NAFO, l’étrange "collectif "qui veut la peau du groupe français Bonduelle en Russie

Depuis quelques heures, sur les réseaux sociaux, une photo montre un soldat tenant dans ses bras un colis avec plusieurs boites de conserves de la marque Bonduelle. Ce panier est également composé d’une lettre où serait écrit « Chers soldats, bonne année. Nous vous souhaitons tout le meilleur et une victoire rapide ». (Le Bonhomme Picard)

Tout est parti du tweet d’un journaliste « indépendant » devenu justicier (pour la cause atlantiste) dans la guerre Ukraine/Russie...

Sur ce thread, Kenech cherche à démontrer que le groupe français d’agro-alimentaire Bonduelle a volontairement livré des colis de Noël aux soldats russes, ce qui serait selon lui moralement interdit, presque criminel dans un contexte de guerre. Le groupe français est l’un des rares à être resté en Russie, et il subit des pressions pour en partir. Le directeur général en personne a dû intervenir pour faire cesser la polémique :

« On a décidé de rester parce que l’alimentaire comme le pharmaceutique ou l’agriculture sont des secteurs qui sont essentiels. (...) On n’est pas en guerre contre les populations, on veut s’assurer de continuer la mission alimentaire en respectant totalement les sanctions internationales même si c’est, évidemment, tous les jours compliqué d’opérer. »

Comme l’explique Le Bonhomme Picard, ces boîtes de conserve auraient été distribuées par des civils russes au milieu d’autres produits alimentaires dans des paniers envoyés aux soldats russes. C’est comme chez nous quand des bénévoles des Restos du cœur ou de la Banque alimentaire demandent dans les supermarchés qu’on leur achète des pâtes, du sucre, de l’huile, etc.

Là, le groupe français est quasiment accusé de participer à l’effort de guerre, par le simple fait que des soldats russes mangent des boîtes estampillées Bonduelle ! La nourriture sera-t-elle bientôt un produit sanctionné ? Manger français un crime contre l’humanité ?

Bonduelle participant à l’effort de guerre russe, c’est justement ce que pense le groupe #NAFO, des activistes sur le Net, pas très nets d’ailleurs, qui sentent furieusement l’émanation de la CIA ou de l’OTAN. De la même façon que les Sleeping Giants tentent d’étouffer économiquement les vrais opposants politiques en France ou aux États-Unis, ce très nébuleux collectif enfonce le clou du journaliste français Kenech. Le Wikipédia de NAFO ne cache même pas son origine :

NAFO (pour « the North Atlantic Fellas Organization », l’Organisation des Fellas de l’Atlantique Nord, (jeu de mot évoquant l’OTAN l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, en anglais : North Atlantic Treaty Organization, ou NATO) est à la fois un groupe informel en ligne, un mème Internet et un phénomène en ligne dédié à la lutte contre la propagande et la désinformation russes lors de l’invasion russe de 2022 Ukraine.

Si l’humour est une branche de la cyberguerre, l’objectif de NAFO semble plus sérieux. Dans le cas de Bonduelle, il s’agit à partir d’une délation sur un fait sans importance – bouffer une boîte de conserve – d’obtenir le durcissement des sanctions occidentales contre la Russie. Dans le communiqué suivant, nulle trace d’humour, on dirait même du BHL ou du Glucksmann dans le texte :

Ce qui est demandé à Bonduelle est, en effet, de quitter le marché russe. La Russie a, plusieurs fois, menacé la France de destruction par le feu nucléaire et est responsable de la pire guerre sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale.

Le PDG de Bonduelle a beau dire qu’ils restent pour fournir des vivres, que l’on sache, Bonduelle n’est pas une ONG et les profits réalisés sont réels. De plus, cette présence implique que ce groupe paye des impôts à l’État Russe et finance ainsi, directement, un effort de guerre. Il est à noter qu’à aucun moment dans son communiqué, Bonduelle ne fait état de la situation humanitaire en Ukraine, là où la population est bombardée et où le stock de vivre n’est pas au plus haut.

Le départ de la plupart des groupes français de Russie a certes fait mal à l’économie russe, mais bien plus encore à l’économie française, qui paye très cher sa soumission à l’UE, à l’OTAN et à l’Empire.

Pour info, et preuve que les sanctions antirusses sont bien des sanctions anti-européennes et en l’occurrence antifrançaises, le prix du diesel risque d’exploser chez nous...

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