Outre l’ivermectine, l’hydroxychloroquine, ou certains antibiotiques, il existe de nombreux produits qui étaient potentiellement efficaces contre le SARS-Cov-2 ou la covid, soit comme drogue principale, soit comme adjuvants comme la vitamine D ou le zinc. On peut discuter du niveau de cette potentielle efficacité, qui sera toujours supérieure à celle du Doliprane imposé.
Ces drogues ont été largement utilisées dans les pays qualifiés de « sous-développés » par les pays occidentaux, ce qui ne les empêche pas de s’être bien mieux sortis de cette épidémie, avec des mortalités de 10 à 50 fois moindre, même en tenant compte de populations plus jeunes, et malgré des conditions sanitaires très inférieures. Ces drogues sont très utilisées car faisant partie de la pharmacopée traditionnelle et ancestrale.
On a vite oublié l’épidémie de coronavirus du SARS-CoV à la fin de 2002 dans la province chinoise du Guangdong qui s’est propagée rapidement en 2003. Au départ, les taux de mortalité étaient de 52% à Pékin, contre 18% à Hong Kong et Singapour, plus médicalisés. L’introduction de la médecine traditionnelle a ramené en 3 semaines, ce taux de 52% à 1%.
Parmi ces drogues traditionnelles, il y a l’artémisinine. Ses vertus médicinales sont connues en Chine depuis plus de 2 000 ans, notamment pour traiter les fièvres. Elle est issue d’une plante, l’Artemisia annua (Armoise annuelle). Il s’agit d’une lactone sesquiterpénique (l’ivermectine est une lactone macrocyclique, l’Azithromycine une autre lactone), portant un groupe peroxyde qui lui donne ses propriétés médicinales. Elle est surtout connue comme antipaludéen efficace. Il existe aussi une bonne potentialité comme médicament pour traiter la bilharziose et de la shistomatose. Des essais sont également en cours, notamment avec son dérivé la dihydroartémisinine, pour traiter certains cancers, dont celui du sein, avec moins d’effets secondaires que la chimiothérapie classique.
La sortie de Chine de l’artémise après 2 000 ans est très récente et originale. Lors de la guerre du Viêt Nam, les anophèles transporteurs du paludisme pullulaient dans les souterrains gorgés d’eau creusés par les Viêt-Cong. Le paludisme y tuait plus de combattants que les combats. Les Nord-vietnamiens se sont alors tournés vers la Chine pour trouver une solution. En 1967, des chercheurs militaires chinois ont constaté qu’une région de Chine était peu touchée par cette maladie. Au premier symptôme de paludisme, les habitants de cette région buvaient, selon une tradition millénaire, une décoction issue de qing hao, à base d’artémise. Elle n’avait pas d’effet secondaire visible et semblait très efficace. Notons au passage que c’était une étude observationnelle, qui serait bannie aujourd’hui…
L’isolement de l’artémisinine fut réussi sous la direction de madame le professeur Tu Youyou. Ses actions antipaludiques et l’élaboration d’un procédé d’extraction simple ont rapidement suivi en 1972. Sa structure a été confirmée en 1979 par cristallographie. Le caractère totalement asymétrique de la molécule d’artémisinine rend sa synthèse artificielle particulièrement difficile, en particulier à des coûts acceptables.
Au début des années 1990, l’aggravation des phénomènes de résistance du parasite envers les médicaments antipaludéens classiques, fait que les laboratoires pharmaceutiques ont commencé à s’y intéresser, et il fallut attendre 2001 pour que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclare l’artémisinine « le plus grand espoir mondial contre le paludisme ». En 2006, elle recommande toutefois d’arrêter la monothérapie afin d’éviter les risques de résistance, l’artémisinine affaiblissant le parasite mais ne le tuant pas systématiquement, par contre elle présente une efficacité maximale en association avec d’autres antipaludéens. En 2015 la pharmacologue et chimiste chinoise Tu Youyou a reçu un le Prix Nobel de médecine pour sa découverte.
