Nous avons mentionné précédemment le fil Twitter de Matt Taibbi, ce journaliste qui analyse actuellement les dossiers concernant la société à l’oiseau bleu, afin de comprendre la face cachée de cet outil de communication devenu un immense outil de propagande. Nous avons traduit en français pour vous ce long fil de 33 tweets, en laissant les pièces jointes (en anglais) lorsqu’elles venaient illustrer un de ces tweets. L’affaire est loin d’être finie si l’on en croit le nombre d’informations à traiter.
La source, en anglais :
La traduction
1. Fil de discussion : LE "DOSSIER TWITTER"
2. Ce que vous vous apprêtez à lire est le premier volet d’une série, basé sur des milliers de documents internes obtenus par des sources chez Twitter.
3. Le "dossier Twitter" raconte une histoire incroyable de l’intérieur de l’une des plateformes de médias sociaux les plus importantes et les plus influentes du monde. Il s’agit d’un récit à la Frankenstein d’un mécanisme construit par l’homme qui a échappé au contrôle de son concepteur.
4. Twitter, dans sa conception, était un outil brillant permettant une communication de masse instantanée, rendant pour la première fois possible une véritable conversation mondiale en temps réel.
5. Dans sa conception initiale, Twitter était plus que conforme à sa déclaration de mission, donnant aux gens « le pouvoir de créer et de partager des idées et des informations instantanément, sans barrières ».
6. Cependant, au fil du temps, l’entreprise a été lentement contrainte d’ajouter des barrières. Certains des premiers outils de contrôle de la parole ont été conçus pour lutter contre les spams et les escroqueries.
7. Au fil du temps, le personnel et les dirigeants de Twitter ont commencé à trouver de plus en plus d’utilisations pour ces outils. Des personnes extérieures ont commencé à demander à l’entreprise de manipuler également la parole : d’abord un peu, puis plus souvent, puis constamment.
8. En 2020, les demandes de suppression de tweets émanant d’acteurs connectés étaient monnaie courante. Un cadre écrivait à un autre : « Davantage de tweets à analyser de la part de l’équipe Biden ». La réponse revenait : « Traité ».
9. Les célébrités comme les inconnus pouvaient être supprimés ou examinés à la demande d’un parti politique.
10. Les deux partis avaient accès à ces outils. Par exemple, en 2020, les demandes de la Maison Blanche de Trump et de la campagne de Biden ont été reçues et honorées.
11. Cependant ce système n’était pas équilibré. Il était basé sur les contacts. Parce que Twitter était et est encore très majoritairement composé de personnes d’une seule orientation politique, il y avait plus de canaux, plus de moyens de se plaindre, ouverts à la gauche (enfin, aux démocrates) qu’à la droite.
12. Les tweets que vous pouvez lire témoignent de la subjectivité qui en résulte dans les décisions de modération du contenu. Cependant, c’est aussi la position politique de plusieurs cadres de haut niveau, anciens et actuels.
16. Le "dossier Twitter", première partie : comment et pourquoi Twitter a bloqué l’histoire de l’ordinateur portable de Hunter Biden.
17. Le 14 octobre 2020, le New York Post a publié BIDEN SECRET EMAILS, des révélations fondées sur le contenu de l’ordinateur portable abandonné de Hunter Biden. Un courriel enflammé révèle comment Hunter Biden a présenté son père,... Hunter Biden a présenté son père, alors vice-président Joe Biden, à un cadre supérieur d’une société énergétique ukrainienne moins d’un an avant que le père Biden ne fasse pression sur des responsables gouvernementaux en Ukraine...
18. Twitter a pris des mesures extraordinaires pour supprimer l’histoire, en supprimant les liens et en affichant des avertissements indiquant qu’elle pouvait être « dangereuse ». Ils ont même bloqué sa transmission par message direct, un outil jusqu’ici réservé aux cas extrêmes, par exemple la pornographie infantile.
