07 mai 2023

Quel système de retraite choisir ? Réforme, retraite, régression

13 of the Biggest Retirement Regrets Among Seniors

Récurrent depuis des années, le débat sur les retraites oppose les partisans de deux systèmes : le système collectif par répartition, que les partisans du laisser-faire prétendent inefficace, et le système individuel par capitalisation, réputé dangereux par les partisans de la gestion collective des intérêts de tous. Le débat est embrouillé par des tactiques partisanes, dissimulant des intérêts catégoriels et des pressions de la Commission européenne. Pour le clarifier, il faut examiner les principes et la mise en œuvre de ces deux systèmes.

La retraite par répartition consiste à transférer aux retraités une part du pouvoir d’achat des personnes en activité professionnelle, cette part étant considérée comme un salaire différé devant être payé après la cessation de l’activité professionnelle, donc à la retraite. 1 Par sa cotisation, chaque cotisant paie pour les pensions des anciens cotisants à présent retraités, et achète un droit à recevoir un salaire différé lorsqu’il sera à son tour à la retraite. Un flux de cotisations entre dans une caisse collective, d’où sort un flux de pensions, comme dans le budget de recettes et dépenses de tout agent économique, personnes, ménages, associations, entreprises, État : les bénéfices ou les salaires permettent de payer les achats, les cotisations sociales couvrent les dépenses de santé, les impôts payent les dépenses publiques. Les flux sont en moyenne égaux au cours du temps, la demande globale dans le pays reste constante, et le circuit économique bouclé. Cotiser, c’est souscrire à présent une assurance pour obtenir plus tard un revenu assuré. Or le critère décisif pour choisir une compagnie d’assurance est son portefeuille de garanties. Le système par répartition garantit une assurance gagée sur la pérennité de la Nation, de toute la société en corps. Pourvu que la gestion soit raisonnable et contrôlée, par exemple par un Parlement enfin devenu représentatif (!), nulle institution ne peut être plus sûre. 2

On mange chaque année les récoltes de l’année, dont une partie est bien entendu gardée en réserve pour lisser les variations de flux d’une année à l’autre. La retraite par répartition est ainsi conforme à la réalité naturelle, et l’expérience montre que ce système fonctionne.

Faut-il modifier le système de retraite ? Lors de la généralisation de la retraite par répartition, suite au programme du CNR, vers 1950, les pensions ont été assises sur les cotisations. Il y avait alors quatre cotisants pour un pensionné, et il n’y en aura bientôt plus que deux. L’automation a réduit l’emploi, mais plus que doublé la productivité des processus industriels ; ajouter une cotisation assise sur la valeur ajoutée permettrait de pérenniser le système par répartition. 3 Augmenter les salaires, plutôt que distribuer des primes sans cotisations, augmenterait le flux d’entrée vers les caisses sociales. Les exonérations de cotisations patronales, accordées face à la concurrence internationale, réduisent les ressources des caisses sociales, et, pour rééquilibrer les flux d’entrée et de sortie, les gouvernements successifs ont institué des cotisations nouvelles transitant par le budget de l’État, pourtant en déficit. Selon le Conseil d’Orientation des Retraites, la situation financière est maintenant saine, et le capital existant suffira à financer l’augmentation du nombre de retraités. Il n’y a point d’urgence.

Néanmoins les règles pourraient être révisées pour tenir compte de la pénibilité du travail, supprimer les statuts périmés, et distinguer le financement de la protection sociale par les cotisations et celui des politiques publiques par l’impôt. 4 Refonder le système sur des principes clairs et admis de tous nécessite un débat public réaliste, échappant aux pressions des partis et des firmes financières.

Les partisans de la retraite par capitalisation objectent que le système par répartition impose des règles collectives réduisant la liberté et la responsabilité individuelles, et affirment que les cotisations des épargnants seraient plus efficaces économiquement si elles étaient collectées par des fonds de pension et employées à financer l’investissement d’entreprises choisies par les gestionnaires des fonds. Ainsi l’activité économique augmenterait, et à long terme le montant des retraites aussi.

