30 avril 2023

“Le vrai danger, c’est Washington” - Guerre contre le Mexique ?


Biden autorise l’administration à déployer des forces armées sur la frontière mexicaine, contre les cartels. Les bruits d’une guerre (“contre les cartels”) se font de plus en plus entendre alors qu’approche la campagne présidentielle. Les républicains sont pour la guerre mais contre Biden ; les démocrates sont contre les républicains mais forcés de penser à la guerre. Le Mexique attend les soldats US de pied ferme. La guerre contre le Mexique est le désordre à son sommet, sorte d’“Ukraine de l’Amérique”. Avec une interview de Doug Casey.

Bien que la perspective n’ait pas une très haute visibilité médiatique à cause de certains aspects extrêmement ambigus du point de vue idéologique, et dans des sens contradictoires pour les deux tendances politiques, à l’intérieur de leurs propres ambitions, la possibilité d’un affrontement armé à la frontière mexicaine des USA, voire d’un affrontement tout court avec le Mexique est aujourd’hui fermement identifiée à Washington.

Jeudi dernier, Biden  a effectivement autorisé le déploiement de forces armées à la frontière, ce que les républicains, Trump en tête, demandent depuis deux ans. Bien entendu, il ne s’agit pas d’affronter le Mexique mais les cartels de la drogue, ce que, pour autant et avec une extrême vigueur, le président mexicain Obrador (AMLO) a rejeté à plusieurs reprises, faisant justement planer la crainte d’un affrontement entre les deux pays.

L’annonce de jeudi s’est faite dans ces termes :

« Le président américain Joe Biden a publié jeudi un décret autorisant le secrétaire d'État Antony Blinken et le secrétaire à la sécurité intérieure Alejandro Mayorkas à déployer des troupes de réserve en service actif à la frontière américano-mexicaine en cas de besoin, afin de lutter contre le trafic de stupéfiants.

» “Les autorités qui ont été invoquées permettront au ministère de la défense de soutenir correctement le ministère de la sécurité intérieure dans la lutte contre le trafic international de stupéfiants le long de la frontière sud-ouest”, a écrit Biden dans un message au Congrès accompagnant l'ordonnance.

» Cette mesure fait suite à la déclaration d’urgence nationale faite par la Maison-Blanche en décembre 2021 concernant le trafic international de stupéfiants. Le président a accusé “les cartels de la drogue, les organisations criminelles transnationales et leurs facilitateurs” d'introduire “des drogues illicites et des adjuvants chimiques” ainsi que “la violence liée à la drogue” dans les communautés américaines et a imposé des sanctions à l'encontre des principaux membres des cartels. »

L’article de RT.com qui est cité donne également un résumé des positions officielles des républicains et d’un certain nombre d’États (essentiellement républicains), qui réclament cette sorte de mesure, traçant ainsi une première image paradoxale de la décision de Biden. Il faut dire que cette décision s’appuie sur une “déclaration d’urgence” (un avertissement, si l’on veut), datant de décembre 2021. La rapidité de l’enchaînement mesure la gêne de l’administration Biden dans cette aventure.

« Un nombre croissant de politiciens républicains, dont l'ancien président Donald Trump, ont appelé à une solution militaire au problème des cartels. Le mois dernier, un groupe de 20 membres républicains du Congrès a présenté un projet de loi qui désignerait le Cartel du Golfe, le Cartel de Noreste, le Cartel de Sinaloa et le Cartel de Jalisco Nueva Generacion comme des "organisations terroristes étrangères", faisant écho à un projet de loi similaire du Sénat qui qualifierait neuf de ces organisations de terroristes et mettrait en place un groupe de travail chargé de les démanteler. Les procureurs généraux de 21 États américains avaient déjà demandé à l'administration Biden de désigner les cartels comme des organisations terroristes. »

Face à cette possibilité de conflit, le gouvernement mexicain tient une position très ferme renvoyant la responsabilité aux USA en tant que société ouverte à une consommation catastrophique de drogues opiacées, et notamment du produit pharmaceutique dit-fentanyl. Le nombre de morts du fait d’overdose est absolument colossal depuis 3-4 ans et l’accès au fentanyl : il avoisine les 100.000 par an (107.000 morts en 2021).