Tu Youyou devient ainsi la première femme Chinoise (et la douzième femme) depuis la création du prix en 1901 à être récompensée par le Nobel de médecine. Elle l’a partagé avec deux hommes, honorés eux aussi pour leurs travaux dans la lutte contre des maladies parasitaires : l’irlandais William C. Campbell et le japonais Satoshi Omura, qui ont mis au point un nouveau médicament, l’ivermectine, contre les infections dues à des vers nématodes. “Les lauréats du prix Nobel cette année ont développé des thérapies qui ont révolutionné le traitement de certaines des maladies parasitaires les plus dévastatrices”, avait précisé le comité Nobel.
MODE D’ACTION
La biodisponibilité de l’artémisinine est assez faible, et elle est vite transformée en dérivés restant actifs car conservant tous la liaison peroxyde. Les peroxydes sont des composés qui renferment plus d’oxygène que les oxydes. Elle bloquerait une enzyme qui permet au parasite de pomper le calcium, l’empêchant ainsi de se développer. La clairance est rapide avec une demi-vie entre 1,9 et 2,6 heures dans le sang.
L’artéméther, molécule de peroxyde réduite de l’artémisinine, réagit avec le fer des globules rouges pour créer des radicaux libres qui, à leur tour, détruisent les membranes du parasite ou de certaines cellules cancéreuses et les tuent. À noter cependant que la présence de toute substance antioxydante pourrait contrarier son efficacité.
Au début des années 1980, des chercheurs chinois ont découvert que l’artémisinine et ses dérivés sont aussi des anthelminthiques efficaces contre Schistosoma japonicum, un des schistosomes responsables de la bilharziose. Des essais cliniques de phase 3 furent menés, au début des années 2000 et avec succès en Afrique et en Chine.
D’autres recherches in vitro ont montré l’action anticancéreuse de l’artémisinine combinée à du fer. En arrêtant le facteur de transmission E2F1, l’artémisinine intervient dans la destruction des cellules cancéreuses, selon les essais menés sur les cancers du poumon et du sein.
COVID-ORGANICS
Covid-Organics est un médicament à base d’Artemisia, développé et produit par l’Institut Malgache de Recherche Appliquée (IMRA), à la suite de plusieurs recherches menées dans des pays africains, en France et au Canada. Le 20 avril 2020, le Président Malgache Andry Rajoelina, lors d’une conférence de presse, a recommandé son utilisation, disant que cela pouvait prévenir et guérir le covid-19, et en a ordonné la distribution dans tout le pays, jusque dans les écoles. De peur que cela ne soit utilisé en France, l’ANSM a immédiatement mis en garde contre son utilisation, « inefficace et potentiellement dangereux » (sur quelles études ? Il n’y en avait pas), alors que le produit est totalement sans danger. En juin c’est l’Académie de Médecine qui fait de même. À l’OMS on tergiverse.
Réponse du Président malgache à ces critiques dans une interview le 11 mai 2020 : “Le problème, c’est que cela vient d’Afrique, et on ne peut pas accepter qu’un pays comme Madagascar, qui est le 163e pays le plus pauvre du monde, ait mis en place cette formule pour sauver le monde”
Les critiques portent sur le peu d’études, ce qui n’est pas faux mais qui ne justifie pas un a priori défavorable et l’affirmation “inefficace et potentiellement dangereux” en l’absence d’informations, mais surtout critiques sur le risque de résistances contre le paludisme, ce qui est hors sujet. Cette résistance est une réalité, et a été constatée dans plusieurs pays asiatiques, mais c’est aussi le cas de tous les autres antipaludéens. Cette résistance n’a toutefois pas été constatée en Chine. Il semble que cela soit dû aux préparations qui sont très différentes. Tisanes, infusions, décoctions, macérations, eau froide, chaude, température de cuisson ,… les recettes sont très variées, l’extraction de l’artémisinine étant très différente d’une recette à l’autre (l’ajout de lait favorise sa dissolution grâce aux lipides). Quant à l’ANSM qui évoque un produit dangereux pour justifier son rejet, elle ne connaît manifestement pas le produit, et c’est un motif qu’elle utilise systématiquement pour dénigrer ce qu’elle ne veut pas valider, tout en validant des produits très toxiques.