La retraite par capitalisation consiste en théorie à faire entrer le flux de monnaie d’une personne dans une tirelire personnelle, dont le gestionnaire prendrait les sous pour les placer et tiendrait la comptabilité. Après que le petit cochon en porcelaine aurait passé quarante ans sur une étagère, le gestionnaire y replacerait le montant total produit, y comprises des pièces de monnaie supplémentaires, et donnerait la tirelire au cotisant avec ses vœux d’heureuse retraite. La plupart des cotisants laisseraient la tirelire au gestionnaire, en lui demandant d’en sortir chaque mois, pour leur donner, une somme convenue entre eux. Une étape intermédiaire est ainsi ajoutée : le financement d’activités économiques sans relation avec les retraites. Le fonctionnement du système dépend donc de la qualité de la gestion à long terme. Or, en quarante ans, les conditions économiques changent, de sorte que nul ne peut prévoir ce que vaudra le contenu de la tirelire. En réalité, quelle que soit l’organisation des transferts sociaux, l’ensemble de la population consomme ce que les actifs produisent.

La liberté des cotisants, que vantent les libertariens, est toute théorique : seules des personnes versées professionnellement dans la comptabilité ou les activités financières ont les compétences nécessaires pour comparer les offres des fonds de pension. L’asymétrie d’information subordonne la plupart des cotisants à la bonne volonté des gestionnaires de fonds privés. La nécessité de dégager, pour les actionnaires de ces fonds, un profit comparable à celui d’autres activités financières, risque de causer un coût de gestion très supérieur à celui d’une administration publique. L’imprudence ou l’indélicatesse éventuelles sont aussi à craindre. Pour la masse de la population, qui se consacre à sa vie professionnelle et familiale, la gestion collective par une agence publique contrôlée est plus sûre.

La retraite par capitalisation n’est pas conforme à la nature : on ne mange pas un jambon de quarante ans. Seules sont mangeables les tranches de jambon les plus récentes. 5 Certes, en quarante années, les descendants d’un couple de cochons peuvent constituer une foule de porcelets roses, mais encore faudrait-il que ni les éleveurs ni les loups n’aient mangé trop de cochonnets au fil du temps.

L’expérience montre que la retraite par capitalisation ne fonctionne pas. Les épargnants qui avaient acheté des bons du Trésor ou des obligations avant la guerre de 14-18 ne possédaient plus que du papier en 1940. L’inflation avait réduit l’épargne à rien. Si les retraites par répartition ont été instituées en France, en 1942, c’est pour compenser l’effondrement des retraites par capitalisation.

Le système de retraite par capitalisation ne peut en effet fonctionner que si les cotisations collectées sont investies dans des investissements productifs, et si la situation économique reste stable pendant des décennies. Cela nécessite que les gestionnaires fassent le travail normal d’un banquier : anticiper la demande, enquêter sur les nouveautés techniques, et chercher des entreprises capables de développer de nouveaux procédés. Mais l’abolition des règles prudentielles a confondu les dépôts des épargnants avec les fonds propres des banques, et la libre-circulation des capitaux 6 a mis les banques en concurrence et les a orientées vers les marchés boursiers. Désormais les banquiers ne font plus leur travail, et prêtent moins aux entreprises qu’ils ne spéculent sur les marchés. Le risque de l’investisseur est remplacé par le risque du joueur. L’épargne personnelle et les cotisations versées aux fonds de pension ne sont ni mises en réserve ni investies dans l’économie réelle, mais jouées en bourse au gré des engouements mimétiques des agents de gestion, tenus de dégager des profits supérieurs à ceux que permet le développement économique matériel. Il y a forcément des perdants.

Les retraités norvégiens ont ainsi découvert en 2008, lors de la crise de l’immobilier étasunien, que leurs fonds de pension avaient spéculé à la bourse de New-York, et perdu une grande partie du capital placé, dont les dividendes fournissaient les pensions. L’État norvégien dut se substituer aux fonds de pensions ou les renflouer, en transférant des ressources budgétaires issues des impôts vers les pensions ; ainsi l’État restaura, au moyen de la répartition, le capital que les fonds de pension avaient dilapidé. De même en Allemagne, dans les Länder du Sud, les retraites par capitalisation étaient gérées par les Caisses d’épargne étatiques, dont le statut public n’avait pas empêché les gestionnaires d’acheter des produits dérivés à des banques étasuniennes, et d’y perdre les capitaux des déposants. Les retraités durent leur salut au secours fédéral, financé par les impôts, y compris par ceux des Länder dont les banques avaient boursicoté plus prudemment. Au passage, l’épargne des classes moyennes et populaires norvégiennes et allemandes fut transférée aux spéculateurs des classes aisées des pays anglo-saxons. C’est la conséquence du libre-échange des capitaux, aggravé par l’accaparement de la création monétaire par les banques et par la prépondérance du dollar dans les échanges mondiaux.