Le président Lopez-Obrador (AMLO) a évoqué clairement le problème en mars. Il l’a évoqué comme un problème de société, sinon un problème de civilisation, ce qui est d’ailleurs, avec de tels chiffres reflétant un terrible malaise notamment dans les classes pauvres de la “majorité” blanche (de plus en plus touchée), une approche complètement acceptable. Mais si elle est “acceptable” pour le président mexicain, elle ne l’est absolument pas pour la direction politique US, l’establishment, qu’elle soit démocrate ou républicaine... Il y a une étrange “union sacrée” à cet égard, qui n’est nullement “unitaire” en aucune façon, qui n’a vraiment rien de “sacrée”, qui serait plutôt un piège dans lequel les deux partis seraient pris à contrepied et à contresens...

« AMLO, quant à lui, se contente de dire que la consommation de fentanyl, qui transforme les citoyens US en Woke-zombies, est un problème de la société et du système de l’américanisme, beaucoup plus que le problème des cartels. Le président mexicain a enchaîné sur les menaces de certains élus républicains à la suite de l’assassinat de deux touristes US par les cartels au Mexique (depuis, les cartels se sont excusés !), pour lancer ses menaces à lui : “Continuez à nous menacer et je donne la consigne aux électeurs US d’origine mexicaine de voter contre vous !”... Si vous voulez, une sorte de ‘révolution de couleur’ à l’envers, une ingérence électorale, un ‘Mexicogate’ comme il y a eu un ‘Russiagate’. »

Pris par l’habitude, on serait tenté de classer ces éventuels projets guerriers dans la non moins habituelle rubrique des spasmes impérialistico-bellicistes des USA, particulièrement vifs depuis septembre 2001. Pourtant, la possibilité évoquée ici, d’un conflit avec le Mexique, est absolument différente.

Nous dirions qu’en un sens, pour la première fois les USA entre dans le réel, nous voulons dire en-dehors d’un simulacre fabriqué pour l’occasion. Il est vrai que la drogue est un terrible danger pour les USA, que le fentanyl existe bel et bien, et les cartels également ; rien à voir avec les montages et les mensonges innombrables, ni avec les armes de destruction massive bidons de Saddam, ni avec la Russie impérialiste alors qu’on l’a encerclée d’un ensemble sans précédent de dizaines et de dizaines de bases installées dans des pays limitrophes, complètement asservis aux USA via l’OTAN.

Une forêt de contradictions

Les caractères de la “menace mexicaine“ sont de plusieurs ordres, qui mettent à jour d’innombrables contradictions :

• Le paroxysme actuel, aux USA, se situe au début d’une campagne électorale présidentielle et concerne une crise qui figurera très haut dans l’agenda de cette campagne.

• Les deux parties ont des positions contraires sur cette question de la militarisation/la fermeture des frontière, mais en même temps ces positions tendent à s’opposer à leurs propres intérêts sur d’autres questions.

• La question de la drogue est liée à d’autres crises où les différentes positions varient : l’immigration, le wokenisme, les rapports culturels et civilisationnels avec la minorité latino et avec le Mexique, etc.  

Les oppositions partisanes

Ce sont les républicains qui veulent une intervention militaire, Trump en tête. Les démocrates n’en veulent pas entendre parler même s’ils l’évoquent en terme de nécessités électorales, au nom de l’ouverture totale à l’immigration et sans avis précis sur la question de la drogue.

Le problème est qu’on a tendance, malheureusement, à confondre cartels de la drogue et Mexique en général, d’autant que les politiques US accusent les autorités mexicaines d’être corrompues par les cartels. (Ils sont instruits par l’expérience, connaisseurs complètement pratiquants de la chose corruptrice, par exemple entre Big Pharma [fentanyl] et le complexe militaro-industriel.)

Le rapport avec la communauté latino illustre ces contradictions. Conservatrice et traditionnaliste à l’origine mais rangée dans le ‘package’ moderniste (diversité, immigration, etc.) par les démocrates qui jurent qu’elle fait partie de son électorat, cette communauté évolue vers les conservateurs populistes, l’aile droite et anti-estalishment autant qu’anti-wokenisme des républicains.

De même, AMLO qu’on verrait plus proche des démocrates puisque “de gauche”, est en fait plus proche des populistes et donc de cette tendance républicaine. (Il est assez ami du Texas ultra-conservateur, et pas opposé à un Texas indépendant qu’il préfère au Washington hyper-impérialiste et exceptionnaliste.) Souverainiste et antiglobaliste, appartenant au Sud Global et candidat à l’entrée dans les BRICS, AMLO est (néanmoins ? A débattre) beaucoup plus proche de Trump que de Biden ; il est culturellement traditionnaliste et ennemi de la “gauche” sociétale-capitaliste et moderniste.

