29 juillet 2023

Comment le fascisme (gris) est devenu mondialiste et d’extrême-centre



J’appelle “fascisme gris” le système post-démocratique qui caractérise actuellement le monde nord-américain et l’Union Européenne. Du fascisme il accomplit le potentiel un moment interrompu par la victoire des Alliés dans la Seconde Guerre mondiale : culte de la guerre asymétrique pouvant aller jusqu’au génocide, dépassement du nationalisme, détestation de l’économie de marché et de l’esprit d’entreprise, destruction de la monnaie, capitalisme de connivence et de surveillance, contrôle strict de l’information, règne de la technocratie, vision inégalitaire de l’humanité, eugénisme et malthusianisme comme aboutissement du “biopouvoir”, obsession écologique, détestation du christianisme…On appellera ce système “fascisme gris” car il s’appuie sur le “pouvoir gris” là où le fascisme de la première moitié du XXè siècle s’appuyait sur un culte de la jeunesse; et il se complaît dans les “cinquante nuances de gris” de la révolution sexuelle. Aujourd’hui, troisième volet de ma série estivale consacrée à l’exploration du “fascisme gris”: je reviens sur la question du positionnement politique: en un siècle, on est passé du “ni droite ni gauche” mussolinien au “en même temps” macronien. Surtout, il est essentiel de comprendre que le”fascisme gris” vit sur un leurre grossier: il voudrait nous faire croire que le danger se trouve à “l’extrême droite” qui serait une héritière de Hitler et Mussolini; alors que le “fascisme gris” s’appuie sur le pouvoir de destruction potentiellement illimité de “l’extrême-centre”.
“L’extrême-droite” est, depuis quarante ans, l’épouvantail à gogos et à bobos. Il faudra un jour écrire une histoire parallèle du déclin de la démocratie en Occident et de l’hystérie croissante sur le thème de l’extrême-droite.
Jean-Marie Le Pen: du “Reagan français” (1980) au “leader d’extrême-droite” (1984)

Regardez deux vidéos, à trois ans d’écart, de Jean-Marie Le Pen: 
 


L’entretien donné par Jean-Marie Le Pen, dont un extrait est monté ci-dessus et commenté par l’historien Fabrice d’Almeida date de la fin du septennat de Valéry Giscard d’Estaing. A l’époque, le fondateur et président du Front National ne s’est pas encore vu attribuer un rôle dans la comédie politique contemporaine. Il est interrogé dans la sérénité. Et même, jugeront certains, avec un brin de complaisance: le journaliste Roland Gaucher le compare à Ronald Reagan, rien que cela!

La comparaison n’est pas absurde pour autant: Jean-Marie Le Pen a toujours eu une compréhension des enjeux économiques de l’immigration incontrôlée qu’il dénonçait. Voulue au départ par des grandes entreprises qui choisissaient la facilité d’une main d’oeuvre très peu chère plutôt que la modernisation et la robotisation de leurs usines, l’immigration est devenue progressivement la solution de facilité d’une société qui a voulu de moins en moins travailler et se repose sur la main d’oeuvre immigrée pour les tâches pénibles.

A l’époque, juin 1980, où il commence à développer le programme économique libertarien qui a toujours été le sien depuis, Jean-Marie Le Pen n’est pas encore devenu le bouc émissaire du débat public français. En tout cas la vidéo ci-dessus nous rappelle que Le Pen n’a jamais été un fasciste. Mais on a complètement oublié des images.

A l’opposé, tout le monde se souvient de cette “Heure de vérité” de 1984 où quatre journalistes organisèrent le premier d’une longue série de procès médiatiques pour “fascisme” présumé, de Jean-Marie Le Pen : 
 


Trois ans plus tard, le contexte avait en effet, complètement changé. L’espoir suscité par l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir s’était brisé sur l’impraticabilité du programme économique socialiste. Le président en place s’était rallié à la politique économique qu’il avait combattue pour être élu: celle de Valéry Giscard d’Estaing et Raymond Barre, fondée sur le principe d’un couplage du franc au deutsche mark.

