Les scènes que nous avons pu voir la nuit dernière sont épouvantables.
Je ne parle même pas des dégradations sur les biens publics vides et sans occupants dans ces heures tardives. Je ne justifie aucune exaction, mais je veux juste attirer l’attention de tous sur l’essentiel. Et l’essentiel c’est que nous allons vers d’autres drames terribles dans ces prochains jours si nous ne faisons rien de décisif et très rapidement.
Regardez cet immeuble d’habitation qui a été réduit en fumée. Cela n’a rien à voir avec la mort du jeune Nahel. Rien. Cela a tout à voir avec la folie qui s’empare de certaines franges de la population qui sont en roues libres.
Nous sommes passés à deux doigts d’un drame encore pire.
Plusieurs blessés, mais aucun mort.
Pas de secours. Pas de police. Pas de pompiers.
L’Etat absent pour protéger et secourir ses citoyens.
Vous voyez évidemment ici un nouveau dépassement de seuil.
Dans notre pacte social, l’Etat doit veiller à la sécurité de tous.
Police, justice, secours, sont les justifications même à l’impôt.
Nous payons des impôts pour avoir des services collectifs qui nous protègent.
La protection de tous.
La sécurité pour tous.
C’est le premier droit de tout citoyen à l’égard de l’Etat.
Un Etat qui, ces dernières années, avec ce président a instrumentalisé la police, en la transformant en milice.
Une « milice » pour qui, la frontière entre maintien de l’ordre et maintien au pouvoir s’est effacée.
Tout ceci était prévisible et cela fait des années que j’écris sur ce sujet du maintien de l’ordre et du maintien au pouvoir et des grands dangers que cela représente pour notre pays, notre démocratie (ou ce qu’il en reste) et notre stabilité et notamment de la violence des forces de l’ordre notamment lors des manifestations.
La sécurité n’est plus assurée.
Pas parce que nous manquons de moyens ou d’effectifs, ou de quoi que ce soit.
La sécurité n’est plus assurée parce que nous ne voulons pas l’assurer.
Assurer la sécurité de chacun nécessite une doctrine claire de l’emploi de la force.
Une doctrine clairement comprise par chacun.
Force de l’ordre d’un côté comme délinquants, chacun doit connaitre les « règles ».
C’est le flou de part et d’autre qui conduit à ce genre de drame.
La sécurité nécessite de nommer les choses sans se faire taire par les anathèmes de fascisme ou de complotisme qui ne servent qu’à faire taire la pensée et la réflexion.
Nommer les choses, c’est dire qu’un méchant est un méchant, un brigand un brigand, un délinquant, un délinquant, et un voyou un voyou.
Nommer les choses, c’est dire que la police qui doit avoir le monopole de l’utilisation de la force légitime doit être forte et que sa force doit la pousser à être sage.
Nommer les choses, c’est dire qu’il faut penser la graduation de l’utilisation de la force et de son emploi.
Doit-on laisser des motards qui sont par nature « fragiles » sur leurs motos faire ce type de contrôle routier ?
Peut-on utiliser les herses mobiles de manière systématique ?
Faut-il utiliser un taser quand la fenêtre est ouverte ?
Comment peut-on stopper un automobiliste dangereux pour tous et pour la collectivité en essayant de ne pas le tuer mais en l’arrêtant quand même.
Comment forcer un récalcitrant, même jeune et même mineur à s’arrêter avant le drame ?
Ce sont toutes ces questions et bien d’autres auxquelles nous devons répondre collectivement, démocratiquement, avec sagesse, tempérance mais avec une détermination sans faille et objectif clair.
Comment concilier la sécurité de tous.
Des gentils d’abord, et des vilains ensuite, même si… ils sont vilains.
Et quand un vilain devient trop vilain que se passe-t-il et à quel moment cela doit-il se passer et comment ?
Rendre les choses claires et lisibles est aussi une très grande partie de la solution.
Quant à nos « élus » à commencer par le bien mal élu du palais, aussi aimables soient-ils sont totalement dépassés.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
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