Voilà trois ans que les "attaques" d'orques se multiplient au large du détroit de Gibraltar, menaçant les voiliers qui s'aventurent en mer. Si certains y voient une "revanche" de la famille Gladis, d'autres scientifiques considèrent qu'ils ne font que "jouer". Le phénomène reste inexpliqué.
En 2020, une orque femelle appelée White Gladis aurait été heurtée par un navire, ou empêtrée dans un filet de pêche, alors qu’elle était gestante. Depuis, plus de 500 "interactions" entre des orques et des voiliers ont ainsi été recensées par le Groupe de travail sur les orques de l’Atlantique. Dans 50 % des cas, les navires subissent des dommages (généralement à la barre), et les marins sont parfois contraints de rentrer sur la terre ferme pour payer des réparations coûteuses.
C'est l'incident de 2020 qui aurait rendu la matriarche agressive envers les voiliers, et ce comportement se serait petit à petit propagé à d’autres d’orques. C'est en tout cas l'hypothèse majoritairement présentée par les médias.
Néanmoins, ce n'est pas l'unique piste étudiée. "Pour une orque qui fait huit mètres et cinq tonnes, jouer avec un bateau, c’est comme pour nous jouer avec un chat. Pour les humains, ça apparaît comme une agression, mais pour les orques, c’est un simple jeu", explique l'océanographe François Sarano. Le biologiste Alfredo López, quant à lui, souligne que ces incidents restent "rares et étranges". Il ne faudrait donc pas tirer de conclusions hâtives.
Certains médias sont justement épinglés par les associations pour leur traitement de l'information trop cavalier. Hier, Sea Shepherd France interpellait BFM TV sur Twitter : "Vous avez une responsabilité dans les termes employés." Elle explique : "La thèse de la vengeance n’a jamais été validée scientifiquement et l’hypothèse bien plus plausible est qu’elles trouvent un attrait ludique au safran des bateaux. C’est moins vendeur qu’un remake des Dents de la mer, c’est certain, et pourtant c’est bien plus réaliste." L'association rappelle aussi que "la population d’orques du détroit de Gibraltar est en danger critique d’extinction et compte seulement une soixantaine d’individus."
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