Entre temps, Ronald Reagan a été élu président des Etats-Unis et sa politique économique libertarienne commençait à porter ses premiers fruits, tout comme celle de Margaret Thatcher, Premier ministre britannique depuis 1979. Il est bien évident que la France aurait dû choisir, après l’effondrement du cadre monétaire de Bretton Woods, une politique de changes flexibles. Mais,vu l’augmentation constante des dépenses publiques et sociales et des charges pesant sur les entreprises, depuis 1974, les marchés auraient continué à attaquer le franc. C’est pourquoi François Mitterrand entama, en 1983, le désastreux renoncement à toute politique monétaire française indépendante.

De façon curieuse, alors que la terrible combinaison de prélèvements obligatoires élevés et d’alignement monétaire sur un pays à la monnaie plus forte se mettait en place, une combinaison qui avait été létale politiquement pour Valéry Giscard d’Estaing, la droite de l’époque la reprit à son compte, amorçant cette “politique unique”, sans alternative droite/gauche pour faire vivre la démocratie.

En même temps qu’elles convergeaient l’une vers l’autre, la gauche rocardo-mitterrandienne et la droite giscardo-chiraquienne se mirent d’accord pour désigner aux médias un adversaire, ce qui maintenait un semblant de débat démocratique: la nouvelle caste dirigeante française en formation désignait un nouveau mal politique, à combattre absolument: Jean-Marie Le Pen etle Front National.

J’avais regardé en direct la fameuse “Heure de vérité” de Jean-Marie Le Pen de 1984. La revoir quatre décennies plus tard fait comprendre de manière saisissante que toute la stratégie des quarante ans qui ont suivi: une agressivité permanente face au Front National, l’exclusion de ce parti du débat politique, sa transformation en nouveau “parti nazi”.

Bien entendu, la manière dont Jean-Marie Le Pen se laissa aller, dans les années suivantes, à des provocations, en particulier concernant la Shoah, était à la fois scandaleuse et stupide. Scandaleuse, cela va sans dire. Stupide, parce qu’il devenait lui-même parti du théâtre d’ombres sur lequel repose la construction du “fascisme gris”.

L’indigente équivalence posée entre patriotisme et fascisme

Dans les années 1970/1980, en France, s’est mise en place une vision simpliste de l’histoire du fascisme, qui est devenue par la suite une machine de guerre politique pour faire avancer l’agenda du progressisme occidental. Bientôt, la France a été rejointe par l’ensemble de l’ensemble transatlantique dans cette vision.

Au commencement, dans les années 1970, il y eut le rejet du trépied sur lequel s’était construit le renouveau politique d’après-guerre. Gaullisme, communisme et démocratie-chrétienne avaient été capables de réconcilier la nation avec la résistance. C’est en s’appuyant sur ces nouvelles forces politiques que le vieux républicanisme, libéral et socialiste, avait pu sortir de sa honteuse compromission du 10 juillet 1940. Faut-il rappeler que c’est l’Assemblée dite “du Front populaire” qui avait voté les pleins pouvoirs à Pétain?

Or, à partir de l’ère Pompidou, la droite abandonna à la fois gaullisme et démocratie chrétienne. Et la gauche rejeta l’héritage patriote du communisme français. Il y eut non seulement le ralliement d’une partie de la bourgeoisie française à un atlantisme sans aucun recul critique; mais aussi les élucubrations de la génération de 1968, posant soudain une équivalence entre “Vichy” et la France”; entre “fascisme” et “nation”.

Emblématique fut l’Idéologie française, de Bernard-Henri Lévy, livre indigent du point de vue intellectuel mais encensé par les médias, et qui est un tissu de poncif sur le thème: patriotisme français = fascisme. En particulier, oubliant l’honnêteté intellectuelle qui devrait être celle du normalien, celui qui avait déjà pris son apparence de plumitif à la triste figure se livrait à une polémique contre Péguy et Bergson, transformés en “protofasciste”.

On se moque bien volontiers de BHL mais il a été malheureusement décisif dans sa capacité à être l’idéologue de la caste dirigeante.