Le même scénario se rejoue à présent : Alecta, le plus grand fonds de pension suédois, a acheté depuis 2019 des actions de la banque étasunienne First Republic Bank dont elle est devenue le cinquième plus grand actionnaire. En mars 2023, la chute de 50% du cours des actions de cette banque a fait perdre à Alecta deux milliards de dollars. Des fonds de pension, danois, néerlandais et allemands, subissent des pertes comparables. Les gens qui ont acheté des assurances-vie il y a vingt ans ont du souci à se faire. Les bourses servent depuis deux siècles à aspirer l’épargne des classes moyennes vers les classes supérieures et celle des classes supérieures vers les spéculateurs. Les bourses de Londres et de New-York servent à transférer l’épargne des pays dominés aux firmes de ces places financières.

Non seulement la capitalisation facilite l’imprudence financière mais, contrairement à son but affiché, elle nuit à l’activité économique. En effet, les fonds de pension privés sont en concurrence ; pour être attractifs, ils doivent promettre des rentes substantielles pour plus tard, et demander tout de suite des cotisations moindres que celles de leurs concurrents. La promesse est bien sûr gagée sur une croissance anticipée : non sur un fait réel mais sur une espérance. Les fonds financent les pensions versées au moyen de dividendes d’obligations, ou de ventes d’actions, et ils doivent en outre fournir des dividendes aux actionnaires. Pour augmenter les recettes, les gestionnaires de fonds exigent des entreprises contrôlées une rentabilité montant parfois jusqu’à 15% par an. Or l’industrie ne peut matériellement fournir plus de 5% de rentabilité après investissement, et, au cours de l’Histoire, la croissance séculaire a rarement dépassé 1% par an. 7 Pour obtenir la marge exigée, les fonds de pensions doivent donc dépecer les entreprises industrielles, provoquer le chômage et le sous-investissement, et tout le cortège résultant de drames humains, de perte de compétence et de retard technique, mettant inéluctablement l’entreprise en péril à plus ou moins longue échéance. Par construction, les fonds de pension n’aident pas en réalité à la croissance, mais participent à la destruction du tissu économique. 8 Toute entreprise, tout pays, qui néglige les conditions réelles de production et donne le pouvoir de décision aux financiers, se condamne à la ruine. En investissant à l’étranger, les fonds de pension des pays anglo-saxons tirent un avantage double : éviter de nuire au tissu productif intérieur, et affaiblir la concurrence, en obtenant en prime la propriété de brevets et l’accès à des savoir-faire.

Les compagnies d’assurance, et surtout les firmes financières, lorgnent sur les caisses sociales et veulent organiser un marché des cotisations. Allonger la durée de cotisation, retarder l’âge de départ avec une pension pleine, contraint la plupart des cotisants à atteindre l’âge de la retraite après une carrière incomplète, et permet d’imposer une décote au montant des pensions. Rogner les pensions incite les épargnants à cotiser à un fonds de pension. Les actionnaires des fonds prennent leur dividende sans risque, et, en cas de grave crise économique, les épargnants ruinés seraient secourus par la puissance publique, c’est-à-dire par la solidarité nationale. 9 Passer de la répartition à la capitalisation permet de transférer les risques pris par les spéculateurs, d’abord aux cotisants, puis à l’État, et donc enfin aux contribuables qui ne peuvent organiser leur évasion fiscale. En dénaturant le financement des pensions, le gouvernement agit pour les intérêts des firmes financières, la plupart étrangères, et agit contre les intérêts des Français.

Tous ces effets de la capitalisation sont bien connus, mais néanmoins la Commission européenne – ni élue, ni contrôlée – envoie chaque année, au gouvernement de chaque pays d’Europe, des Grandes Orientations de Politique Économique, GOPÉ, mandements enjoignant de diminuer les pensions et de développer les retraites complémentaires par capitalisation. 10 Dans une économie productive les dépenses sociales seraient facilement financées, mais le libre-échange absolu, imposé à l’Union Européenne depuis quarante années par les commissaires britanniques au service des firmes financières, conjugué à l’instauration de l’euro aligné sur le mark, monnaie surévaluée pour tous les autres pays que l’Allemagne et les Pays-Bas, a dévasté l’économie des pays naguère encore industrialisés. Les entreprises financées par la bourse, et non plus par les banques, dépendent des aléas de la spéculation. Année après année, le libre-échange des marchandises réelles et des capitaux fictifs cause l’envolée des importations, permet à des firmes étrangères d’acheter les entreprises, détruit les industries et les emplois, réduit la masse salariale, et par conséquent diminue les cotisations. Pour éviter la misère causée par le chômage massif, et pour empêcher la révolte des chômeurs, des subventions sont allouées, financées non par l’impôt mais par l’endettement public.