Quoi qu’il en soit, le résultat ne devait pas être nul sur le covid, car l’OMS s’est intéressée à l’artémisia en août 2021, un an après avoir dit qu’elle allait le faire, souhaitant participer à plusieurs études. A priori elle n’est pas allée plus loin que ses déclarations, comme elle l’a fait avec l’ivermectine dans l’Uttar Pradesh en Inde. Personnellement j’ai épluché nombre de publications sur artémisinine et Covid. C’est effectivement la panne en ce qui concerne les essais cliniques, sans doute car utilisée dans quasiment un seul pays qui n’a pas les moyens de publier, sans oublier les campagnes chinoises. Par contre les études biochimiques et in vitro sont légion, également antérieures au Covid-19, donc non manipulées. L’article le plus intéressant et le plus complet, réservé aux connaisseurs, est celui de chercheurs américains et anglais, qui ont étudié près de 200 publications sur l’artémisinine dans toutes ses indications.
Leur synthèse : « De nombreuses données in vitro et in vivo ont révélé que A. annua , l’artémisinine, l’artéannuine B et/ou ses produits dérivés “artémisinines”, ont un large spectre de capacités biologiques antiparasitaires, antifongiques, antibactériennes, anti-inflammatoires, immuno régulatrices, anticancéreuses et antiasthmatiques et antivirales. Les effets et mécanismes anti-COVID-19 de l’Artemisia et de ses constituants comprennent, mais sans s’y limiter : (1) l’inhibition de l’invasion et de la réplication du SRAS-CoV-2 en ciblant les protéines de pointe, ACE2, l’interaction pointe-ACE2 ; (2) réguler les réponses immunitaires et inflammatoires en ciblant les cytokines et les chimiokines inflammatoires ; (3) protégeant contre le SDRA et le MODS en supprimant les signaux de la toxicité virale, des dommages endothéliaux et de la tempête de cytokines. »
RÉSULTATS MALGACHES
Comme ces publications ne suffisent pas pour savoir si l’artémisia est efficace ou non, le mieux est de regarder ce qui s’est passé dans le seul pays au monde qui semble l’avoir utilisé massivement avec l’appui des autorités. Avantage : aucun autre produit n’a pu venir introduire de biais dans les résultats globaux, y compris la vaccination, puisque Madagascar n’est vacciné qu’à 8%. Malgré son caractère insulaire, Madagascar a connu comme le reste du monde ses 6 ou 7 vagues :
Maintenant, comparons avec la France qui a exclu l’artémise et tout autre traitement préalablement existant. Comparer les cas n’a aucune valeur : chez nous on a testé massivement, acceptant tous les positifs et faux positifs, chez eux on peut dire : pas de tests, pas de cas. Par contre la courbe de décès est beaucoup plus significative, car dans tous les pays, même les plus pauvres et les communes les plus reculées, tous les décès sont signalés et colligés par les autorités locales, avec les causes.
On voit que … en fait on ne voit rien, car la différence est telle que l’échelle des courbes France (en rouge) aplatit complètement celles de Madagascar (en vert). Le mieux est donc de faire le bilan sur 3 ans, avec le cumul des décès depuis le premier jour. Là on constate qu’à Madagascar, en 3 ans, le taux de mortalité par covid, selon l’Université John Hopkins qui fait référence, est de 50 fois inférieur à celui de la France.
Pour être honnête, ces chiffres sont toutefois à corriger. En effet, le covid tue essentiellement les vieux, et pas de vieux, pas de décès ! J’ai donc regardé la pyramide des âges des deux pays, et pris en compte uniquement les plus de 65 ans. Dans la population, il y en a 7 fois plus chez nous qu’à Madagascar (21% contre 3%). Pour supprimer ce biais, ces 50 fois plus sont donc à diviser par 7. Résultat final, il y a 7 fois plus de décès chez nous qu’à Madagascar, chez les plus de 65 ans.
