05 novembre 2022

Brésil : la fraude ne passe pas


Alors que Jair Bolsonaro vient d’appeler ses partisans à « débloquer les routes », les manifestations de grande importance se multiplient et s’intensifient dans le pays à tel point que des dizaines de milliers de citoyens appellent à la « résistance civile » et demandent une intervention fédérale et l’organisation de nouvelles élections sous contrôle de l’armée.


Alexis Cossette – Brésil : la fraude, jusqu’où ?

(Si la vidéo ne s’affiche pas correctement, la visionner ici)

Élection brésilienne : l’analyse du mouvement national-révolutionnaire Nova Resistência [1]

Avec la victoire du libéralisme de gauche sur le libéralisme de droite, il convient aux forces nationales-populaires antilibérales de construire une alternative patriotique au globalisme, sans tomber dans le pseudo nationalisme philo atlantiste et sioniste.

Un pays divisé

Terminée les élections de 2022, les plus féroces de notre histoire, la majorité a décidé pour le retour de Luiz Inacio da Silva contre l’actuel président Jair Bolsonaro. Il est difficile de dire que « le peuple brésilien » s’est décidé pour Lula vu précisément à quelle point le vote fut approximatif. L’évidence de l’extrême polarisation est, vraiment, la fracture qui a fissuré le Brésil.

Une telle polarisation exige une extrême précaution, notamment dans l’analyse. Lula et Bolsonaro disposaient, chacun, d’un socle de partisans convaincus de l’ordre d’approximativement 30 millions chacun. Ce qui signifie que la véritable lutte a été menée autour de cette grande masse de personnes du quotidien et dépolitisées de la classe du travail et de la classe moyenne qui votent avec basiquement en fonction de leur affect et des préoccupations plus immédiates.

Bolsonaro, et tout l’indique, a été battu à cause du néolibéralisme économique de Paulo Guedes, que nous avons dénoncé depuis le début. Paulo Guedes, comme nous l’avions dénoncé, était le banquier de Georges Soros, d’une manière telle qu’il était incongru qu’un prétendu « conservateur » puisse donner toute l’économie nationale a un agent du meilleur promoteur des dogmes globalistes de la planète. Le résultat de cette donation a été la privatisation et la liquidation de la CEITEC, en plus de la fragilisation graduelle de Pétrobras.

Les électeurs de Bolsonaro ont voté en dépit de Guedes et de son néolibéralisme, car comme il l’a été signalé par de nombreuses recherches, même les soutiens de Bolsonaro soutiennent le maintien des entreprises stratégiques, comme étatiques tout comme le rôle de l’Etat dans la garantie de justice sociale. Dans les dernières semaines de la campagne, qui plus est, les déclarations pro-privations et anti-humaines de Guedes, pointant notamment pour la non augmentation du salaire minimum et des pensions de retraite, ont même été interprétées comme des actes de sabotage contre la campagne de Bolsonaro. C’était peut-être un sabotage non intentionnel, mais seulement le visage d’un néo libéralisme nu avec son unique recette d’austérité pour la majorité et la concentration des richesses pour l’élite. Bolsonaro pensait qu’il pouvait remplacer le travail avec un portefeuille signé par MEI (micro entrepreneur) e Uber. Il pensait qu’il faisait sens que l’un des plus grands producteurs de pétrole du monde forçait les automobilistes à le payer au prix international. Il pensait que la solution contre la corruption et l’inefficacité était de dévaloriser et vendre les entreprises étatiques. Il ne s’est jamais réellement inquiété pour l’amélioration de la vie des gens du quotidien. Et dans un scénario polarisé, chacune de ces erreurs a fait la différence.

Le rôle du philo-atlantisme et du néo-conservatisme, bien comme l’olavisme et le sionisme, éléments qui ont fait vaciller le Brésil dans ses discussions et ses positionnements externes (malgré quelques avancées inconstantes cette année) même quand l’alignement avec l’axe de résistance contre l’OTAN était nécessaire, ont aussi eu leur rôle en amenant Bolsonaro à l’échec. Même le discours conservateur n’a pas été suffisamment convainquant, déjà que Bolsonaro n’a pas réussi à démontrer, dans la pratique, qu’il avait fait reculer le progressisme post moderne, de facto, durant son gouvernement.

Le Front élargi avec le PSDB, STF et les EUA

Lula, de son coté, n’a pas tant à célébrer. Sa victoire est pyrrhique. En premier lieu, il devra gérer avec un congrès plus Bolsonariste et libéral-conservateur que le précédent. Sa gouvernabilité sera exiguë. Mais ce qui attache les mains de Lula ce n’est pas tellement le Bolsonarisme (qui survivra a Bolsonaro), mais ses propres alliés.

