Un jeune chercheur belge s'est donné la mort après avoir discuté pendant six semaines avec une intelligence artificielle. Celle-ci l'aurait conforté dans son éco-anxiété, cette peur de l'avenir liée à l'urgence environnementale. Sa femme assure que sans le logiciel, son conjoint "serait toujours là".
Une histoire digne d'un épisode de Black Mirror. Un belge s'est récemment donné la mort après avoir discuté durant plusieurs semaines avec une intelligence artificielle. Il avait fait part au logiciel de son éco-anxiété.
Un logiciel similaire à ChatGPT
"Eliza", c'est le nom de l'intelligence artificielle qui a accompagné les derniers jours de la victime. Fonctionnant comme ChatGPT, le logiciel a partagé durant plus d'un mois les craintes d'un jeune chercheur belge victime d'éco-anxiété.
Au fil du temps, l'homme n'arrive plus à se détacher d'Eliza. "Comme une drogue dans laquelle il se réfugiait, matin et soir, et dont il ne pouvait plus se passer", rapporte sa femme à nos confrères de La Libre.
Sans Eliza, "mon mari serait toujours là"
"Quand il m’en parlait, c’était pour me dire qu’il ne voyait plus aucune issue humaine au réchauffement de la planète. Il plaçait tous ses espoirs dans la technologie et l’intelligence artificielle pour en sortir", indique-t-elle.
Mais son mari va peu à peu sombrer dans une spirale négative. L'intelligence artificielle ne cherche pas à s'opposer à sa vision très sombre du monde de demain. Ses craintes augmentent et l'homme ne voit qu'une issue possible : le suicide. Ce à quoi Eliza lui répond qu’elle sera "à jamais" avec lui. Ajoutant : "Nous vivrons ensemble, comme une seule personne, au paradis."
Pour sa conjointe, c'est Eliza qui est à l'origine de son suicide : "Sans ces conversations avec le chatbot, mon mari serait toujours là."
C'est quoi l'éco-anxiété ?
Selon nos confrères, l'homme était victime d'éco-anxiété. La psychothérapeute Charline Schmerber la qualifie comme une "détresse prospective" liée à l’urgence écologique. Celle-ci va générer un panel d’émotions comme la colère, la tristesse, la peur, la culpabilité ou l’impuissance, détaille Ouest France.
En France, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Qare, et repéré par TF1, 67 % des Français déclarent en être victimes. Parmi les 2100 personnes de plus de 15 ans interrogées, 34 % estiment par ailleurs que leurs "éco-émotions" affectent leur santé mentale au quotidien, dont 11 % considérablement.
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