05 juin 2023

L’Express : Houellebecq a déçu un certain Weitzmann

La vie culturelle de la 5e République pourrissante a ses routines : fou du roi, Houellebecq a une fois de plus dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas. Dès le lendemain, on assiste donc à l’habituel exercice de repentance de ceux qui l’adoraient la veille (après l’avoir vomi l’avant-veille).

On peut penser ce qu’on veut de l’individu Michel Houellebecq, des outrances médiatiques du citoyen/provocateur Houellebecq – et d’ailleurs même de ses œuvres : pour ma part, depuis sa géniale Extension du domaine de la lutte, je trouve chacun de ses romans moins bon que le précédent.

Mais ces romans sont lus par des millions de francophones, portés à l’écran et traduits dans de nombreuses langues. On ne peut pas en dire autant d’un certain Weitzmann, détenteur de sinécure subventionnée à France-Cul. Pour se hisser du néant jusqu’à la hauteur de mon mépris, ce certain Weitzmann n’a su porter à son actif qu’un lamentable éditorial anti-Houellebecq, réquisitoire à la moraline, au diapason littéraire et philosophique de la feuille de chou subventionnée qui l’a publié.

J’ai déjà écrit ce qu’il fallait, à mon avis, penser de la récente sortie de Houellebecq sur le malentendu que recouvre l’expression « démocratie » dans cette ploutocratie pseudo-monarchique qu’est devenue la France. C’est de toute évidence cette « audace » presque macronophobe que sanctionne l’Express, en envoyant Certain Weitzmann mettre les mougeons en garde contre l’écrivain malpensant.

Comment Houellebecq est passé du Côté obscur de la Farce

Ce n’est, en revanche, apparemment pas de cette audace que date la déception sentimentale par laquelle s’est soldé le rapport à Houellebecq de Certain Weitzmann – parfait échantillon de l’intellectualité progressiste. Car cette déception est sincère.

Au début, Houellebecq avait beau se déclarer catholique, il était sympa, parce qu’il critiquait « le libéralisme » – comprendre : le « capitalisme », et qu’on pouvait donc le soupçonner du type de rêverie masturbatoire (« pensée de gauche ») consistant à s’imaginer une humanité tellement plus heureuse, du moment qu’elle renoncerait à la propriété privée et aux structures familiales.

Et soudain, le drame. « Les succès – affirme Houellebecq – des salafistes (…) m’ont prouvé qu’un retour en arrière est possible ». Le naufrage du monde blanc dans le délire progressiste ne serait donc pas non plus une fatalité. Voilà l’éclair de lucidité que Certain Weitzmann ne pardonnera jamais à son ancienne idole.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/06/05/lexpress-houellebecq-a-decu-un-certain-weitzmann-par-modeste-schwartz/

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