Et, depuis lors, se met en place un recours systématique à la qualification “d’extrême droite” pour disqualifier tous ceux qui se sont opposés à la “pensée unique”, à la mise en place d’une politique considérée comme relevant du “cercle de la raison”.

La France n’est pas la seule à connaître cette dérive. C’est en fait l’ensemble du monde euro-atlantique qui s’est ralliée à l’indigente construction intellectuelle. Regardez le sort médiatique réservé, par exemple, à Donald Trump ou à Viktor Orban, dont non seulement le refus des guerres occidentales mais aussi le christianisme, le souverainisme, le patriotisme et l’attachement à l’économie de marché font d’eux le contraire de fascistes. 

Le fascisme est-il d’extrême droite?

Le fascisme est-il de droite ou d’extrême-droite? Mussolini se prétendait “ni de droite ni de gauche”. Hitler appelle son parti “national-socialiste”. Et les universitaires et intellectuels qui ont travaillé sérieusement sur le fascisme, se plaisent à souligner tout ce qu’il doit à la gauche. Mussolini n’était-il pas, avant la Première Guerre mondiale, la figure de proue du socialisme italien?

Le grand Friedrich Hayek écrit, en pleine Seconde Guerre mondiale, un livre intitulé “La route de la servitude“, dans lequel il envisage les fascismes aux côtés des autres socialismes, comme des systèmes profondément opposés à la liberté, à “l’ordre spontané” et à l’économie de marché.

Alors pourquoi le fascisme est-il toujours renvoyé à droite? Premièrement, le fascisme a vu se rallier à lui, en Italie comme en Allemagne, une partie des forces conservatrices. Ensuite, le fascisme a embrigadé le nationalisme à son profit: cette idéologie, après avoir été – entre 1789 et 1848 – un marqueur de gauche, était désormais majoritairement à droite. Enfin, le fascisme a exalté l’ordre, la hiérarchie, autant que le mouvement.

Insistons pourtant sur le fait que le fascisme a produit le contraire du conservatisme. Je renvoie au très beaux livres de David Schoenbaum, La révolution brune, le lecteur qui voudrait prendre la mesure de la dynamique révolutionnaire nazie. Si l’on revient à l’origine de la droite et de la gauche pendant la Révolution française, on se rappellera qu’être de droite signifiait être favorable au pouvoir royal. Or Mussolini a subi la monarchie italienne; et Hitler , qui avait une détestation incommensurable des Habsbourg avant la Première Guerre mondiale, n’a jamais imaginé une seconde de rappeler les Hohenzollern sur le trône. Si l’on inverse le point de vue, les conservateurs quii se sont alliés aux fascisme ont été engloutis avec lui à la fin de la guerre.

Parmi les clichés sur “fascisme et droite”, il en existe deux autres: le premier consiste à faire des chrétiens des alliés du fascisme. Le second établit un lien entre fascisme et capitalisme. Ces questions feront l’objet d’analyses séparées de ma part. Contentons-nous pour l’instant de constater que le fascisme n’a jamais été univoquement de droite ou d’extrême droite.

On comprend bien qu’un Pap Ndiaye suggère le” fascisme”, à ses yeux, de CNews et d’Europe 1 lorsqu’il explique que ces médias, qui font une large part aux journalistes et aux débatteurs de droite, sont “un danger pour la démocratie”‘. Mais c’est du niveau du Café du Commerce. 

Le fascisme est-il un ultranationalisme?

Le fascisme a instrumentalisé le nationalisme. Mais il n’est pas essentiellement nationaliste. Mussolini ne cesse d’exalter des aventures impériales, celle de Rome ou, même,celle de Napoléon. Quant à Hitler, il a été on ne peut plus clair dans ses entretiens avec Hermann Rauschning:

Nous devons marcher par nos propres moyens. Mais l’Allemagne telle qu’elle est aujourd’hui, n’a aucune unité biologique. L’Allemagne ne sera véritablement l’Allemagne que lorsqu’elle sera l’Europe. Tant que nous ne dominerons pas l’Europe, nous ne ferons que végéter. L’Allemagne, c’est l’Europe. Je vous garantis qu’alors il n’y aura plus de chômage en Europe : on assistera à une prospérité inouïe. Nous nous chargerons de sortir le monde de sa léthargie. Nous nous assignerons des tâches que personne actuellement ne peut soupçonner. Et nous les mènerons à bien. Mais il nous faut l’Europe et ses colonies. L’Allemagne n’est encore qu’un commencement. Il n’y a plus, sur le continent, un seul pays qui soit un tout complet. Notre espace complet, à nous, c’est l’Europe. Celui qui la conquerra imprimera son empreinte au siècle à venir. Nous sommes désignés pour cette tâche. Si nous ne réunissons point, nous succomberons, et tous les peuples européens périront avec nous. C’est une question de vie ou de mort. (…)

Le secret de notre succès est précisément d’avoir rétabli au centre de la lutte politique, la loi vitale de la véritable domination. La véritable domination ne peut naître que là où se trouve la véritable soumission. Il ne s’agit point de supprimer l’inégalité parmi les hommes, mais au contraire de l’amplifier et d’en faire une loi protégée par des barrières infranchissables comme dans les grandes civilisations des temps antiques. Il ne peut y avoir un droit égal pour tous. Nous aurons le courage de faire de ceci non seulement la maxime de notre conduite, mais encore de nous y conformer. C’est pourquoi je ne reconnaîtrai jamais aux autres nations le même droit qu’à la nation allemande. Notre mission est de subjuguer les autres peuples. Le peuple allemand est appelé à donner au monde la nouvelle classe de ses maîtres. (…)

Il est certain que dans la nouvelle aristocratie que nous créerons, nous admettrons également les représentants d’autres nationalités, qui se seront montrées sympathiques à notre combat. Sur ce point encore, je pense exactement comme Darré et comme Himmler. Le racisme biologique n’est qu’un des aspects de notre système. D’ailleurs, d’ici peu, nous déborderons les frontières de l’étroit nationalisme d’aujourd’hui, car les grands empires naissent bien sur une base nationale, mais ils la laissent très vite derrière eux. Hermann Rauschning, Hitler m’a dit

Je ne peux que recommander une lecture complète des entretiens que le dictateur nazi a accordés à Hermann Rauschning – quelquefois dans un cercle élargi. Ils sont fondamentaux pour comprendre que le nazisme (et le fascisme en général) n’ont rien à voir avec un simple nationalisme extrême. Ce dont Hitler parle à Rauschning, c’est de dépassement des nations, y compris la nation allemande, d’Europe, de race et de domination d’une caste sur le reste du monde.

Nous voilà arrivés à une nouvelle clé de compréhension: le fascisme consiste à établir comme règle universelle le droit du plus fort. Il est l’expression, non pas comme le communiste, du remplacement brutal et systématique d’une élite établie par une élite révolutionnaire, mais le résultat d’une sélection, dans l’élite existante, des plus forts pour aller vers une domination mondiale.

Cette élite se sélectionne bien entendu d’abord dans la nation dominante mais elle devient très vite, par la force des choses, multinationale.
 
Pourquoi le “fascisme gris” est post-national

Quand on regarde le fascisme pour ce qu’il a été et non à travers les lunettes idéologiques d’une gauche devenue d’une insigne faiblesse intellectuelle (elle n’a même plus la capacité à exploiter ce qui était un de ses héritages intellectuels, l’identification des liens entre fascisme et capitalisme, point sur lequel nous reviendrons dans un texte dédié), on comprend que le fascisme gris soit non plus nationaliste mais post-national; non pas d’extrême-droite mais d’extrême-centre.

Après la Première Guerre mondiale, une partie des milieux dirigeants allemands ou italiens sont nationalistes, obsédés par le danger marxiste; le fascisme leur apparaît comme un allié utile. Après la Seconde Guerre mondiale, les excès du fascisme et du nazisme avaient certes discrédité tout nationalisme exacerbé; cependant les fascismes n’avaient fait que se servir du patriotisme, pour suivre des objectifs dépassant de loin l’horizon des Etats nationaux (cette “Kleinstaaterei”, ce goût des “petits Etats” que détestait Hitler).