Tous savent que Lula a été prisonnier par l’action de guerre hybride appelée « Operation Lava Jato », par des juristes qui étaient des instruments des Etats Unis pour casser les grandes entreprises Brésiliennes. Mais qui envoi en prison peut aussi demander la libération. Lula a été libéré non pas par « pression populaire » et n’a pas eu ses condamnations annulées par la « voix des rues », mais par des accords faits en coulisses par des personnes qui voyaient un Lula castré comme une option plus sure qu’un Bolsonaro instable.

C’est comme ça que née le « Front Elargi ». Ses apologistes pamphlétaires peuvent la maquiller comme étant une « défense de la démocratie » et une « défense de la civilisation » contre « L’autocratie » et la « barbarie » (discours typique du racisme impérialiste des centre du pouvoir atlantiste), mais il s’agissait de mettre tout le poids de la synarchie pour garantir la victoire de Lula et balayer Bolsonaro du pouvoir.

De cette manière, Lula n’a pas seulement attiré dans son orbite toute la gauche (et il a fait en sorte d’infiltrer et détruire le centre gauche travailliste), comme il a été forcé d’accepter son vieux rival du PSDB (ayant comme vice-président le « délinquant du gouter » et « terreur des professeurs » Geraldo Alckmin, bien comme l’appui des privatistes et néo libéraux Fernando Henrique Cardoso, Arminio Fraga, Persio Arida, etc, tous des Chicago Boys et des Sorosiens.) occupant la scène durant sa campagne.

En ce sens, il s’est traité du triomphe (momentané, nous le croyons) de la peste uspienne (de l’université de Sao Paulo), avant-garde de la tradition « Luzia » (progressiste, libéral, internationaliste) qui a monopolisé la politique Brésilienne, depuis, au moins, la fin de l’époque militaire.

Tout les grands médias, centralisé autour du groupe Globo et le groupe Folha, ont aussi donné leur appui à Lula, avec une couverture médiatique radicalement partiale et biaisée, précisément dans la ligne de « défense de la démocratie » contre « les avancées de l’extrême droite ». Les fakes news contre l’adversaire ont abondé, le tout appuyé par des « fact chekers » que personne n’a « checker » pour voir à quels intérêts ils servaient.

Il n’est pas nécessaire de dire que toutes les ONGs, sans exceptions, ont soutenu la campagne Pétiste.

De l’Open Society qui finance de nombreux candidats de gauche à GreenPeace et le Climate Reality Project, de Al Gore, en passant par toute les ONGs pseudo indigénistes et de défense des « droits de l’homme ». De cette ligne est venu l’appui du « beautiful people » Hollywoodien, de Leonardo DiCaprio et Mark Hammil, en passant par les acteurs des films Marvel et bien d’autres.

Nationalement, a cet appui a correspondu l’appui de la classe « artistique » Brésilienne, de la « bourgeoisie bohème » de la Zone Sud de Rio de Janeiro, avec tellement de noms qu’il serait impossible de tous les citer. Les plus important, pourtant, furent les soutiens donnés par les banques, par le pouvoir judiciaire et par les puissances atlantistes.

Le PT a été le parti qui a reçu le plus de donations des banques, avec une mention spéciale pour la banque Itau. Les banques se souviennent avec nostalgie de la période du PT au pouvoir, époque ou ils ont eu les meilleurs bénéfices de leurs histoires dans notre pays.

La magistrature a aussi été centrale dans cette compétition électorale. Avec un pouvoir qui s’est vu construire il y’a au moins 20 ans, se positionnant petit a petit en dehors et part dessus l’ordre juridique brésilien, occupant le rôle de l’ancien « pouvoir modérateur » de l’époque impériale et dépassant ses prérogatives de décider passivement et avec une base légale sur les controverses concrètes pour passer à légiférer et faire des interprétations légales contre la lettre et l’esprit de la loi, la magistrature (spécialement dans sa coupole le STF et dans le TSE) a agi constamment en faveur de ce « Front Elargi ».

De facto, en considérant les pouvoirs de décision exceptionnels auto-attribuées par le STF dans notre pays, le Brésil pourrait être considérée comme une Juristocratie, plus qu’une démocratie. Mais le projet de pouvoir de cette Juristocratie est associé, précisément, à celui de la technocratie mondialiste, vu que le STF voit comme sa mission d’imposer la religion des droits de l’homme contre les valeurs traditionnelles nationales et la législation internationale contre la souveraineté nationale.

De facto, nombre de ces personnalités ont visité le Brésil pour souligner à quel point les urnes électroniques brésiliennes étaient sûres. (Dont le software, Oracle, a été créé par le collaborateur de la CIA et de la NSA Larry Ellison). De facto, le directeur même de la CIA William Burns a dit que l’on pouvait avoir confiance e nos urnes électroniques. Certainement, il doit les connaitre profondément pour être si catégorique.