Choisis depuis 2005 par l’oligarchie financière mondiale, les gouvernants de la France ont rendu encore plus dangereux l’endettement de l’État, par la vente de réserves d’or sous Sarközy, par l’achat de bons du Trésor étasunien sous Macron et « en même temps » par l’indexation des emprunts français sur l’inflation ! Macron a été placé au pouvoir par des financiers ; sa mission est manifestement d’affaiblir la France, de la ridiculiser dans le monde, et de les aider à la piller. Aux ordres de ses maîtres et pour se préparer l’avenir qu’il ambitionne, Macron brade l’industrie française plus encore que ses prédécesseurs (Mitterrand, Balladur, Chirac, Jospin, Sarközy et autres palotins). Il endette l’État afin de le soumettre aux créanciers, comme le prouve l’opération « quoi qu’il en coûte ». 11

La perte annuelle causée par toutes ces décisions est de deux ordres de grandeur plus grande que les fluctuations des flux de cotisations et de pensions. L’endettement de l’État français est désormais plus grand que la valeur de la production nationale annuelle estimée par le PIB. 12 Le budget de la France dépend dorénavant de la bonne volonté des financiers, qui disposent ainsi d’un moyen de pression puissant, et en fournissent un aux gouvernants, contre le peuple. La menace d’abaisser la note du crédit de la France, d’augmenter les taux d’intérêt et de forcer ainsi l’État à augmenter le service de la dette, voire de le placer sous contrôle du FMI, sert aux financiers à imposer des réformes régressives et à exiger des cessions de bien réels.

La firme Black Rock veut mettre la main sur le pactole de milliards d’euros du fonds de retraites public appartenant aux Français, et surtout sur le flux de cotisation. Son dirigeant, Larry Fink, a été reçu à l’Élysée, en juin 2017 et juillet 2019, ainsi qu’à Matignon et à Bercy, pour discuter d’attractivité, de changement climatique et d’épargne-retraite. 13 Les provocations politiques, le détournement de la procédure budgétaire et le déni de démocratie par l’emploi du 49-3 à répétition, 14 la sujétion du Conseil d’État, la servilité du Conseil Constitutionnel, ainsi que les violences policières commises sur ordre, avec la complicité des gauchistes, servent à briser la résistance : humilier et désespérer, diviser le peuple et opposer les citoyens, épuiser les contestataires et fixer leur attention afin de la distraire d’autres manigances pour démanteler l’État national, exigées sans fard par l’UE.

Le sort édicté pour les pays d’Europe par les fonds financiers est celui de la Grèce : anéantissement politique, dépeçage économique, saisie des entreprises et des terres. Dirigée par l’oligarchie financière, l’Union Européenne relaie, par ses abus de pouvoir, cette volonté de dominer les peuples, et désormais de réduire la population. Elle impose des sources d’énergie intermittentes à la place des sources constantes. Elle autorise le mélange d’insectes à la nourriture. Ses règles ruinent l’industrie, et maintenant l’agriculture, causent le déclin de l’enseignement, et empêchent de restaurer un tissu économique productif. Aux Pays-Bas, sous prétexte de réduire la pollution de l’eau par les nitrates, une tentative est en cours de remplacer les exploitations agricoles familiales par des entreprises appartenant aux firmes financières, dont les agriculteurs deviendraient les salariés. Tous ces conflits économiques et politiques dépassent les enjeux des retraites ou de la pollution.

La « réforme des retraites » n’est ainsi qu’une des manœuvres organisées par les firmes financières pour accaparer les ressources des pays, en complément de l’endettement des États. 15 Or les précédents historiques montrent que l’endettement public non seulement cause une perte continue de ressources, transférées vers des banques la plupart étrangères – aggravant encore le déficit -, mais mène à la perte de la souveraineté. C’est ainsi qu’entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, l’Égypte et le Maroc durent accepter un statut de protectorat, et que, sans perdre tout à fait sa souveraineté, l’Empire ottoman tomba sous la coupe de banquiers français et britanniques. 16

