22 mai 2023

G7 d’Hiroshima: Macron humilié par l’ami Biden et son Deep State



Le G7 s’est déroulé dans une ambiance d’agacement diplomatique à Hiroshima. Macron a voulu y faire l’intéressant en y imposant physiquement le clown Zelensky, directement amené par avion officiel français depuis le sommet de la Ligue Arabe. Ce passage en force a indisposé les pays asiatiques. Surtout, alors que Macron appelait les Européens à ne pas se laisser vassaliser par les Etats-Unis dans les relations avec la Chine… il n’a pas bronché contre le communiqué final inspiré par la ligne dure du Deep State américain, que Joe Biden n’est manifestement plus en mesure de tenir. Insultant pour la Chine, le communiqué du G7 montre, en tout cas, que Sleeping Joe est capable de faire manger son chapeau à Macron sans que notre Président n’ose même protester… Macron aura poussé l’humiliation française jusqu’au bout.

 
Macron a boudé contre ses collègues en gardant sa main dans sa poche (Photo by Stefan Rousseau / POOL / AFP)

Le G7 est un club de dirigeants désemparés. On est désormais très loin des certitudes des années 1970, quand le “Groupe des pays les plus industrialisés” semblait l’outil adéquat pour faire face aux crises pétrolières. On est encore plus loin du triomphalisme des années 1990, quand la “victoire américaine” dans la Guerre froide semblait ouvrir la voie à un monde unipolaire dans lequel le G7 jouerait le rôle d’un boîtier de vitesse.

Seul pays non occidental du groupe, le Japon a bien montré, en élargissant les invitations, que le G7 ne suffisait plus: en particulier, le Brésil et l’Inde, membres des BRICS, avaient été conviés. De fait, le G7 sent bien la puissance montante du club désormais rival, comprenant, outre les deux suscités, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud – mais surtout ayant reçu une bonne vingtaine de candidatures d’adhésion.

Et puis, il y a la réalité des chiffres! Les BRICS viennent de passer juste devant le G7 en termes de PIB cumulés. Ils représentent 31% du PIB mondial, contre seulement 30% au G7:

Le “cirque Zelensky” ne fait plus recette

Evidemment, les médias subventionnés s’extasiaient à l’avance devant la nouvelle prestation de Zelensky. Bon, on est un peu gêné quand on voit qu’il a comparé Bakhmout à Hiroshima. Mais le “cirque Zelensky” – comme l’appelle méchamment et justement Laurent Gerra – fait une tournée mondiale. Après le Vatican et Rome, Aix-La-Chapelle, Paris, le sommet de la Ligue Arabe….

Le problème, c’est que l’homme commence à fatiguer. Amener au Pape une icône de la Vierge à l’Enfant, sur laquelle Jésus est quasiment effacé – pour signifier la souffrance des enfants ukrainiens – cela ne se fait pas; et François, d’habitude patient, a jugé l’attitude peu respectueuse des chrétiens. Expliquer aux dirigeants des pays arabes qu’ils ne sont pas assez vigilants face à la Russie, c’est pour le moins presque aussi maladroit que de banaliser la mémoire japonaise d’Hiroshima et de Nagasaki.

Il y a bien Emmanuel Macron pour continuer à soutenir Zelensky, au point de mettre à sa disposition un avion de la République Française. Depuis plusieurs jours, le président ukrainien se déplace aux frais du contribuable français: d’abord pour aller au sommet de la Ligue Arabe en Arabie Saoudite; puis à Hiroshima! On remarquera au passage que les oppositions sont bien muettes sur le sujet ! Personne ne demande au président le “pognon de dingue” dépensé pour soutenir le président d’un pays en guerre – alors que nous ne sommes officiellement pas co-belligérants.

Et aucune grande voix politique ne s’est élevée à notre connaissance pour s’étonner qu’on mobilise l’armée de l’Air française pour escorter un chef d’Etat étranger. Au contraire on laisse Macron pérorer sur le sujet, expliquer que c’est bon pour la victoire de l’Ukraine et pour le retour de la paix en Europe!