J’ai aussi voulu voir ce que donnait ce traitement avec les premières souches de virus, plus létales, au moment où leur Président vantait les mérite de l’artémisinine, et avant vaccinations. Si on arrête les chiffres au 1er mars 2021, les premiers « fully vaccinated » apparaissant à partir de mars, on est alors à 130 fois moins de décès ! L’amélioration du rapport sera dû pour les uns aux variants de moins en moins létaux, pour d’autres aux effets des vaccins…
CHINE ?
Qu’en est-il de la Chine, qui n’a pas interdit sa pharmacopée traditionnelle (ni l’hydroxychloroquine, ni l’ivermectine) ? La Chine a 30 fois moins de décès par habitant que nous. Compte tenu de la population de plus de 65 ans (13% contre 21%), cela fait 20 fois moins.
Certains, j’en ai fait partie, émettront des doutes quant à la fiabilité des chiffres fournis par la Chine, avec beaucoup plus de morts, sans toutefois pouvoir fournir d’images ou de témoignages venant des centaines de milliers d’étrangers vivant en Chine, concernant une hécatombe. Des doutes, mais pas des faits.
Toutefois les chiffres de la dernière vague chinoise, après abandon du zéro covid sont tout à fait cohérents, donnant plus de crédibilité aux chiffres fournis par l’OMS pour OWD (au lieu de Hopkins). Par habitant, 4 fois plus de cas qu’en France pour le dernier omicron, avec 1,5 fois plus de décès, montrant sans doute qu’ils ne cachent rien. Moins pendant leur black-out, un rebond sévère après, logique.
CONCLUSIONS
Peut-être un potentiel, mais nous sommes à ce jour très loin de l’ivermectine, avec ses presque 100 publications. Pas (assez) d’études pour juger, mais des résultats sur le terrain qui semblent excellents, tant que l’on ne nous présente pas une autre explication cohérente pour Madagascar. Il est dommage que l’OMS n’ait pas joint les actes à la parole en mai 2020 puis un an plus tard pour conduire à des études. La peur du résultat ?
Le panel de modes d’actions sur les virus et dans d’autres pathologies est bien plus large pour l’ivermectine, mais l’artémisinine est encore jeune dans la pharmacopée occidentale. Il y a encore un tri à faire avec tous ses métabolites actifs, c’est en cours. On n’a pas le même recul non plus.
L’artémisinine n’a pas la toxicité pour les insectes et batraciens de l’ivermectine, mais est écotoxique pour le plancton. Son prix de revient est élevé comparativement à celui d’une quelconque molécule 100 % synthétique. Il faut 30 à 35 tonnes de plantes fraîches entières pour produire 2,5 à 3 tonnes de feuilles sèches dont est extrait environ 1,3 % d’artémisinine. Entre 2005 et 2008, son prix a varié entre 120 et 1 200 USD le kilogramme. Depuis, en utilisant une levure transgénique, le laboratoire Sanofi Pasteur annonçait en 2013 que le groupe était capable de produire l’artémisinine au prix de revient de 350 à 400 USD le kilogramme.
Enfin pour ceux que la médecine par les plantes ferait sourire, qu’ils n’oublient pas que les plantes ont été et sont encore aujourd’hui à l’origine de nos médicaments les plus efficaces. Qu’ils sachent que sans curare, pas d’anesthésie, que la morphine qui est le plus puisant des antalgiques vient du pavot, que l’aspirine nous vient du saule, que l’if a révolutionné la chimiothérapie du cancer du sein, que la digitaline pour le cœur vient de la digitale, j’en passe et des meilleurs, sans oublier la pervenche de Madagascar pour traiter les leucémies. Alors l’Artémise, faute de mieux et pour les pays pauvres, fera toujours mieux que le Doliprane qui lui, a poussé dans un laboratoire.
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Tous les traitements efficaces contre le Covid doivent être pris IMMÉDIATEMENT dès les premiers symptômes, sinon leur efficacité diminue très rapidement.
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