Il n’est pas surprenant, pour autant, qu’au sommet du « Front Elargie » se trouvent les Etats Unis d’Amérique, de Joe Biden à Bernie Sanders, en passant par des figures comme Victoria Nuland, Lloyd Austin et Anthony Blinken, tous se sont interessés aux élections Brésiliennes et ont éxposé leur préférence pour Lula et leur rejet pour Bolsonaro, spécialement à partir du moment ou Bolsonaro a décidé de tenter de suivre un chemin plus « impartial » en politique internationale à partir du début de l’opération militaire.

De Facto, de nombreuses personnes ont visité le Brésil pour souligner ô combien les urnes brésiliennes étaient sures (dont le Software, Oracle, a été créé par le collaborateur de la CIA et de la NSA Lary Ellison). De facto, le propre directeur de la CIA William Burns a dit que nous pouvions avoir confiance en nos urnes électroniques. Certainement, il doit les connaitre profondément pour être tant catégorique.

Aux États-Unis se sont ajoutés les appuis de la France de Macron, de l’Allemagne de Scholz, le Chili de Boric, et la Colombie de Petro, principalement. Les coïncidences sont évidentes : il s’agit de la constellation des pays les plus avancés dans le projet post libéral globaliste, les nations qui lutent pour sauver l’ordre que la Russie et la Chine sont en cours de d’enterrer. Ce sont précisément, les gouvernements qui défendent l’indemnisation de l’Amazonie, la « gestion intégrée de la pandémie », etc.

Quel prix le Brésil de Lula devra t’il payer pour tous ces appuis ? De plus, dans quelle mesure ne sera-t-il pas l’otage de toutes ces forces ?

Construire la résistance national-révolutionnaire

Dans la lutte entre le mal et le mal, seul le mal peut vaincre. La victoire de la coalition libéral- progressiste sur les libéraux-conservateurs, pourtant, n’élimine pas les contradictions de l’époque. Au contraire, elle se voient exacerbées. Ce n’est pas la lutte des classes (quelconque communiste pamphlétaire du pétisme devrait expliquer que la lutte des classes est celle dans laquelle Faria Lima est contre cette supposée « avant-garde du prolétariat ») ici, mais l’affrontement entre le Brésil Profond et le Brésil cosmopolite, entre le peuple et l’élite, entre la souveraineté et le globalisme.

Le premier élément de contradiction, pourtant, ne possède pas encore une représentation suffisamment forte pour aller luter contre l’’ennemi de forme claire, ouverte et directe. Une partie des aspirations populaires, pourtant, ont trouvé une valve d’échappement dans la figure exécrable de Jaïr Bolsonaro, parodie de contre - hégémonie.

Bolsonaro et sa coupole sont une partie du problème, mais les bolsonaristes honnêtes doivent faire partie d’une quelconque solution. Cela signifie qu’il est nécessaire de dialoguer avec les bolsonarises populaires, qui répudient le néolibéralisme, les fantaisies Olavete, l’anticommunisme délirant, le philo-atlantise dans la politique internationale et le culte sioniste.

Simultanément, cependant, nous savons d’avance que le Front Elargi de Lula va trahir les principales attentes des travailleurs et socialistes honnêtes pour garantir la gouvernabilité pro banque et pro technocratie de son gouvernement. En ce sens, il sera aussi nécessaire dialoguer avec tout les travaillistes et socialistes qui comprennent la centralité de la question nationale, qui aiment le Brésil et son histoire et qui répudient l’agenda LGBT, le transhumanisme et le transnationalisme des dirigeants de gauche.

Le rôle de la Nova Resistencia, formation politique nationale-révolutionnaire qui a toujours lié la défense de la souveraineté et des valeurs traditionnelles et la lutte pour la justice sociale, et de construire le pont entre tous ces secteurs authentiquement populaires, sans ouvrir la main d’aucune de ces positions, agissant comme une avant-garde contre les défis internes et externes que le peuple Brésilien aura à affronter dans les quatre prochaines années.

Liberté ! Justice ! Révolution !

Notes

[1] La Nova Resistência (La Nouvelle résistance) se présente comme : "Un réseau international d’activistes, composé de nationaux-révolutionnaires, eurasistes, nationaux-bolchéviques, nationalistes de gauche, anticapitalistes de droite et adeptes de la quatrième théorie politique, qui défend une résistance large et à plusieurs niveaux contre les politiques économiques néo-libérales, à l’impérialisme atlantiste, à l’agenda mondialiste, et au lobby sioniste dans les médias et dans les gouvernements. Nous sommes un jeune mouvement, un noyau d’activisme et d’action révolutionnaire."

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