Les groupes sociaux sont sans cesse en tension pour déterminer la répartition des biens produits. Au cours de l’Histoire, cette lutte des classes a varié de la négociation à la guerre civile. À présent, les cercles financiers dominants sont tantôt rivaux et tantôt alliés, mais constituent une oligarchie mondiale s’efforçant d’accroître son pouvoir. Pour diviser les classes dominées, des agences de communication à son service ont inventé le wokisme et la « théorie du genre », promu le féminisme outrancier et l’écologisme punitif, anti-productif. L’UE et les gouvernements soumis, avec la complicité d’ONG grassement payées par des milliardaires, organisent l’irruption massive d’étrangers, accueillis sans contrepartie aux dépens des nations. La surveillance générale est progressivement instaurée. Pour égarer les esprits, le sens des mots est détourné, comme le prouve l’abus fréquent du mot « fascisme ». Ce mensonge permanent sert à éteindre la rationalité et à tromper les peuples, pour les priver de leur identité et de leur conscience d’eux-mêmes, afin de les empêcher de se défendre. Le but de la crise en cours est classiquement de concentrer le capital, et de dévaloriser les rémunérations dans les pays développés, le développement d’autres pays assurant une nouvelle demande.

La lutte des classes a changé d’échelle et aussi de nature. Dans tous les pays soumis à l’empire financier, l’oligarchie s’efforce d’instaurer une tyrannie, par une attaque sans précédent dans l’Histoire contre la prospérité, la liberté, et même désormais contre la raison humaine et l’intégrité des peuples.

Conclusions

  • Il n’y a point de problème financier des retraites.
  • La décadence vertigineuse de la France est due à sa vassalisation à l’UE et à l’OTAN.
  • L’oligarchie financière menace d’un danger mortel la civilisation et la vie.

Les décisions à prendre s’imposent donc : quitter l’Union Européenne supranationale au service des firmes financières, restaurer la souveraineté nationale, supprimer l’Euro et recouvrer le contrôle de la monnaie, échapper à l’OTAN, à l’OMC, à la Cour européenne des droits de l’Homme et à la Cour pénale internationale, toutes institutions dévoyées au service de la finance mondiale. Mettre fin au libre-échange absolu des marchandises, des capitaux et des personnes ; imposer des droits de douane raisonnables, aussi faibles que possible mais suffisants pour permettre de reconstruire l’industrie et l’agriculture ; restaurer les services publics, au premier chef l’administration de la Justice et l’Enseignement : réorganiser l’Instruction Publique pour faire accéder les citoyens à la culture indispensable à l’exercice des droits civiques ; instruire réellement, pour former les ouvriers, cadres et scientifiques qualifiés, nécessaires à l’industrie et à l’agriculture productives.

Un revirement politique complet est indispensable pour éviter la tiers-mondisation et la violence, vers où la politique en cours mène inéluctablement le pays. Le temps presse.

