Le 1ᵉʳ novembre 2022, Pfizer a annoncé les résultats de son nouveau candidat vaccin contre le virus respiratoire syncitial des nourrissons et des jeunes enfants, responsable de la bronchiolite. Selon les résultats des tests de phase 3 dévoilés par le géant pharmaceutique, le vaccin serait efficace à 82% sur les formes graves pendant les trois premiers mois et tomberait à 70 % dans les six mois suivants.
Ce vaccin serait sur le point d’obtenir une autorisation de la Food and Drug Administration (FDA) américaine alors que de plus en plus de thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses (kinésithérapie respiratoire) sont désormais déconseillées par les autorités pour la prise en charge de la bronchiolite.
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
La bronchiolite est une maladie infectieuse des voies respiratoires inférieures qui touche les nourrissons et les enfants jusqu’à l’âge de deux ans. Cette infection survient par épidémie, généralement pendant les mois d’hiver. Elle est due dans la très grande majorité des cas au virus respiratoire syncytial (VRS). Si le virus se traduit habituellement par un simple rhume et ne provoque aucune infection grave, il arrive cependant que dans 20 % des cas, il touche les poumons en se répandant dans les bronches, entraînant une inflammation susceptible de mettre en danger la vie des jeunes enfants. Cette infection susceptible de se propager vers la partie basse de l’appareil respiratoire peut entraîner une obstruction des bronchioles (Petite ramification des bronches. Les bronchioles transfèrent l'air dans les alvéoles) plus étroites chez le nourrisson ou le très jeune enfant qu’elles ne le sont chez l’enfant plus grand. L'inflammation qui s'ensuit peut entraver la circulation de l’air dans les poumons du jeune enfant qui ne peut plus respirer normalement.
Les résultats des essais cliniques de Pfizer pour son nouveau candidat vaccin contre le VRS
Comme le rapporte CNN, lors de l’essai clinique, le vaccin a été administré à 7 400 femmes enceintes et nourrissons. Les résultats détaillés de cette étude indiquent que le vaccin serait efficace à 82 % pour prévenir des infections graves des voies respiratoires chez les femmes enceintes et les nourrissons pendant les trois premiers mois de leur vie. Un chiffre qui tombe à 70 % durant six mois suivants.
Les critères de gravité étaient les suivants : on considérait qu’une infection était grave lorsqu’un nourrisson émettait plus de 70 respirations par minutes, si le taux d’oxygène dans le sang tombait en dessous de 93 %, s’il avait besoin d’oxygène à haut débit, s’il était admis en soin intensif ou s’il perdait conscience.
Selon les informations du laboratoire pharmaceutique, le vaccin de Pfizer contient la protéine F du virus, le site qu'il utilise pour se fixer aux cellules humaines. La protéine est congelée dans la forme dans laquelle elle se plie avant de fusionner avec une cellule, de sorte que le système immunitaire puisse fabriquer des anticorps contre elle. Le vaccin Pfizer contre le VRS est bivalent et contient des protéines F provenant des sous-groupes A et B du virus VRS, qui sont les deux souches les plus fréquemment en circulation.
Les données d'efficacité du candidat vaccin mesurées lors de l'essai clinique font état d'une réduction de 50 % des consultations médicales liées au VRS, a déclaré le Dr William Gruber, premier vice-président de Pfizer, chargé de la recherche clinique et du développement des vaccins.
"Le comité de surveillance des données de l'étude a recommandé, sur la base des données dont nous disposons, d'aller de l'avant et de déposer le dossier, car cela offre le potentiel d'un vaccin sûr et efficace qui pourrait vraiment contribuer de manière spectaculaire à la prévention du VRS pendant la saison hivernale", a déclaré à CNN le Dr William Gruber.
Compte tenu des conclusions du comité qui laisse entendre le potentiel très prometteur du candidat vaccin contre le virus respiratoire syncytial susceptible de provoquer des bronchiolites, Pfizer entend demander l’approbation de la Food and Drug Administration américaine d'ici à la fin de l’année 2022.
Si l’approbation n’est pas encore actée, il semble qu’elle soit en bonne voie puisqu’en mars 2022, le FDA avait déjà désigné le candidat vaccin contre le VRS comme une thérapie révolutionnaire, un statut qui accélère son examen.
Prévention et soin des virus
D'après la Fondation pour la recherche médicale : « Les maladies respiratoires infectieuses sont aujourd'hui celles pour lesquelles le besoin de nouveaux vaccins se fait le plus sentir ». Si certains vaccins, contre les virus du VIH, de la dengue ou du Covid se sont révélés être des échecs ou des demi-succès, cela n'a pas freiné la recherche médicale pour tenter de mettre au point de nouveaux candidats vaccins contre les maladies émergentes ou ré-émergentes. Se dirige-t-on vers une politique de santé qui mettrait tout en œuvre pour prévenir pour ne pas avoir à guérir ? La question mérite d'être posée. En effet, en se rendant sur le site de la Haute Autorité de Santé (HAS), et en cherchant les recommandations (pages 14-15-16 et 17) de la prise en charge de la bronchiolite aiguë du nourrisson de moins de 12 mois, on voit bien que le protocole de soins est très restreint et que de nombreuses molécules ne sont pas recommandées. Par ailleurs, « les techniques de kinésithérapies respiratoires par drainages postural, vibration, clapping » longtemps conseillées par les praticiens, sont depuis 2019 contre-indiquées par la Haute Autorité de santé.
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