Dès les années 1942-1943, le discours européiste du fascisme occupe une place très importante. Beaucoup d’anciens fascistes et collaborateurs surent en profiter lorsque fut lancée la construction européenne. Mais nous avons vu qu’Hitler développe même une vision de domination mondiale pour une caste européenne à noyau germanique.

La cuisante défaite de 1945 n’a pas ébranlé la croyance dans un leadership supranational.C’est même la caractéristique des anciens fascistes: ils se sont spontanément jetés dans les bras du “plus fort”, cet Etat américain qui les avait vaincus et qui -nous y reviendrons – présentait un courant politique compatible avec le fascisme, à savoir le progressisme. (comme Jonathan Goldberg l’a brillamment démontré).

Tant que les démocraties ont été solides, le potentiel fasciste de l’atlantisme et de l’européisme ont été contenus. Mais, à la fin des années 1960, la caste dirigeante que le complexe militaro-industriel commençait à faire émerger a pris peur devant la force de cette démocratie qui s’opposait à la guerre du Vietnam, qui avait fait aboutir la cause des droits civiques et s’appuyait sur des classes moyennes encore solides dans une société restant relativement homogène.

C’est alors que l’on a vu s’accélérer les efforts de tous ceux qui voulaient rendre inoffensive l’aspiration démocratique. Une partie de ce phénomène a été bien identifiée par Alex Carey. Comme le rappelle Noam Chomsky:

Le vingtième siècle”, écrit Carey, “a été caractérisé par trois développements d’une grande importance politique : la croissance de la démocratie, la croissance du pouvoir des entreprises et la croissance de la société civile. la démocratie, la croissance du pouvoir des entreprises et la croissance de la propagande des grandes entreprises en tant que moyen de protéger le pouvoir des entreprises contre la démocratie”. in: Alex Carey, Taking the risk out of democracy

La limite du point de vue de Carey, c’est qu’il se contente d’ analyser la contribution du capitalisme de connivence à la destruction des libertés. En réalité, seul, le capitalisme de connivence n’y serait pas arrivé. Il lui a fallu le concours du complexe militaro-industriel mais aussi de l’idéologie: postnationalisme, européisme, mondialisme, gauchisme, environnementalisme, transhumanisme sont entrés dans la danse.

Toute sorte d’idéologues,k porteurs d’un antifascisme de pacotille, aident le vrai fascisme d’aujourd’hui, le fascisme gris à avancer masqué. On dénonce une “extrême-droite” dont la puissance est toute relative mais dont la caste et ses auxiliaires médiatiques clament qu’elle signifie que le retour de la “bête immonde” est imminent.
 
Jacinda Ardern: le fascisme est désormais “compatissant” et à “l’extrême-centre”

Le fascisme gris n’est pas d’extrême-droite mais d’extrême-centre! Le macronisme en est une sorte de modèle réduit. Fondé sur le “en même temps”,il prend tantôt des éléments à la droite tantôt à la gauche. Il a été capable de nommer successivement Jean-Michel Blanquer, vieux républicain et Pap Ndiaye, adepte des dernières inepties wokistes, au même poste de ministre de l’Education nationale. Emmanuel Macron en appelle alternativement au “parti de l’ordre”‘ et aux partisans des choix sociétaux les plus déjantés. Tantôt il est dérégulateur, tantôt il est étatiste. Cet éclectisme idéologique, qui fait éminemment penser au côté insaisissable, idéologiquement parlant, d’un Mussolini, est mis au service d’un projet mondialiste fondé sur “la guerre théâtrale permanente”, la censure de l’information, l’écologie punitive, une envie de contrôler la population du monde par une médecine mise au service du pouvoir….

Macron n’est qu’un exemple. Prenons le cas de Jacinda Ardern, jusqu’à récemment Premier ministre de Nouvelle-Zélande, responsable d’une dictature sanitaire implacable pendant la période du COVID-19…et qui vient d’être appelée comme “fellow”, par deux écoles de Harvard.