Désordre, quand tu nous tiens

On peut difficilement faire plus simple que cette crise mexicaine sur la frontière des USA en ébullition entre les deux extrêmes civilisationnels. On parlait plus haut, sourire en coin, d’“union sacrée” ; c’est, absolument au contraire, de facteur hypersonique de désordre dont il faut parler ! Au lieu de les unir, ces deux tendances idéologiquement extrêmes qui s’affrontent, ce point d’accord sur une action à la frontière va les opposer encore plus en exacerbant leurs arguments contraires pour une action à peu près similaire mais d’esprit complètement opposé.

Ci-dessous, nous vous donnons une interview de Doug Casey, expert économiste original, libertarien et hyper-antiétatiste pas tendre pour les migrants, prévisionniste, annonciateurs de catastrophe diverses, sur la future “guerre” entre les USA et le Mexique... Du type “Chacun son Ukraine”, avec ces quelques remarques :

« C'est exactement ce dont les États-Unis ont besoin aujourd’hui : une autre guerre, et celle-ci sur leur frontière ! » [...]

« C'est Washington, et non les cartels mexicains, qui constitue le véritable danger. »

L’interview de Casey, initialement sur ‘InternationalMan.com’, est reprise sur ‘ZeroHedge.com’ du 29 avril 2023. Elle montre un “parler-franc” typique chez cette sorte d’indépendant, individualiste et capitaliste-localiste complètement opposé au centralisme bureaucratique.

dedefensa.org

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Interview de Doug Casey
 

International Man’ : « Certains politiciens américains de la tendance néoconservatrice ont récemment fait pression pour que l'armée américaine soit utilisée contre les cartels de la drogue mexicains.

Le sénateur Lindsay Graham a proposé de les désigner comme "organisations terroristes".

Le représentant Dan Crenshaw a présenté une autorisation de recours à la force militaire (AUMF) pour cibler les cartels de la drogue au Mexique.

Qu'en pensez-vous ? »

Doug Casey : « C'est exactement ce dont les États-Unis ont besoin aujourd’hui : une autre guerre, et celle-ci sur leur frontière !

Les personnes qui soutiennent l'utilisation de la force militaire au Mexique ne peuvent être décrites que comme des bellicistes irréfléchis qui n'ont aucune notion d'éthique ou d'histoire. Si la guerre contre des organisations comme les talibans en Afghanistan a été un désastre mondial, une invasion serait-elle plus efficace au Mexique, trois fois plus peuplé que l'Afghanistan, beaucoup plus riche et beaucoup mieux organisé ? De plus, le Mexique se trouve juste à la frontière, ce qui ne peut qu'attirer les ennuis.

La solution au problème des cartels de la drogue consiste à légaliser toutes les drogues. Le fait est que toute personne qui veut de la drogue aujourd'hui peut s'en procurer facilement, même si elle se trouve dans une prison de haute sécurité. D'un point de vue pratique, rendre les drogues illégales ne fonctionne pas. Tout ce qu'elle fait, c'est augmenter considérablement le prix des drogues aux États-Unis et créer d'énormes marges bénéficiaires pour les importer. Même si vous détruisez tous les cartels au Mexique, les gens qui veulent de la drogue en voudront toujours. Tant que les drogues seront illégales, leurs prix resteront élevés et de nouveaux cartels apparaîtront.

Malgré l'assouplissement des peines pour le cannabis, il est très peu probable que les drogues soient légalisées. La DEA, l'une des agences fédérales les plus corrompues, constitue un lobby permanent pour le maintien de l'illégalité. Et il y a beaucoup, beaucoup trop d'argent dans le maintien de l'illégalité.

La seule solution est de tirer les leçons de la Prohibition des années 1930. La prohibition de l'alcool dans les années 1920 a généré des profits qui ont permis à la mafia de se développer. Cela n'a certainement pas réduit la consommation d'alcool, mais a simplement augmenté la criminalité. De même, la folle guerre contre la drogue est responsable du succès des cartels.

On dit que le fentanyl, un médicament important, tue 50.000 à 100.000 Américains par an. Cela s'explique principalement par le fait que sa quantité et sa qualité sont incertaines, une conséquence de son illégalité. Mais la vraie question est d'ordre éthique : Le gouvernement a-t-il le droit de “protéger” les gens contre eux-mêmes ? Ma réponse est la suivante : Non. Si les gens aiment ça, c'est leur corps et leur affaire. La prohibition de l'alcool, qui est aussi une drogue très dangereuse, était coûteuse, destructrice, immorale et stupide. Le fentanyl, le bête noir actuel des affairistes, n'est pas différent.

