07 janvier 2023

L’eurozone est en marche vers zéro !

La nouvelle année commence avec de gros changements en Croatie ! Ce pays des Balkans, capitale Zagreb, vient en effet d’intégrer officiellement la zone euro et l’espace Schengen (depuis le 1er janvier 2023, minuit). Après avoir rejoint l’UE en 2013, en pleine crise de la dette (quel flair !), le pays a dit donc adieu à sa monnaie, la kuna, et devient tout à la fois le 20ème membre de l’eurozone et le 27ème de l’espace Schengen, qui, rappelons-le, permet aux ressortissants de ses pays membres de franchir les frontières intérieures du territoire librement, sans passeport, ni contrôle (autres, fut un temps, qu’un test PCR, un passeport sanitaire européen, un masque chirurgical FFP2 ou « grand public » – mais pas en tissu, une somme jugée raisonnable en cash, etc.).

Les dirigeants croates n’ont eu de cesse de mentionner les bénéfices qu’en retireront les habitants, cette adhésion devant, on croirait lire du Tonton en pleine campagne pour le « oui » à Maastricht en 1992, « aider à protéger l’économie dans un contexte de forte hausse de l’inflation ».

La population croate, elle, a des sentiments plus mitigés et se demande si son président, Milanović, n’aurait pas déjà eu affaire, au hasard, à Klaus Schwab ou au Qatar. Ce que de nombreux Croates n’ont pas l’air de savoir, en revanche, c’est que jamais l’inflation n’a été aussi forte que depuis que le BCE, à laquelle ils ont désormais délégué toute leur souveraineté monétaire, a retrouvé les clefs de la cave de Francfort où se trouve l’imprimante à billets ; que jamais, par voie de conséquence, l’euro n’a été aussi faible, la facture énergétique aussi douloureuse, et tout à la fois l’industrie européenne et les fonds de pension des pays nordiques aussi moribonds. Pas sûr donc que les Croates ne réclament pas plus vite le retour à leur devise au cri de « Ah Kuna ! » qu’ils ne s’ébahiront devant les effets prétendument magiques de la monnaie commune sous les Hakuna Matata d’Ursula !  

Le chiffre de la semaine

80%

La production du groupe William Saurin à l’arrêt

Cofigeo, le propriétaire de William Saurin et de Garbit (conserves), arrête temporairement quatre de ses huit usines en France. Cela représente environ 80% de la production du groupe, ce qui le conduit à appliquer aux deux tiers de ses 1200 salariés français un accord d’activité partielle… de longue durée (APLD) ! Le président de Cofigeo avait déjà alerté début décembre 2022 sur l’envolée de sa note énergétique, qui allait passer de 4 à 40 M€. Nous n’aurons de cesse de le dire, et de l’expliquer mois après mois dans Finance & Tic, le mensuel sur abonnement de Samarie & Cie : il nous faut cesser cette folie qui consiste à indexer le prix du KWh d’électricité française sur le coût marginal du gaz allemand… celui-là même qui n’arrive plus par les North Stream I et II dûment plastiqués ! Après des mois d’économies, l’entreprise a estimé ne plus avoir d’autres solutions que de stopper ses lignes de production afin de pouvoir gagner en flexibilité.

Le plus alarmant demeure que le groupe n’a pas précisé la durée de mise à l’arrêt de ses installations. C’est un véritable coup de tonnerre dans la filière alimentaire, dont les alertes répétées depuis des semaines ont été aussi écoutées de l’Exécutif que les consolations de M Macron par Kylian Mbappé après une finale de Coupe du monde face à l’Albiceleste. Jusqu’alors, à part Duralex (à ne pas confondre avec un fabricant de contraceptifs locaux dont le même Macron a décidé la gratuité si vous avez l’âge, discutable, d’y recourir), aucun industriel n’avait, dans l’agroalimentaire, pris une décision aussi radicale. D’autres groupes pourraient, dès janvier, emboîter le pas au spécialiste des boîtes.

La déclaration de la semaine

« Nous cherchons à constituer une alternative aux investissements dans un contexte de dédollarisation »

Alexander Vedyakhin, VP Sberbank

Boum ! La Russie a décidé de frapper fort en décidant d’asseoir des cryptomonnaies sur l’or ! L’initiative est portée par Sber, la plus grande banque de Russie. Elle a terminé en juillet dernier sa propre blockchain et va proposer aux investisseurs quelque 150 000 actifs numériques au total, adossés aux prix de marché de l’or et disponibles jusqu’au 31 juillet 2023. Après son coup de maître qui avait consisté en avril dernier à plus ou moins arrimer le rouble au gramme d’or fin, comme au bon vieux temps de l’étalon-or (Gold Standard pour les intimes, étalon-sterling pour les mauvaises langues, qui n’ont quand même pas tout faux…), Vladimir Poutine a pris l’initiative d’inciter la grande banque nationale à s’allier au spécialiste des métaux, Solfer, la Sber présentant ses jetons (on dit tokens dans l’écosystème) comme des droits monétaires certifiés, « dont le prix et le volume dépendent du cours de l’or ».

On en saura plus dans un second temps sur ce projet qui plante assurément un sacré coup de poignard dans le dos des monnaies programmables du Great Reset davosien. On attend également de savoir sur quels actifs précis ces tokens seront indexés, réserves physiques (on espère, en plus elles sont pléthoriques dans la Fédération), or papier ou autres produits financiers. Il y a toutefois une certitude : exit le dollar. Le premier vice-président de la Sber a d’ailleurs explicitement parlé de cette tokenisation de l’or comme d’un nouveau volet de la dédollarisation de l’économie russe.  

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