excès de normes environnementales à propos desquelles l’européiste Macron lui-même demande une pause, et une stratégie foncièrement erronée vis-à-vis de la transition énergétique et de l’industrie verte, la Commission d’Ursula von der Leyen organise un véritable désossage industriel dans notre pays. Si l’on ajoute à ces points les obstacles proprement français au retour de l’industrie, on peut penser que la club-médisation de la France va allègrement continuer. 


Officiellement, la France veut se réindustrialiser. Sauf que les éléments sont contre elle, et c’est plus tôt la désindustrialisation qui devrait non seulement continuer, mais s’accélérer dans les années à venir. Ce phénomène est très largement imputable aux politiques de l’Union, qui passent “sous le radar” de la presse subventionnée, mais qui sont pourtant si inquiétantes que Macron lui-même s’en agace.

L’excès de normes environnementales nous tue

L’Union Européenne a mystérieusement décidé de devenir la meilleure élève, et de loin, du réchauffement climatique et la stratégie bas carbone. Ce caprice, peut-être activé en sous-main par les lobbies pro-américains et pro-chinois, la conduit à pénaliser outrancièrement l’industrie européenne au profit de l’industrie américaine ou chinoise.

L’interdiction des véhicules thermiques en 2035 constitue la meilleure caricature de cette stratégie suicidaire. Elle met les constructeurs européens dans une telle peine, et elle favorise tant les constructeurs chinois, que les patrons des constructeurs automobiles font constamment le siège de Bruxelles pour obtenir des aménagements. Sur ce point, leurs actions sont plutôt publiques.

Ainsi, Luca de Meo, le patron de Renault a en début d’année publié une lettre ouverte aux institutions européennes pour protester contre l’excès de réglementation environnementale dans l’Union.

Celle-ci comporte cette phrase explicite :

Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est une approche stratégique, ouverte, du temps aussi, et par-dessus tout, la possibilité d’apporter la voix de l’industrie automobile dans le débat. Nous vous proposons notre détermination pour atteindre les objectifs qui nous ont été fixés, mais aussi de la transparence, une méthode basée sur des faits concrets et en plus, le maintien des emplois de millions de personnes » Luca de Meo

Bref, les industriels demandent la possibilité de changer les méthodes sans désindustrialiser… 

L’Europe régule là où la Chine et les USA subventionnent

En grande partie, les industriels européens dénoncent les choix stratégiques de la Commission Européenne pour mener la transition énergétique.

Aux Etats-Unis, l’Inflation Reduction Act subventionne généreusement les usines nouvelles de l’industrie verte. En Chine, les industriels sont également largement subventionnés. En Europe, la Commission “régule” en taxant les producteurs de carbone. Mais elle n’aide pas particulièrement ceux qui veulent développer une activité sans carbone.

Toute la difficulté stratégique est là. La mondialisation n’empêche visiblement pas le protectionnisme positif de Biden et de Xi. Sur ce point, l’Europe fait montre d’une rigidité dogmatique dans l’idéologie de la concurrence “égale et parfaite”, et elle témoigne d’une parfaite passivité face à nos concurrents.

La passivité de la Commission se vérifie à différentes occasions. Ursula von der Leyen, par exemple, n’a guère soutenu le projet français de subvention à l’industrie verte. Et elle tarde à lancer les enquêtes antidumping à l’encontre des fabricants chinois d’automobiles électriques.

Cette stratégie en retrait de l’Union fait évidemment le jeu de la Chine et des Etats-Unis. Fin octobre, un premier bilan de la désindustrialisation au profit des USA devrait d’ailleurs être discuté au niveau européen.

Ces obstacles s’ajoutent aux freins “endogènes”

Pour la France, la stratégie européenne est particulièrement dévastatrices, puisqu’elle se surajoute aux difficultés traditionnelles de notre industrie : coût du travail élevé, contraintes bureaucratiques fortes, et hostilité générale de la population vis-à-vis de l’industrie.

L’échec cuisant de Bridor dans le projet d’usine près de Rennes l’a montré. L’entreprise proposait de créer 500 emplois agro-alimentaires, mais les écologisres ont mené une guerre de retardement pour empêcher cette installation. L’industriel a finalement choisi de s’implanter au Portugal et en Allemagne…

Tous ces éléments mis bout à bout éclairent un chemin décidément bien sombre.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/09/12/comment-lue-desindustrialise-la-france/

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