09 mai 2023

Pour épargner sa bureaucratie, Macron lance une inquisition fiscale démagogique

 
Macron et ses admirateurs ont beau se faire passer pour ce qu’ils ne sont pas (des humanistes éclairés et modernes), les mêmes méthodes obscurantistes que dans les régimes dits populistes sont utilisées en France. Alors que la colère oblige le Président à se bunkériser, Gabriel Attal, son ministre des Comptes Publics et successeur potentiel, utilise la vieille fibre du clivage entre riches et pauvres pour justifier une inquisition fiscale sans limite. Officiellement, il traquera les “super-riches” et les grosses fraudes pour remplir les caisses d’un Etat à la dérive, où toujours plus de dépenses suffisent toujours moins à satisfaire l’appétit sans limites de la bureaucratie. En réalité, c’est l’inquisition fiscale qui se met en place pour éviter de baisser les dépenses et pour protéger le train de vie d’une bureaucratie toujours plus nombreuses et toujours plus puissantes.

Jamais la part des prélèvements obligatoires dans la production intérieure brute n’a été aussi importante depuis que Macron, de près ou de loin, fréquente l’Elysée. Lorsqu’il est arrivé comme secrétaire général adjoint, cette part a dépassé les 44%, record historique. En 2022, elle a dépassé les 45%. Jamais la pression fiscale n’a été aussi élevée, démentant haut et fort les accusations de “néo-libéralisme” ou de “désengagement de l’Etat” qu’on entend proférer un peu partout s’agissant des services publics.

La prétendue lutte contre la fraude fiscale de Gabriel Attal

Dans cet enfer fiscal qu’est notre pays, où, plus que jamais, la fonction publique est avide d’impôts et de confiscations en tous genres pour financer son train de vie et ses dépenses, Gabriel Attal vient de donner une interview au Monde où il fait mine de vouloir sévir contre la fraude fiscale. Ce texte est un parfait morceau de propagande destiné à reconquérir les “classes moyennes” de notre pays, vache à lait de tous les paperassiers qui colonisent les bureaux.

Selon le ministre des Comptes Publics, l’heure est à la lutte contre la fraude, et tout particulièrement contre la fraude à l’impôt, thème emprunte à la gauche s’il en est.

"Chaque fraude est grave, mais celle des plus puissants est impardonnable. Ma philosophie, c’est de concentrer les efforts sur eux et d’alléger la pression sur les classes moyennes." - Gabriel Attal

Voilà le genre de déclaration d’intentions, bien entendu que le Ministre n’assortit d’aucun chiffre, d’aucun engagement, d’aucune position qui serait susceptible de lui être rappelée un jour, uniquement pour prendre le vent dans le bon sens, et sans la moindre intention de passer aux actes. D’ailleurs, qui sont “les plus puissants” et qui sont les “classes moyennes” ? Toutes ces expressions de communicant n’ont évidemment aucune portée réelle, et visent seulement à flatter les contribuables qui entendent naïvement ces promesses dans le sens du poil.

Autre chose serait d’annoncer une véritable enquête fiscale sur la situation personnelle du Président de la République, dont tout le monde se demande où sont passés les millions de la vente de la branche lait infantile de Pfizer à Nestlé, dont personne n’a jamais trouvé la trace dans la déclaration de revenus d’Emmanuel Macron. Mais on sent bien que, dans ce cas de figure, le ministre des Comptes Publics risquerait gros pour sa carrière, et il ne poussera sans doute pas le vice jusque-là.

Gabriel Attal va-t-il fliquer ses protecteurs ?

Au demeurant, toute la place de Paris sait que Gabriel Attal brigue le soutien futur des milliardaires de ce pays, dont il pense qu’ils pourront quelque chose pour sa réussite professionnelle. Imagine-t-on un seul instant ce jeune ministre issu de l’Ecole Alsacienne, c’est-à-dire du Gotha, se fâcher avec ceux dont il aspire à être l’obligé ?

Bien entendu, cela aurait d’autant moins de sens que les Arnault, les Niel, qu’il flatte dans le sens du poil, ont largement les moyens de s’installer à l’étranger en toute légalité, et de défiscaliser tout aussi légalement les immenses revenus qu’ils tirent de leurs activités respectives. Lorsqu’Attal parle de la “fraude des puissants”, il faut bien entendu comprendre la faute de ceux qui n’ont pas pu s’exiler en Belgique, en Suisse, au Luxembourg, au Royaume-Uni, ce qui diminue déjà fortement les contingents et la valeur moyenne du portefeuille détenu par le fraudeur.

Attal affirme que les classes moyennes feront donc l’objet de toutes ses attentions et de toutes ses préventions. Mais, une fois ôtées les grandes fortunes parties à l’étranger, qui reste-t-il à contrôler ? Combien notre pays compte-t-il encore de “puissants” ? Il ne serait pas sans intérêt de disposer ici d’une étude de l’INSEE pour documenter le sujet. On peut en tout cas penser que ne figurent pas dans ces rangs ceux dont onn dit qu’ils préparent la candidature d’Attal en 2027 ou en 2032…
 
1.500 espions supplémentaires

Pour parvenir à ses fins prétendues, Gabriel Attal ne lésine pas sur les moyens : il entend doubler les effectifs d’une cellule de renseignements créée en son temps par Gérald Darmanin, chargée d’espionner les contribuables. Bien entendu, ces moyens nouveaux d’inquisitions, révélés par la Lettre A la semaine dernière, travailleront pour la bonne cause Dans la pratique, ils disposeront de pouvoirs exceptionnels pour s’introduire dans la vie privée des contribuables.

On connaît la technique : au nom de la lutte contre le blanchiment, la mafia, le terrorisme, l’Etat justifie chaque jour une violation supplémentaire des libertés et un renforcement des moyens de surveillance qui violent la vie privée. On connaissait la surveillance des réseaux sociaux pour identifier les signes extérieurs de richesse, l’utilisation de Google pour identifier les piscines et les abris de jardin illégaux. Désormais, l’inquisition fiscale franchit un cap en termes de moyens humains et d’ambitions.

On s’amuse par avance de la tête déconfite de M. et Mme Michu, lorsqu’ils découvriront que ces espions nouveaux, présentés comme chargés de la lutte contre la fraude des puissants, viendront les tracasser parce que leur cabane de 10m² au fond du jardin n’aura pas été déclarée.

Et pendant ce temps, les dépenses publiques augmentent

Soumettre les Français à une surveillance renforcée, pour remplir les caisses de l’Etat, bien entendu ! Pendant ce temps, le ministre des Comptes Publics évite soigneusement de traiter la cause première de la fraude : la confiscation fiscale pour financer des dépenses galopantes.
Les dépenses publiques sous Macron “le néo-libéral” ont atteint des sommets, en même temps que les prélèvements publics. Rappelons que, jusqu’à François Mitterrand en 1981, les dépenses publiques étaient inférieures à 50% du PIB. Jusqu’à un autre “libéral”, Nicolas Sarkozy, elles étaient inférieures à 55% du PIB. Alors que tous nos voisins ont fait l’effort de purger leurs dépenses publiques, nous sommes les seuls à ne jamais les baisser, et à trouver qu’elles ne sont jamais suffisantes…

Mais il est vrai que s’y attaquer signifierait fâcher la bureaucratie macronarde en lui demandant des efforts. Et, par les temps qui courent, cette stratégie risque d’être bien délétère

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/05/09/pour-epargner-sa-bureaucratie-macron-lance-une-inquisition-fiscale-demagogique/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.