19. La porte-parole de la Maison-Blanche, Kaleigh McEnany, a été privée de son compte pour avoir tweeté sur l’histoire, ce qui a provoqué une lettre furieuse de Mike Hahn, membre de l’équipe de campagne de Trump, qui s’est emporté : « Faites au moins semblant de vous sentir concernés pendant les 20 prochains jours ».
20. Cela a conduit la responsable des politiques publiques Caroline Strom à envoyer une requête WTF [C’est quoi ce bordel ? – NDT E&R] polie. Plusieurs employés ont noté qu’il y avait des tensions entre les équipes de communication/politique, qui avaient peu ou pas de contrôle sur la modération, et les équipes de sécurité/confiance.
21. La note de Strom a retourné la réponse que l’histoire de l’ordinateur portable avait été supprimée pour violation de la politique de l’entreprise sur le « matériel piraté ».
22. Bien que plusieurs sources se souviennent d’avoir entendu parler d’un avertissement « général » de la part des forces de l’ordre fédérales cet été là concernant de possibles piratages étrangers, il n’y a aucune preuve – à ma connaissance – d’une quelconque implication du gouvernement dans l’histoire de l’ordinateur portable. En fait, cela aurait pu être le problème...
23. La décision a été prise aux plus hauts niveaux de l’entreprise, mais à l’insu du PDG Jack Dorsey, l’ancienne responsable des affaires juridiques, de la politique et de la confiance Vijaya Gadde jouant un rôle clé.
24. « Ils ont juste fait du travail d’amateur », voilà comment un ancien employé a caractérisé la décision. « Le piratage était l’excuse, mais en quelques heures, à peu près tout le monde a compris que ça ne tiendrait pas. Mais personne n’a eu le courage de revenir sur sa décision ».
25 - On peut voir la confusion dans le long échange suivant, qui finit par inclure Gadde et l’ancien chef de la confiance et de la sécurité Yoel Roth. Le responsable des communications, Trenton Kennedy, écrit : « J’ai du mal à comprendre sur quelle base politique on a marqué ce sujet comme étant dangereux ».
26. À ce stade, « tout le monde savait que c’était foutu », a déclaré un ancien employé, mais la réponse a été essentiellement de pécher par excès de... continuer à pécher.
27. L’ancien vice-président de Global Comms Brandon Borrman demande : « Pouvons-nous honnêtement prétendre que cela fait partie de la politique ? ».
28. L’ancien directeur juridique adjoint Jim Baker semble à nouveau conseiller de ne pas s’engager dans cette voie, car « la prudence est de mise ».
29. Un problème fondamental avec les entreprises technologiques et la modération de contenu : beaucoup de personnes en charge de la parole savent/se soucient peu de la parole, et doivent se faire expliquer les bases par des personnes extérieures.
30. Lors d’un échange humoristique le premier jour, Ro Khanna, membre démocrate du Congrès, a contacté Gadde pour lui suggérer gentiment de prendre le téléphone pour parler du « retour de manivelle ». Khanna est le seul représentant démocrate que j’ai pu trouver dans les dossiers qui a exprimé son inquiétude.
Gadde répond rapidement, plongeant immédiatement dans les méandres de la politique de Twitter, ignorant que Khanna est plus préoccupé par la Déclaration des droits (Bill of Rights).
32. Khanna tente de détourner la conversation vers le premier amendement [la liberté d’expression – NDT E&R], dont la mention est généralement difficile à trouver dans les dossiers.
33. En l’espace d’une journée, Lauren Culbertson, responsable de la politique publique, reçoit une lettre/un rapport épouvantable de Carl Szabo, du cabinet d’études NetChoice, qui a déjà interrogé 12 membres du Congrès - 9 républicains et 3 démocrates, depuis « la commission judiciaire de la Chambre jusqu’au bureau de la représentante Judy Chu ».
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