Citons d’abord le communiqué d’une de ces deux écoles, la Kennedy School,qui est un extraordinaire condensé de tout ce que nous avons expliqué dans les lignes qui précèdent:


L’ANCIENNE DIRIGEANTE NÉO-ZÉLANDAISE JACINDA ARDERN NOMMÉE À DEUX BOURSES DE L’ÉCOLE KENNEDY DE HARVARD
25 avril 2023

Jacinda Ardern, qui s’est attiré les faveurs de la communauté internationale pour son leadership en tant que Premier ministre de Nouvelle-Zélande, a été nommée à deux postes à la Harvard Kennedy School – en tant que boursière Angelopoulos Global Public Leaders 2023 et en tant que Hauser Leader au sein du Center for Public Leadership de l’école. L’annonce a été faite aujourd’hui par le doyen de la Kennedy School, Douglas Elmendorf. Les bourses débuteront cet automne.

“Jacinda Ardern a montré au monde un leadership politique fort et empathique”, a déclaré M. Elmendorf. “Elle a gagné le respect bien au-delà des frontières de son pays, et elle apportera des connaissances importantes à nos étudiants et suscitera des conversations vitales sur les choix de politique publique auxquels sont confrontés les dirigeants à tous les niveaux”.

Le programme Angelopoulos Global Public Leaders, créé avec le soutien de Gianna Angelopoulos-Daskalaki, permet à des dirigeants de haut niveau qui quittent leur fonction publique de passer du temps en résidence à la Harvard Kennedy School. Le Hauser Leaders Program, lancé avec le soutien de Rita et Gustave Hauser et basé au Center for Public Leadership de l’école, réunit chaque semestre sur le campus plusieurs dirigeants de haut niveau issus d’organisations publiques, privées et à but non lucratif afin qu’ils s’engagent avec les étudiants et les professeurs à développer des compétences en matière de leadership fondé sur des principes.

“C’est avec beaucoup d’humilité que je rejoins l’université de Harvard en tant que boursière. Non seulement cela me donnera l’occasion de partager mon expérience avec d’autres, mais cela me permettra aussi d’apprendre”, a déclaré Mme Ardern. “En tant que dirigeants, nous n’avons souvent que très peu de temps pour réfléchir, mais la réflexion est essentielle si nous voulons soutenir correctement la prochaine génération de dirigeants.

Mme Ardern a également été nommée pour une bourse simultanée au Berkman Klein Center for Internet and Society, basé à la Harvard Law School. En tant que Knight Tech Governance Leadership Fellow, elle étudiera les moyens d’améliorer les normes de contenu et la responsabilité des plateformes pour les contenus extrémistes en ligne, et examinera la gouvernance de l’intelligence artificielle et les préjudices algorithmiques.

Ardern est devenue la plus jeune femme chef de gouvernement au monde, à 37 ans, lorsqu’elle a pris ses fonctions en 2017 en tant que Première ministre de Nouvelle-Zélande, et elle a mené son parti à une victoire écrasante en 2020. Elle a mené son parti à une victoire écrasante en 2020. Elle a quitté ses fonctions en janvier 2023. Elle a déclaré qu’elle espérait laisser un héritage en tant que dirigeante qui “peut être gentille mais forte”.

Elle s’est attiré de nombreux éloges pour son style de leadership et pour sa réaction ferme aux tueries meurtrières perpétrées par un suprémaciste blanc dans deux mosquées de Christchurch en mars 2019, qui ont fait 51 morts. Elle a dû faire face à des protestations contre sa politique vaccinale lors de la pandémie de COVID-19, mais a obtenu un large soutien pour les politiques strictes de confinement et de santé publique qui, selon les observateurs, ont permis de sauver des dizaines de milliers de vies en Nouvelle-Zélande.

En 2020, Mme Ardern a reçu le prix Gleitsman International Activist Award décerné par le Harvard Kennedy School Center for Public Leadership et a prononcé le discours de remise des diplômes de 2022 à l’université de Harvard. À l’époque, le président de Harvard, Larry Bacow, avait qualifié Mme Ardern de “l’une des dirigeantes les plus respectées sur la scène mondiale”, ajoutant : “Du changement climatique à l’égalité des sexes, en passant par la lutte contre la pauvreté et le chômage, Mme Ardern est une femme d’action : “Du changement climatique à l’égalité des sexes en passant par le COVID-19, elle a fait preuve d’un leadership compatissant qui a su allier empathie et solutions scientifiques pour résoudre les problèmes les plus épineux de notre époque.”

