Du diable si je comprends quelque chose à ce qui se passe en Russie, mais je sais que ces évènements sont importants. En partant du principe que je n’y comprends rien mais que cela ne doit pas m’empêcher de réfléchir, je vais partir d’une évidence : de cette crise, la Russie va sortir ou beaucoup plus faible ou beaucoup plus forte.
- Beaucoup plus faible, si la guerre avec l’Ukraine se termine par une défaite Russe qui amènerait inéluctablement au départ de Poutine, à un « changement de régime » et peut être à une explosion de la Russie en de multiples nouvelles nations.
- Beaucoup plus forte, si la guerre avec l’Ukraine se termine par une défaite américaine, dont le signe serait la prise d’Odessa par les Russes qui ferait de l’Ukraine un état enclavé et sans accès à la mer. Cette victoire Russe serait une défaite de l’Otan, c’est-à-dire des USA. Dans ce second cas, c’est l’Otan qui risque de disparaitre, et la Russie deviendrait inéluctablement le nouveau protecteur militaire de la vieille Europe, contre la Turquie par exemple, et retrouverait son rôle de fournisseur de matières premières du vieux continent.
Quel que soit le résultat, dans les deux cas, nous nous retrouverons assez rapidement en situation de pénurie d’énergie fossile et l’issue du conflit entre la Russie et l’Otan déterminera les moyens qui seront utilisés dans le futur pour casser ce que j’appelle souvent la Malédiction Malthusienne.
- Si la Russie l’emporte, nous abandonnerons sans doute les énergies alternatives pour nous concentrer sur le nucléaire, le gaz, le pétrole et le charbon.
- Si l’Otan l’emporte, la volonté de continuer à décarboner l’économie s’amplifiera, les recherches pétrolières continueront à ne pas avoir lieu et, du coup, le prix des énergies fossiles risque de s’envoler.
Car le prix du pétrole a une trés curieuse façon de trouver le prix d’équilibre.
La tendance, (ligne noire) est clairement haussière), mais la hausse est très particulière. Pendant deux ou trois décennies, le pétrole ne monte pas, et puis, dès que la demande devient supérieure à l’offre comme en 1973, les prix montent à la verticale et triplent ou quadruplent en une décennie, avant de repartir à l’horizontale à nouveau pour quelques décennies.
L’explication est simple : quand l’offre de pétrole est supérieure à la demande de pétrole, le prix reste bas et les investissements dans la production de pétrole n’ont plus lieu. Au bout d’un certain temps, comme la demande de pétrole monte structurellement en parallèle avec la croissance économique mondiale, la demande passe au-dessus de l’offre et les prix « explosent » à la hausse tant la demande d’énergie dans le court terme est inélastique par rapport aux prix.
Et cette explosion des prix à la hausse relance la production d’énergie nouvelle. Et quelques années plus tard, l’offre redevient supérieure à la demande et les prix se remettent à stagner.
Et ce cycle est suffisamment régulier pour que j’ai pu le mesurer, et que je peux affirmer sans crainte de trop me tromper que sa durée est d’environ trente ans, comme en témoigne le graphique suivant.
Explications
La ligne noire c’est le ratio entre la valeur en bourse des utilisateurs de pétrole aux USA (Le cours du S&P500) et la valeur en dollar d’un baril de pétrole.
Si la ligne noire monte, cela veut dire que le système économique américain « transforme » le pétrole de façon profitable.
Si la ligne noire commence à baisser, cela signifie qu’il devient de plus en plus difficile aux USA de gagner de l’argent en transformant du pétrole en produits et que sans doute nous nous rapprochons d’une explosion à la hausse du prix de l’énergie.
Le cycle entre chacun des plus bas et le plus bas suivant est d’environ trente ans (voir le graphique des plus bas 1920, 1950, 1980, 2010 et le prochain plus bas du ratio étant sans doute pour 2038-2042…)
La preuve en est que si je prends la ligne noire, que je l’avance de 15 ans et que je l’inverse, j’obtiens la ligne rouge (une moitié de cycle) qui m’annonce relativement bien l’évolution du ratio S&P 500 contre prix du baril 15 ans à l’avance, ce qui est bien.
Si ce raisonnement est le bon, les 15 années qui viennent vont être dures, dures dans les marchés financiers pour tous ceux qui détiendraient des actifs consommateurs nets d’énergie. Il ne faut avoir que les consommateurs d’énergie les plus efficaces à la marge et les producteurs d’énergie.
Si je reviens au premier graphique, cela veut dire que la probabilité que nous sortions de la tendance horizontale des prix du pétrole qui sévit depuis 1998 (le prix oscillant entre 36 et 118, avec une moyenne à 70) va être brisée à la hausse dans les mois qui viennent, et que ce même prix va se mettre à osciller entre $ 100/ b (au plus bas) et $ 360/b (au plus haut), avec une moyenne aux alentours de $ 200/b.
Cette évolution est d’autant plus probable que les investissements pour amener sur le marché de nouvelles quantités d’hydrocarbures ont complètement cessé dans le monde entier, pour « sauver la planète », sauf en Russie.
Si la Russie perd la guerre, les disputes entre les nouveaux états pour déterminer à qui appartient le pétrole seront telles que l’on peut être certain que les livraisons de pétrole Russe vont s’effondrer. Pour ceux qui pensent que la Russie va perdre la guerre et être démantelée, mon conseil est donc d’acheter Exxon et Shell le plus vite possible.
Si la Russie ne perd pas cette guerre, il est probable que l’Otan s’effondre et que la pression pour sauver la planète, qui vient en gros des USA et de leurs colonies en Europe s’atténue considérablement. Dans ce monde nouveau, les gigantesques ressources pétrolières et gazières qui existent en Irak, en Iran au large des côtes Turques, Israéliennes ou égyptiennes, au Brésil…
pourront être exploitées sans trop avoir à craindre d’être bombardées par des puissances qui chercheraient à établir la démocratie dans tous ces pays…. Et donc l’offre d’hydrocarbures augmenterait tres rapidement puisque tout le monde sait parfaitement où il faut creuser des trous aujourd’hui pour produire du pétrole demain.
Ce que je dis est assez simple : Les dépenses de recherche « théoriques » n’ont jamais cessé.
Tout le monde sait où creuser s’il fallait commencer à produire très rapidement.
Ce qui a cessé, ce ne sont pas les dépenses de recherche, ce sont simplement les dépenses de mise en exploitation, qui ne pouvaient être justifiées puisqu’il fallait cesser toute exploitation pétrolière.
En revanche la rentabilité des moulins à vent et des miroirs magiques a été abominable C’est ce que montre mon dernier graphique.
Les énergies vertes auraient reçu près de 7000 milliards de subventions depuis 15 ans et se sont montrées incapables de dégager la moindre rentabilité pour leurs actionnaires (cours de bourse au même niveau qu’en 2009).
Imaginez leurs cours si les subventions cessaient… C’est ce qui s’est passé de 2009 à 2013 en Europe, pares la crise de l’Euro et les désastres budgétaires en Espagne, Italie , France etc…Les valeurs vertes cotées ont baissé de 80 %.
Les actions cotées opérant dans les énergies fossiles (ligne rouge sur le graphique ont eu une performance honorable et pourraient exploser à la hausse dès que les pouvoirs politiques décideront de les laisser faire leur métier.
Conclusion
Il me semble qu’acheter des valeurs pétrolières ou gazières devrait amener à des résultats satisfaisants que la Russie gagne, ou que l’Otan gagne.
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