18 octobre 2022

Pétrole : les pays de l'Opep+ provoquent la colère des Etats-Unis

 Les représentants des pays membres de l'Opep+ à Vienne, le 5 octobre 2022.

Alors que les pays occidentaux essaient d'enrayer la hausse du prix de l'énergie, ceux de l'Opep+, l'organisation des Etats producteurs de pétrole, ont annoncé, ce mercredi 5 octobre, qu'ils avaient convenu d'une baisse de leurs quotas de production, dans le but de soutenir les prix. Ainsi, les treize pays membres et leurs dix partenaires prévoient de baisser leur production de deux millions de barils par jour en novembre, soit la plus importante réduction depuis 2020.

Ces dernières semaines, le prix du brut diminue, ce qui inquiète les producteurs, (il évolue autour de 90 dollars le baril et était à 140 dollars au mois de mars). De retour à Vienne, en Autriche, pour la première fois depuis mars 2020, les membres de l'organisation ont voulu marquer le coup, après de longs mois en visioconférence du fait des restrictions anti-Covid. 

Une aubaine pour la Russie

Cette décision, qui va faire remonter le prix des carburants, a provoqué la colère des Etats-Unis. Dans un communiqué, Joe Biden s'est dit "déçu de cette décision à courte vue", et a annoncé une consultation prochaine du Congrès "sur les outils et mécanismes supplémentaires permettant de réduire le contrôle du cartel sur les prix de l'énergie". "Il y a une raison pour laquelle la Russie est favorable à cette coupe : elle n'est pas sûre de trouver des acheteurs pour son pétrole", a commenté, de son côté, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, en marge d'une conférence à Londres.  

Face à ces critiques sur l'impact pour les consommateurs, le ministre saoudien de l'Energie, Abdel Aziz ben Salmane, a avancé "les incertitudes diverses" planant sur l'économie mondiale. Bruno Jean-Richard Itoua, ministre congolais des Hydrocarbures, a également défendu la volonté du groupe de producteurs de "lutter contre la volatilité", "alimentée par des spéculations". 

En plus de provoquer une éventuelle gronde sociale dans de nombreux pays qui souffrent déjà d'une forte inflation, cette baisse de la production mondiale de pétrole va à l'encontre de la politique de sanctions que les Occidentaux ont adopté contre la Russie. En effet, en tant que producteur, Moscou va pouvoir bénéficier d'une importante rentrée d'argent, alors que l'Union européenne a prévu un embargo sur le pétrole russe à partir du mois de décembre.  

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