25 mars 2023

Le retour de l’axe du mal

Il y a vingt ans, les États-Unis lançaient leur guerre contre l’Irak. Cette guerre a été précédée d’une campagne de propagande massive financée et dirigée par le Pentagone.

Vendre la guerre d’Irak : un guide pratique – 23 mars 2023 – Jeffrey St. Clair / Counterpunch

Selon la publication professionnelle PR Week, le groupe Rumsfeld a envoyé des « conseils en matière de communication » au Pentagone. Le groupe a dit à Clarke et à Rumsfeld que pour que le public américain adhère à la guerre contre le terrorisme, il fallait suggérer un lien avec des États-nations, et pas seulement avec des groupes nébuleux comme Al-Qaïda. En d’autres termes, il fallait une cible fixe pour les campagnes militaires, un endroit lointain où larguer des missiles de croisière et des bombes à fragmentation. Ils ont suggéré l’idée (déjà ancrée dans l’esprit de Rumsfeld) de mettre en avant la notion d’États voyous en tant que véritables maîtres du terrorisme. C’est ainsi qu’est né l’Axe du mal, qui, bien sûr, n’était pas du tout un « axe« , puisque deux des États, l’Iran et l’Irak, se détestaient, et qu’aucun n’avait quoi que ce soit à voir avec le troisième, la Corée du Nord.

Vingt ans plus tard, nous assistons à la renaissance de ce mème de propagande. D’abord au compte-gouttes dans des magazines peu lus, puis dans les médias de masse de droite et au Congrès. Cela légitime alors les médias libéraux à le reprendre.

L’Iran, la Chine et la Russie constituent un « axe du mal » qui vise à déstabiliser la sécurité mondiale, a déclaré l’ancien fonctionnaire du Département d’Etat américain, Ellie Cohanim.

La déclaration Xi-Poutine du 4 février a fait couler beaucoup d’encre, donnant lieu à un nouveau discours sur l’axe du mal et à des inquiétudes sur le fait que la Chine a choisi de se ranger du côté de la Russie.

Les États-Unis ne doivent pas se laisser impressionner par Poutine, qui a choisi de se ranger du côté de l’autocratie. Qui fait partie de « l’axe du mal » de Poutine, comme le président George W. Bush l’a fameusement appelé ? [Des dirigeants autocratiques les plus traditionnels – le Chinois Xi Jinping, le Nord-Coréen Kim Jong Un et les ayatollahs d’Iran – aux dirigeants de démocraties illibérales en Inde, en Turquie et en Hongrie, une multitude de pays sont prêts à offrir leur bonne volonté, leur force de production ou leurs marchés à la machine de guerre de Poutine.

Quels sont les pays qui composent l’actuel Axe du Mal ? Ma liste comprend la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord comme principaux belligérants.

La Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine, a progressivement choisi de s’aligner avec l' »axe du mal » en tant que partenaire mondial contre ce que Moscou perçoit comme une domination unipolaire de Washington – et dans le processus, compte tenu de son « opération militaire spéciale » chancelante en Ukraine, a transformé ce partenariat croissant en « arsenaux du mal » du Kremlin.

Dans sa guerre contre l’Ukraine, la Russie s’appuie de plus en plus sur l’Iran et d’autres nations parias pour se procurer des armes.

« La Chine est une dictature communiste. Poutine est l’un des criminels étrangers les plus notoires du 21e siècle« , a déclaré M. Graham. « C’est un axe du mal à part entière, quand on y balance l’Iran.« 

L’émergence de l’axe Chine-Russie-Iran pourrait contraindre les Etats-Unis à choisir entre des options peu attrayantes.

P.S. : Au moment où je publie ce texte, je vois que Caitlin Johnstone a repris le même thème avec de nombreuses sources supplémentaires :

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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