Si les drogues étaient aussi facilement disponibles que les aspirines dans les pharmacies, les consommateurs sauraient ce qu'ils prennent, et les personnes qui en veulent pourraient les obtenir à un prix avantageux, dans des doses connues.

Outre le fait que l'on ne peut pas protéger les gens contre eux-mêmes, il est important d'examiner les raisons pour lesquelles de nombreuses personnes se perdent dans la drogue. La réponse, je crois, est qu'ils essaient de se cacher de la réalité et de l'effacer. Pourquoi ? C'est un sujet pour une autre conversation. Mais l'irrationalité et la coercition causées par l'intervention de l'État dans la vie privée font partie de la réponse. »

International Man’ : « Le président mexicain Obrador a déclaré qu'il n'autoriserait pas le gouvernement ou l'armée des États-Unis à pénétrer sur le territoire mexicain. Il est également de notoriété publique que les cartels mexicains sont très présents aux États-Unis.

Supposons que le gouvernement américain envoie tout de même l'armée au Mexique.

Selon vous, que pourrait-il se passer ? »

Doug Casey : « Ce ne serait certainement pas la première fois que les États-Unis envahissent le Mexique.

Dans les années 1840, les États-Unis ont volé au Mexique tous les territoires du Texas, du Nouveau-Mexique, de l'Arizona et de la Californie. Je sais qu'il ne faut pas dire ça, ça fait antipatriotique. Mais le patriotisme devrait se concentrer sur les valeurs américaines, et pas nécessairement sur le soutien des actions des politiciens à Washington.

Dans l'hymne du Corps des Marines, l’un des vers est “From the Halls of Montezuma”, parce que les forces américaines se sont battues à Mexico.

Plus récemment, lors de la révolution mexicaine des années 1910, Pancho Villa a mené des raids sur le Rio Grande et les troupes du général Pershing sont entrées au Mexique pour le poursuivre (en vain).

Les précédents d'invasion du Mexique par les Américains ne manquent pas, mais la situation est peut-être différente aujourd'hui. Au moins 20 millions de Mexicains vivent aux États-Unis, principalement dans le sud-ouest du pays. Croyez-le ou non, nombre d'entre eux parlent d’une ‘Reconquista’.

On ne sait pas quel sera l'effet sur la frontière américaine si des bellicistes comme le petit Lindsey Graham, qui est stupide et vicieux, parviennent à fomenter une invasion du Mexique. Il pourrait y avoir une contre-invasion, d’une véritable avec des batailles, créée inutilement pour mettre fin au trafic de drogue mexicain. Ce qui, même s’il s’agit d’un problème bien réel, est d’abord un problème américain. »

International Man’ : « Quoi qu'il advienne de l'armée américaine au Mexique, la situation à la frontière reste désastreuse.

Que pensez-vous qu'il faille faire ? »

Doug Casey : « On dit que la violence des cartels est l'une des motivations de la migration vers les États-Unis. Il semble qu'au moins un ou deux millions de personnes, personne ne connaît le chiffre exact, migrent chaque année du Mexique et d'autres pays vers les États-Unis. Une fois arrivées, nombre d'entre elles deviennent des pupilles du vaste système d'aide sociale américain. C'est un problème.

La solution, comme pour de nombreux maux sociaux, consiste à respecter strictement les droits de propriété. Cela implique que la frontière soit défendue. Pourquoi ? Les migrants traversent généralement des terres privées appartenant à des Américains ; ils n'ont pas le droit d'y pénétrer. Même lorsque le terrain appartient au gouvernement fédéral ou à l'État, ils n'ont pas le droit d'y pénétrer. Il s'agit de faire respecter strictement les droits de propriété.

Un panneau apparaît souvent dans l'Ouest : “Si vous êtes trouvé ici la nuit, on vous retrouvera ici le matin”. Ce sentiment est justifié.

Pénétrer sur le territoire américain ou, plus important encore, sur la propriété privée de quiconque sans autorisation est une infraction grave. Les droits de propriété sont la base de tous les droits.

Il est difficile de savoir exactement, mais je soupçonne que l'un des principaux attraits des migrants est qu'ils savent qu'une fois dans le pays, ils sont pratiquement assurés d'obtenir gratuitement de la nourriture, des soins médicaux, des écoles, des logements et de nombreuses autres formes d'aide sociale. Cela attire le mauvais type de personnes. Les immigrés du XIXe siècle étaient également sans le sou, mais n'avaient absolument rien reçu lorsqu'ils sont arrivés aux États-Unis. Aujourd'hui, les migrants bénéficient de nombreux avantages. Une partie de la solution consiste à éliminer toutes les formes d'aide sociale, tant pour les Américains que pour les immigrés, ainsi qu'à appliquer strictement les droits de propriété. »

International Man’ : « Gerald Celente, célèbre prévisionniste, a déclaré : “Quand tout le reste échoue, ils vous emmènent à la guerre”.