En fait, Macron est comme souvent bien en retard sur les événements. Zelensky semble s’être imposé, une fois de plus – une fois de trop? – à la réunion. Le communiqué du G7 ne consacre qu’un petit paragraphe au soutien à l’Ukraine. Et l’on a appris que Zelensky n’avait pas pu, dans les couloirs du sommet, rencontré le président brésilien Lula comme il le souhaitait.

Pas de découplage avec la Chine

Sur le fond des décisions, ce G7 a confirmé l’incertitude stratégique dans laquelle se trouve désormais l’Occident. Faut-il rompre avec le bloc sino-russe qui se dessine et revenir à la bipolarité du monde ? Faut-il au contraire tenter de recoller les morceaux et éviter les disputes de famille qui tourneraient définitivement le dos à l’optimisme des années 70 et prendrait acte d’une division comme au bon vieux temps ?

Le manomètre du G7 a cette fois tourné du côté du recollement du vase en précisant son objectif :

Coordonner notre approche de la résilience économique et de la sécurité économique basée sur la diversification et l’approfondissement des partenariats et la réduction des risques, et non le découplage Communiqué du G7

Certes, on continue à parler de l’agression illégale de la Russie en Ukraine, certes, on continue à énumérer une multitude d’objectifs utiles pour la planète. Mais, sur le fond, on se pose désormais la question de revenir à une sorte de Yalta spontané. Pour l’instant, les Occidentaux n’en veulent pas, mais le “decoupling” si cher à Donald Trump est une idée qui fait son chemin. Rien n’exclut qu’il prenne définitivement forme dans les années à venir par une rupture entre la Chine et le reste du monde.

Comme l’a indiqué Edouard, le Japon lui-même ne s’est en tout cas pas senti très à l’aise avec les conditions d’organisation de ce sommet qui a fini par maltraiter et fâcher la Chine.

La Chine fâchée par les Occidentaux

Le communiqué du G7 a d’ailleurs multiplié les allusions désagréables à la Chine, réclamant une attitude plus réservée en Chine méridionale et rappelant l’importance des Droits de l’Homme et de l’état de droit. On sent ici que les relations internationales se tendent et que tout ne tourne plus complètement comme avant.

En réaction, le gouvernement chinois a fait part de son “vif mécontentement”. Pour Emmanuel Macron, il s’agit d’une puissante défaite ! Lui qui appelait, il y a un mois, les Européens à ne pas se laisser vassaliser par les Etats-Unis dans l’affaire de Taïwan, a à nouveau perdu toute forme de crédit. Il a dû s’aligner sans coup férir sur une position totalement soumise à l’ami américain, et à rebours des déclarations qu’il avait pu faire retour de Chine.

Au passage, le Président, après cette humiliation fait une escale en Mongolie extérieure qui agace la Russie et la Chine. Là aussi, on se demande quelle est la cohérence, quelle est la sincérité de ses choix politiques.

La grande tournée dans le Pacifique de Biden fait pschitt

L’obsession américaine est de faire basculer l’Inde dans le camp des anti-russes. Le Courrier des Stratèges vous fait régulièrement part des analyses de M.K. Bhadrakumar, lui-même ancien diplomate indien sur le sujet. Dans sa dernière contribution, il fait remarquer que le président américain comptait beaucoup sur l’enchaînement entre le G7 – où le président indien Modi était invité – et le QUAD, Le “dialogue de sécurité quadrilatéral”, regroupe l’Inde, les USA, le Japon et l’Australie, dans le but de contenir la poussée chinoise dans le Pacifique. Il s’agit pour l’instant d’un forum de concertation.

Mais Joe Biden a dû annuler sa présence au sommet du QUAD qui se tient cette semaine à Sydney. La crise politique entre Démocrates et Républicains, au Congrès, autour du plafond de la dette, ne trouve toujours pas de solution. Or la date fatidique pour trouver un accord est le 1er juin. Et, dans le climat mondial actuel, un échec de la négociation ne signifierait pas seulement que des fonctionnaires fédéraux resteraient à la maison sans salaire, comme dans nos séries politiques américaines préférées. Cela pourrait faire carrément s’effondrer la confiance mondiale dans l’économie américaine et le dollar.

Le Président américain semble nerveux au point d’avoir demandé à un journaliste qui posait une question insistante sur le sujet de “la boucler”. Peut-être les Etats-Unis sont-ils tout simplement à bout. 

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