10 août 2023

318 ans d’urgence climatique : voilà pourquoi vous n’êtes jamais né !



La raison expliquant que vous ne soyez jamais né, c’est que vos aïeux d’il y a une quinzaine de générations, vers le milieu du XVIIIe siècle, ne sont pas nés non plus. Et comment auraient-il pu naître, alors que la vie sur Terre a pris fin en 1750 ? C’est là, du moins, ce qui aurait dû se produire, à supposer qu’on interprète les observations météorologiques de 1705 selon les méthodes actuellement appliquées à celles de 2023.
 
 
1705, année zéro

En 1705, les températures estivales en France ont atteint un maximum historique – c’est-à-dire (pour quiconque comprend le terme « historique ») la valeur la plus élevée depuis la mise en place (24 ans plus tôt) d’un système homogène de mesure de la température (une technologie qui existait depuis 1590). La température du 6 août 1705 a même fait éclater le thermomètre de Cassini !

Les experts royaux ont alors pris conscience du péril climatique qui pesait sur l’humanité, enjoignant à la populace de s’abstenir de toute consommation de viande rouge – une denrée que les ravages des guerres royales avaient, de tout façon, rendue fort rare sur les marchés du royaume. Mais personne n’a tenu compte de ces avertissements, si bien que la fin du monde, annoncée tous les cinq ans par un nouveau synode climatique des évêques, mais toujours reportée pour des raisons d’ergonomie, a fini par se produire, en 1750. Voilà pourquoi nous ne sommes jamais nés !

Ce genre d’exercice d’historiographie contrefactuelle présente bien sûr l’intérêt de nous faire mesurer la fragilité de notre science : s’il est bien possible que l’été 2023 soit le plus chaud jamais mesuré, tel était visiblement aussi le cas de l’été 1705 (pour un historique de mesure s’étendant, certes, sur une période plus courte). Mais aussi de nous rendre, dans le meilleur des cas, conscients des risques qu’implique l’idolâtrie du fait.

Cette idolâtrie – que le positivisme du XIXe siècle a même tenté d’ériger en épistémologie, avant que la physique du XXe siècle ne fasse voler cette illusion en éclats – devient particulièrement toxique du fait de notre entrée dans l’ère de l’information. La plupart d’entre nous disposent aujourd’hui de plus de données que n’en connaissait, au crépuscule de sa vie, le plus érudit des savants de l’Antiquité. En revanche, rares sont ceux d’entre nous qui comprennent aujourd’hui les logiques du récit (story-telling) et de la thématisation (que j’analyse ici), à travers lesquelles ces données nous parviennent – et sans lesquelles aucune accumulation de données ne déboucherait jamais sur la formation d’un sens.
« Comptez-vous, oui ou non, cesser de vous masturber ? »

Les experts de l’ingénierie socio-politique recrutés par la gouvernance oligarchique de la Caste, eux, en sont parfaitement conscients. Selon les méthodes éprouvées de la tauromachie, la rengaine anti-conspirationniste des médias oligarchiques s’efforce d’accréditer – chez ceux qui ont compris qu’on ne pouvait pas leur faire confiance – l’idée que le succès ou l’échec des manipulations oligarchiques serait une affaire de faits : qu’il faudrait, pour échapper à l’emprise « des experts », découvrir les vrais chiffres du climat, les laboratoires (naturellement top secret) d’où serait sorti « le Covid », ou encore les protocoles secrets signés, à la lumière de chandelles, par Schwab et Xi (ou peut-être par Poutine et Kissinger ?) en vue de mettre en scène la vraie-fausse guerre mondiale actuelle.