Christian Darlot

Notes

  1. Le « salaire différé », versé chaque mois à la caisse de retraite, est constitué de la cotisation de l’employé, abondée par celle de l’employeur. Le système est différent pour les travailleurs indépendants, mais le principe est le même.
  2. Ses détracteurs comparent le système par répartition à une « pyramide de Ponzi », type d’escroquerie consistant à prendre les éconocroques des gogos nouveaux et à les distribuer aux gogos anciens, donc à transformer un stock en flux. L’arnaque est découverte quand plusieurs gogos anciens veulent retirer leur capital au même moment. Cette comparaison est fausse puisque la répartition transforme un flux entrant en flux sortant. Une pyramide de Ponzi diffère de la cavalerie, consistant à contracter un emprunt nouveau pour rembourser une dette ancienne : l’endettement persiste en augmentant sans cesse.
  3. Une « cotisation des robots » avait été proposée au cours des années 1980, et a encore été proposée récemment par un dirigeant de l’entreprise de distribution Leclerc, au risque de gêner la modernisation des processus industriels. À discuter.
  4. Une pension de base financée par le budget de l’État, donc par la solidarité nationale, pourrait être discutée.
  5. Même pour les grands crus de vin, gagnant en qualité au cours des années, quarante ans c’est vraiment trop !
  6. Capitaux pour la plupart fictifs depuis que la création monétaire a été transférée des États aux banques, et que la convertibilité en or du dollar a été « provisoirement suspendue » en 1971.
  7. Pourtant un économiste bien connu écrit presque ingénument : « La rentabilité totale des actions sur la période 1995-2022, malgré les crises financières répétées, a été en France de 9,5 %, la croissance nominale moyenne de seulement 3 %. ».
  8. Le système ressemblant à une pyramide de Ponzi est donc la capitalisation, non en théorie, certes, mais en pratique.
  9. Mais, comme pour les dépôts bancaires, seulement une petite proportion des fonds investis serait garantie.
  10. Au cours du XIXe siècle, les rentiers ont été spoliés, génération après génération, par des faillites bancaires. De même, la décision de la FED étasunienne de fournir un crédit abondant au cours des années 1920, puis de le restreindre soudain en 1929, a déclenché la grande crise économique, causant chômage et misère, faisant changer de mains des fortunes, et permettant aux classes dominantes de pomper l’épargne des classes moyennes et modestes. À présent quelques retraités profiteront certainement de la capitalisation, mais il est tout aussi certain que la plupart seront spoliés.
  11. Aux ordres de l’OTAN, sans consulter le Parlement, Macron fournit sans compter à l’Ukraine des armes de l’armée française, payées par les Français. Ce conflit ne concerne pourtant la France qu’en tant que garante d’accords de paix que les dirigeants de l’Ukraine ont refusé d’appliquer. Issu d’un coup d’État organisé par les néocons étasuniens et la CIA, le régime dirigeant l’Ukraine a interdit l’usage de la langue russe et bombarde, depuis 2014, des citoyens russophones. La région persécutée est une partie de la Russie, que les dirigeants bolchéviques attachèrent à l’Ukraine en 1922 pour opposer deux peuples afin de les dominer. Les dirigeants de la Russie ont finalement réagi à ces crimes contre la population russophone, et aux agissements belliqueux du régime ukrainien aux ordres des dirigeants anglo-saxons.
  12. En réalité, le Produit Intérieur Brut mesure la somme des dépenses, prise abusivement comme indice de la production. Le rapport de l’endettement public au PIB compare un stock à un flux : il indique que résorber l’endettement nécessiterait d’y employer le résultat de plus d’une année de l’activité de la France. Ce n’est évidemment pas faisable, et trois issues sont possibles : la cession d’actifs, l’inflation dévalorisant la créance, ou la répudiation des dettes abusives. Les financiers veulent la première solution, les patriotes la troisième, mais c’est vers la deuxième que va l’économie mondiale.
  13. Parmi les membres de la commission nommée pour préparer une « réforme » des retraites – entendons une réduction des droits sociaux – se trouve Jean-François Cirelli, patron de Black Rock pour la France et les pays voisins. Pour continuer à humilier les Français, et ajouter l’insulte à la blessure, Macron a reçu Cirelli dans l’ordre de la Légion d’Honneur, distinction décernée, depuis des décennies, à autant de canailles que d’honnêtes gens.
  14. Depuis six ans, les syndicats financés par l’UE, et les partis financés par l’État, secondent Macron par une fidélité sans faille. Ils n’ont pas eu un mot pour défendre les Gilets Jaunes mutilés ni les travailleurs « suspendus » sans ressource, mais manifestent à présent contre le pouvoir qu’ils ont fait élire. Peut-on se moquer plus impudemment du peuple ?
  15. La plandémie de grippe, prétexte à enfermer les populations et arrêter l’économie, puis à imposer la surveillance massive, a ruiné maintes entreprises et aggravé le déficit des États soumis aux banques créancières (pourtant renflouées par les États en 2008 !), maîtresses de la création monétaire confisquée à la puissance publique. Les banques et les grandes entreprises, principales bénéficiaires des prêts des banques centrales, profitent de l’inflation monétaire dévalorisant leurs pertes pour accaparer la propriété des PME.
  16. Ceux qui se souviennent des cours d’Histoire au lycée savent qu’au XIXe siècle les banquiers européens incitèrent le khédive d’Égypte à endetter l’État, et que les dirigeants britanniques prétextèrent du déficit pour installer un protectorat sur ce pays. Trompés et éliminés d’Égypte par leurs complices et rivaux, les dirigeants français imposèrent par le même moyen leur protectorat sur le Maroc, et construisirent l’État marocain en supprimant l’autonomie des tribus, réprimées durement.
    Très mal géré, et perdant les guerres de libération des pays qu’il opprimait, l’Empire ottoman devint une proie facile. Pour moderniser l’État et le faire échapper aux créanciers, le parti Jeunes turcs et le parti réformiste arménien renversèrent le sultan. Puis les Jeunes turcs allièrent la Turquie à l’Allemagne, et, par idéologie panturque et islamique, organisèrent le génocide des Arméniens. L’Histoire fournit des enseignements, mais prouve aussi que l’avenir est imprévisible. Prudence !

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.