Née à Hamilton, en Nouvelle-Zélande, d’un officier de police et d’une employée de cantine scolaire, Mme Ardern a obtenu son diplôme à l’université de Waikato en 2001 et est devenue la plus jeune députée du Parlement en 2008. Elle a figuré à deux reprises sur la liste des personnalités les plus influentes du Time Magazine Harvard Kennedy School – communiqué de presse 25 avril 2023

Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Madame Ardern n’est pas seulement gagné ses galons, au sein du “fascisme gris”, comme responsable d’une dictature sanitaire achevée. Elle s’est aussi affirmée comme un partisan farouche de la censure sur les réseaux sociaux. Eh bien:

Le Berkman Klein Center for Internet & Society de l’Université de Harvard est ravi d’annoncer que Jacinda Ardern est sa première Knight Tech Governance Leadership Fellow. Ardern a été le 40e Premier ministre de la Nouvelle-Zélande de 2017 à 2023. La bourse débute cet automne.

Ardern est connue dans le monde entier comme un leader dévoué et efficace dans la poursuite d’une plus grande responsabilité des plateformes en ligne et des normes de modération du contenu à travers l’appel de Christchurch, une communauté de plus de 120 gouvernements, fournisseurs de services en ligne et organisations de la société civile déclenchée par le livestreaming de massacres de masse meurtriers par un suprémaciste blanc dans deux mosquées à Christchurch en mars 2019, qui a tué 51 personnes.

“Je suis ravie de travailler officiellement avec le Berkman Klein Center”, a déclaré la Première ministre Ardern. “Le centre a été un partenaire extrêmement important dans le cadre de l’élaboration de l’appel à l’action de Christchurch sur la lutte contre l’extrémisme violent en ligne. Les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle offrent d’immenses possibilités de lutter contre les méfaits en ligne, mais elles posent également des problèmes. Mon séjour au BKC me permettra de collaborer avec l’excellente équipe pour faire avancer les travaux de l’appel de Christchurch. (…)

Mme Ardern est également connue pour les résultats exceptionnels de sa politique de santé publique fondée sur des données et des preuves, alors que son pays était aux prises avec la crise du COVID.

“Nous sommes profondément impressionnés par les résultats obtenus par Jacinda Ardern en matière de leadership, qu’il s’agisse d’accélérer la volonté politique ou d’impliquer les responsables de la conception et du déploiement des technologies afin de créer un avenir meilleur, plus sûr et plus inclusif”, a déclaré Sue Hendrickson, directrice exécutive du Berkman Klein Center. “Son expertise renforce considérablement le travail de notre centre en tant qu’espace d’apprentissage avancé et d’action sur les questions sociétales critiques en matière de technologie. Je me réjouis de travailler avec elle pour poursuivre la mission de l’appel de Christchurch et relever les défis mondiaux posés par les technologies émergentes”. Communiqué du Berkman Klein Center, le 25 avril 2023

Le massacre de Christchurch est une monstruosité, avec ses 51 morts et 49 blessés. Mais on voit bien ici comme il n’est qu’un prétexte de la caste occidentale qui met en place le “fascisme gris” pour imposer une censure radicale. Un fou furieux comme Brenton Tarrant, auteur du massacre de Christchurch est évidemment un “cas idéal” pour le système dominant en Occident: il permet au “fascisme gris” d’avancer à l’abri du masque de l’antiracisme.

Le piège est redoutable puisqu’il permet, avec l’arbre d’un attentat commis par un “suprémaciste blanc” de dissimuler la violence étatique et systémique, et dont les victimes se comptent déjà en millions, du “fascisme gris”.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/07/28/comment-le-fascisme-gris-est-devenu-mondialiste-et-dextreme-centre/

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