En réalité, comme dans la Lettre volée d’Edgar A. Poe, il n’existe aucun secret. Quand ils relèvent du constat plutôt que de la prédiction, les chiffres climatiques en circulation sont probablement, pour la plupart, exacts. En 2020, de même, les divers instituts de statistique du monde n’ont généralement pas pris la peine d’inventer des décès qui ne se seraient pas produit (s’ils l’avaient prise, on aurait pu « observer » une surmortalité, partout invisible). Ils se sont contentés de créer une catégorie interprétative, c’est-à-dire une thématisation : celle du « décès Covid », consistant en 1 cadavre (comme la finitude humaine en produit des millions chaque jour) + 1 résultat positif de test PCR, pratiquement dénué de toute valeur diagnostique.

Il en va de même en matière « de climat ». Pour gagner du temps, nous pourrions même étendre notre tolérance heuristique à la partie extrapolée des théories climatistes – par exemple, à l’hypothèse des causes anthropiques du changement climatique (qui, dépassant déjà le fait, en propose en réalité une interprétation, épistémologiquement fragile). Qu’importe : les observations les plus sommaires suffisent à se rendre compte que les États en proie à la transe climatiste représentent aujourd’hui moins de 20% du total mondial des fameuses émissions, et que le reste des sociétés du monde n’ont (en dépit des grandes phrases lâchées, à l’occasion de tel ou tel sommet, par leurs dirigeants) pas la moindre intention d’imiter le suicide industriel et socio-économique de l’Occident historique. Il est donc parfaitement évident que – quel que soit le diagnostic de départ – ce suicide collectif n’influencera que de façon très marginale le destin « climatique » du monde. C’est donc un suicide gratuit – tout du moins, dans la perspective de l’idéologie climatiste qui prétend le justifier.

Le mensonge : un marché dominé par la demande

« Epidémiologique », « climatique » ou « géopolitique », le récit davosien est donc mensonger. Mais ce mensonge n’a lui-même pas la structure du secret.

Alors même que certains s’acharnent à reconstituer des conspirations millénaires contre « l’Europe », « la France », « la Chrétienté » ou que sais-je, le mensonge oligarchique est, en réalité, parfaitement transparent.

Il n’existe pas de conspiration millénaire des adultes pour cacher aux enfants l’inexistence du Père Noël, mais uniquement la gourmande crédulité des enfants, qui réclame son mensonge.

Sur tout la surface de la planète, il existe aujourd’hui, en gros, un seul continent chargé d’une majorité de bipèdes suffisamment lâches (craignant, à vrai dire, la vie encore plus que la mort) pour désirer vivre protégés du rhume, de la météo et de la guerre – qui sont l’ordinaire de l’humanité depuis son apparition.

L’écosystème mondial de l’humanité se réorganise donc autour de l’élimination (politique, économique et finalement physique) de ceux qui tiennent assez peu à la vie pour tendre le bras à des thérapies géniques de peur d’une grippe, pour fermer des industries rentables « pour sauver la Planète » ou pour avoir, depuis des décennies, confié le soin de leur sécurité à des puissances organisées autour de centres de pouvoir aussi lointains que Moscou ou Washington peuvent l’être de Paris et de Berlin.

Vae Victis !

En d’autres termes : l’univers s’apprête à euthanasier l’Europe – qui le mérite amplement, étant donné qu’elle est désormais progressiste, c’est-à-dire mentalement organisée autour du refus religieux de l’idée même d’égoïsme collectif, seule susceptible de donner à une collectivité la moindre chance de survie.

Herbivore désormais trop paresseux même pour fuir le prédateur, l’Europe (c’était, dans la mythologie de l’Antiquité, le nom d’une vache) se cherche – fidèle, en cela, aux promesses du christianisme – un bon berger, pour vivre tous protégés.

Les bons bergers n’existent bien entendu pas. Les amateurs d’entrecôte, en revanche, sont bien plus nombreux que ne pourraient le laisser croire les déclarations hautement végétalistes de socialistes sud-américains en clôture de tel ou tel sommet « climatique » au Brésil…

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/08/10/318-ans-durgence-climatique-voila-pourquoi-vous-netes-jamais-ne-par-modeste-schwartz/

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