12 novembre 2022

Prise de vertige, l’eurocratie saute dans le vide !

Les dernières élections américaines prouvent, s’il le fallait encore, que le cartel de la presse subventionnée s’est, en France, définitivement converti à la novlangue orwellienne ! BFM a par exemple titré au lendemain des élections de mi-mandat : « Une victoire mitigée des républicains aux airs de défaite personnelle pour D Trump », tandis que Le Figaro, qui semble avoir enterré Beaumarchais, fanfaronnait : « Trump gagne mais déchante »). Les Républicains – alias le Grand Old Party (GOP) – devraient pourtant bel et bien, sauf deus ex machina, récupérer la Chambre des représentants (211 sièges leur sont acquis à l’heure où nous bouclons cet article, contre 192 pour les affidés de Biden) et restent au coude-à-coude (avec une avance d’un siège) face à leurs adversaires socialistes pour la conquête du puissant Sénat sans lequel, rappelons-le, l’Exécutif américain n’a pas de budget, notamment pour… faire ou continuer une guerre.

Encore partiels, les résultats entérinent néanmoins le scénario pour 2024 d’un retour du trumpisme, mais, comme l’a récemment écrit ici notre confrère Edouard Husson, peut-être sans Trump en personne. Quoi qu’il en soit, le deep state mondialiste à la sauce US n’enregistre en ce moment que des demi-victoires (comme au Brésil, Lula ne disposant pas du pouvoir au Parlement) ou donc, aux Etats-Unis, des demi-défaites, Biden devant se préparer à perdre tout au partie du pouvoir au Congrès. Attention, la caste gère mal la frustration et Papy Biden, 81 ans en 2024, a d’ores et déjà annoncé qu’il rempilerait. S’il retrouve toutefois le chemin du Bureau Ovale…  

Le chiffre de la semaine

17,5 Mds €

C’est le triste record du déficit commercial français sur un mois (en hausse de 14% par rapport au mois précédent) ! Près de 48 Mds sur un trimestre et… 150 Mds € sur un an. Si j’ai longtemps remis en question la gravité économique pour un pays d’être en déficit commercial (cela signifiant que, librement, les agents économiques du pays achètent à leurs partenaires étrangers plus qu’ils ne leur vendent), la donne a fondamentalement changé au fur et à mesure que la BCE a généralisé le quantitative easing (la planche à billet pour aller très vite) dicté par la « théorie monétaire moderne » (on vous parle ici de la TMM), ce qui fait inéluctablement fléchir la monnaie commune de la zone euro. Parfait pour nos exportations, me direz-vous ?

Sauf que la France s’est largement désindustrialisée depuis 2000 (tiens tiens) et qu’elle a désormais tous les inconvénients d’une monnaie faible (inflation importée, notamment énergétique) sans ses avantages (meilleure compétitivité à l’export) : que les économistes en culottes courtes retournent à leurs chères études, car la ô combien fameuse courbe en J ne tient plus ses promesses et la France n’a plus aucun intérêt à, primo, rester dans une zone monétaire qui n’a jamais été optimale et, secundo, à avoir une monnaie faible. Le résultat, lui, est implacable, accentuant la spirale de la dépréciation de l’euro : un déficit commercial (mais aussi un déficit de notre balance courante, c’est-à-dire incluant les services comme le tourisme) croissant et vertigineux. Mais d’après Gérald, le copain de Bruno, « ça va bien se passer ».

La déclaration de la semaine

« L’euro est au bord du précipice » Goldman Sachs

Goldman Sachs a baissé son objectif de cours de 0,97 à 0,94$ contre 1 € en raison de la divergence des stratégies monétaires entre la BCE et la FED. La banque centrale de la zone euro a en effet expliqué dernièrement qu’au vu des risques de récession et des signaux inquiétants envoyés par l’industrie européenne, l’ampleur de la remontée du taux directeur pourrait se révéler plus limitée, et ce en dépit d’une envolée de l’inflation à plus de 10%. Inversement, aux Etats-Unis, la FED devrait continuer à durcir encore quelques mois sa politique monétaire (c’est-à-dire remonter les taux qui atteignent déjà 4%), malgré le rapport sur l’emploi US qui s’est révélé plus mitigé que prévu et le début, semble-t-il, de la désinflation (ralentissement de l’inflation) outre-Atlantique.

Goldman Sachs dénonce également la dégradation, assez significative, du compte courant de la zone euro, avec, en cause, le prix croissant de l’énergie et l’augmentation du prix des biens manufacturés en provenance d’Asie (dégradation des termes de l’échange). « Si ces deux phénomènes devaient persister, cela pourrait avoir un impact significatif sur l’euro », a surenchéri Goldman Sachs, avertissement d’autant moins suspect, que, quand on regarde ses poulains (Mario Draghi, Rishi Susnak), la banque d’investissement semble loin de vouloir faire tomber l’UE.

Une chose est certaine en revanche : dès que la FED arrêtera son austérité monétaire, le dollar risque un krach qui emportera aussi l’euro (s’il n’a pas déjà disparu), portant aux nues l’or qui reprend déjà des couleurs (voir dossier 2).   

L’actif de la semaine 

30 ans après leur succès, le retour des prêts multilignes

C’est le retour des prêts multilignes ! Comme vous le savez, plus on emprunte sur de longues durées, plus le taux d’intérêt est élevé. Un seul crédit, immobilier par exemple, sur une durée longue de 25 ans peut donc représenter des sommes importantes en termes d’intérêts. Pour réduire cette opération, le prêt multilignes, vieux de 30 ans, consiste à réduire le coût du crédit : au lieu de souscrire un seul crédit sur 25 ans, le montant à financer est divisé en au moins deux parties, et donc en deux prêts, dont l’un sera d’une durée plus courte.

L’avantage d’un tel prêt multilignes est essentiellement de réduire le coût du crédit. Mais il apporte également une certaine souplesse (dans le cas d’un remboursement anticipé partiel de votre prêt, puisque vous pouvez ainsi décider de n’affecter votre remboursement qu’à une seule des deux lignes de prêt). L’inconvénient de ce type de crédit immobilier est qu’il est un peu plus complexe à mettre en place, notamment avec la souscription des deux garanties et assurances de prêts immobiliers distinctes. Son retour, qui sonne comme un expédient, pour ne pas dire un bout de ficelle, est un indicateur de ce que les conditions d’octroi de crédit par les banques commerciales se tendent significativement, avec un taux moyen sur 20 ans qui frôle désormais les 2,5%. L’eurocratie aura, décidément, tout réussi.

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