14 août 2023

Les achats alimentaires enregistrent une forte baisse, du jamais-vu depuis 1980

L'inflation alimentaire, enregistrée à 18,4 % entre fin 2021 et le deuxième trimestre 2023, a transformé les habitudes de consommation de tous les Français. Pour la première fois depuis 1980, une baisse des ventes en volume a été constatée. En réponse, le gouvernement ne semble pas trouver la solution à adopter et attendrait désormais une baisse des prix.

Face à l'inflation alimentaire, les Français sont contraints de se serrer la ceinture. Alors que les prix dans les rayons ont augmenté de 18,4 % entre fin 2021 et le deuxième trimestre 2023, les achats alimentaires des Français ont baissé de 11,4 % en volume sur la même période, selon les données de l'Insee. Une chute de la consommation alimentaire sans précédent depuis 1980, et qui traduit des changements de comportement de consommation dans toute la population, comme le détaille Les Echos .

Des habitudes transformées pour tous

« Les paniers sont plus petits, les courses se font au jour le jour au détriment des gros caddies hebdomadaires » , a par exemple analysé le panéliste Nielsen dans une étude publiée fin juillet. Selon un patron de la grande distribution, les ventes en volume diminuent par ailleurs de plus en plus tôt dans le mois, signe que de nombreux Français limitent leurs achats en attendant le jour de paie. Au-delà du volume, les produits achetés ne sont aussi plus les mêmes, et plus aux mêmes endroits : seraient désormais davantage privilégiées les marques distributeurs et les enseignes low cost.

Toute la population française semble avoir été impactée par la hausse des prix de l'alimentaire. Qu'il s'agisse des classes moyennes, mais aussi, bien évidemment, les plus précaires. Sur 2022, la demande d'aide a augmenté de 9 %, ce qui correspond à 2,4 millions de personnes accompagnées par les Banques Alimentaires. Même des CSP+ font partie des 53 % de répondants à un sondage Ifop de juin dernier ayant déclaré avoir renoncé à l'achat d'un produit alimentaire « souvent » ou « de temps en temps » . 28 % des sondés ont par ailleurs indiqué sauter régulièrement un repas.

Un problème complexe

En réponse à ces problèmes, qui sont couplés aux augmentations du gaz, de l'électricité, du carburant ou des transports, le gouvernement peinerait à trouver une solution efficace. Dans une récente analyse, le Conseil d'analyse économique (CAE) a rappelé « très grande hétérogénéité » des situations des Français, rendant complexe la mise en place d'un dispositif pertinent au niveau national.

Evoquée plusieurs fois, la création d'un chèque alimentaire pour les plus modestes a ainsi été abandonnée pour être remplacée par une expérimentation à l'échelle locale. De même pour la création d'un panier anti-inflation commun à l'ensemble des distributeurs, finalement avortée. Désormais, alors que le cours de certaines matières premières agricoles est en baisse, Bercy espère que les industriels vont jouer le jeu et faire baisser les prix.

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