Êtes-vous d'accord ? »

Doug Casey : « Gerald a tout à fait raison.

Si l'on regarde l'histoire des guerres américaines, lorsque les États-Unis ont combattu l'Allemagne et le Japon, ces pays ont été transformés parce qu'ils étaient totalement aplatis, dévastés et découragés, il était donc facile de les réformer à l'image de ce que souhaitait le gouvernement américain.

Lors de la guerre de Corée, qui était en réalité une guerre contre la Chine sur le territoire coréen, les États-Unis ont largué plus de bombes que pendant toute la Seconde Guerre mondiale. Le pays a été totalement rasé et la Corée du Sud s'est également transformée à l'image de ce que nous voulions.

Mais l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie, et même le Viêt Nam, étaient plutôt de l'ordre des guerres sportives contre des pays primitifs. Ce furent tous des désastres embarrassants. »

International Man’ : « Quel genre de guerre envisageons-nous avec le Mexique ? »

Doug Casey : « Washington va-t-il raser le pays pour changer son gouvernement ? Je me demande si les Mexicains l'accepteront. Ou bien Washington s'engagera-t-il dans une longue guérilla où les gangs de trafiquants de drogue seront considérés comme des terroristes ? Randolph Bourne avait raison lorsqu'il a déclaré : “La guerre est la bonne santé de l'État”. Malheureusement, l'Américain moyen semble avoir perdu le pouvoir de la pensée critique. Il assimile mécaniquement la santé de l’État à la santé de l’Amérique.

Quoi qu’il en soit, c’est une mauvaise idée pour l’Amérique. Mais Washington n’est pas l’Amérique. L’État profond trouvera toujours quelqu’un à combattre. Malheureusement, il semble que la Russie et la Chine soient les prochains sur le carnet de danse, bien qu’on puisse certainement ajouter le Mexique à la liste des méchants tout en continuant à ruiner et à corrompre les États-Unis.  »

International Man’ : « Le gouvernement américain devient de plus en plus désespéré et imprudent.

Comment le citoyen moyen peut-il se protéger et tirer profit de cette situation ?  »

Doug Casey : « Le gouvernement américain désigne de plus en plus comme terroristes tous les ennemis du jour, réels ou imaginaires, qu'il s'agisse des cartels de la drogue mexicains, des Russes, des mouvements séparatistes étrangers ou de divers citoyens américains. Une fois que quelqu'un est qualifié de terroriste, les gants sont enlevés et il devient possible de commettre n'importe quel type de crime pour le combattre.

Alors que les États-Unis se déstabilisent à bien des égards, Washington s'aperçoit que le véritable danger se trouve à l'intérieur du pays. Nous assistons à une guerre du gouvernement américain contre de nombreux groupes divers et variés, ainsi que contre des citoyens dissidents. Le FBI, la CIA, la DEA et d'autres agences prétoriennes se transforment en forces de police secrètes nationales.

L'un des moyens de s'en protéger est de quitter les lieux jusqu'à ce qu'il soit à nouveau possible de vivre en toute sécurité aux États-Unis.

Permettez-moi d'insister sur l'importance d'avoir une deuxième résidence ou une deuxième citoyenneté au cas où les États-Unis s'engageraient dans la voie empruntée par tant de pays dans le passé. Et il n'y a pas que les États-Unis. De nombreux pays occidentaux prétendument libres deviennent très répressifs.

En fait, il est dangereux d'être un citoyen américain aux États-Unis ces jours-ci, du moins si l'on s'exprime trop bruyamment. Cela me préoccupe en tout cas personnellement. Même si je ne crois pas qu'il soit possible de changer le cours des événements, je dis ce que je fais parce que c'est juste, pas parce que c'est intelligent.

Cela dit, il faut s'attendre à ce que le gouvernement américain devienne beaucoup plus virulent à l'avenir. C'est Washington, et non les cartels mexicains, qui constitue le véritable danger.

C'est absolument le cas pour les deux prochaines années, tant que de véritables jacobins contrôleront le gouvernement. Mais peut-être au-delà. Il est impossible de savoir qui sera élu et ce qu'il fera. Comme nous allons probablement nous trouver au milieu d'une énorme crise financière, économique, politique, sociale et militaire, tout est possible. Bien peu de tout cela est de bon augure.

La tendance en cours devrait probablement rester en cours. »

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