17 septembre 2022

S’il faut que tout change, c’est pour que rien ne change… pour la caste

L’Italie vient de présenter son plan d’économie d’énergie : il vise à réduire la consommation énergétique globale de la Péninsule de 15% entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023 et comporte plusieurs volets, dont le principal concerne le chauffage, la petite musique consistant à faire comprendre aux Italiens que moins se chauffer (car si si ! ils se chauffent en hiver !) contribuera à compenser la chute des livraisons de gaz russe et ce, bien qu’ils nous aient brûlé la priorité en Algérie d’où Macron est donc rentré bredouille. Concrètement, la température dans les bâtiments industriels devra baisser d’un degré (17°C) ; idem pour tous les autres bâtiments où elle devra être fixée à 19°C. Dans le même esprit très malthusien, la période de chauffage est raccourcie de 15 jours sur l’ensemble de l’année et la durée du chauffage d’une heure par jour. Après tout, puisqu’il y a réchauffement climatique, pourquoi s’en faire ?

En raison de sa diversité climatique, les technocrates péninsulaires ont divisé la Botte en 6 zones, la plus froide (Nord) ne subissant aucune coupure, la plus chaude (Sicile) n’ayant plus droit qu’à 5 heures quotidiennes de chauffage, entre le 8 décembre et le 7 mars (voir carte).

La question qui demeure néanmoins est celle des contrôles : qui vérifiera ? Si l’on parle en France d’une police des températures, en Suisse, la question a été tranchée dans le plus pur esprit d’une démocratie directe, puisqu’il a été décrété que dénoncer son voisin, s’il chauffe son logement à plus de 19°C, vous rapporterait 200 CHF. Che bello !

Le chiffre de la semaine

15% d’impôt minimum sur les sociétés en UE ?

Les ministres des Finances français et allemand ont acté le principe d’un impôt minimum commun sur les sociétés si l’UE devait échouer à trouver un accord plus large en la matière. Cette initiative est une première dans le champ de la fiscalité européenne et pourrait être mise en place dès 2023. On sent bien que la Commission n’a de cesse de pousser l’UE dans le sens d’un fédéralisme à marche forcée, que la Hongrie, par exemple, ne voit pas d’un bon œil, estimant que ce projet est de nature à nuire à l’économie européenne, piégée entre une spirale inflationniste (dont la BCE est à l’origine…) et une crise énergétique historique et, hélas, durable, comme nous vous l’avons déjà expliqué dans les précédents hebdos de l’épargnant ainsi que dans notre mensuel sur abonnement Finance & Tic. Affaire à suivre, car la prochaine étape pourrait consister à jeter les bases d’un ministère européen des Finances. L’horreur absolue.  

La déclaration de la semaine

« Les choses sérieuses n’ont pas encore commencé en Ukraine. » Vladimir Poutine

Si cette déclaration remonte à début juillet , il semble que le Président de la Fédération de Russie vienne seulement de la traduire en actes. En effet, face aux milliards d’euros de l’UE et de l’OTAN qui pleuvent sur l’Ukraine (Von Der Leyen s’en est vantée, la bécasse), au matériel et au renseignement militaires qu’ils fournissent à la défense ukrainienne et enfin aux sanctions économiques que Moscou juge « illégales » (comme le vol d’une partie de ses réserves de change), Poutine semble désormais déterminé à répliquer au camp occidental par la plus grande fermeté. Le président russe, qui vient d’affirmer qu’il allait « tout faire pour terminer au plus vite ce conflit » (on savourera la tournure diplomatique…), a  notamment ordonné cette semaine une offensive générale contre les infrastructures électriques ukrainiennes, la prochaine étape consistant très probablement à couper le transit du gaz par l’Ukraine, avec une première victime identifiée : l’Allemagne ; puis, en cascade, toute la zone euro. D’ailleurs, on a appris lundi qu’un méthanier russe chargé de GNL allait approvisionner la Grèce, qui a compris en 2012 que la solidarité européenne relevait du mirage. Comme bientôt l’euro et sa zone monétaire qui restera dans les manuels d’histoire comme une monstruosité économique.

L’actif de la semaine 

Début de la partie de cache-cash

La BCE vient de publier, en toute indépendance, un article intitulé « L’économie de la monnaie numérique de banque centrale ». Les auteurs y ont évalué les implications de la mise en place d’une telle Central Bank Digital Currency (CBDC) pour le système financier et ont notamment examiné la problématique de la confidentialité des données et des paiements numériques des citoyens européens concernés.

Dans ce papier digne du Lancet, les chercheurs ont, étrangement, conclu qu’une telle CBDC était la seule solution pour faciliter une « continuation en douceur du système monétaire actuel ». Malgré les craintes généralisées que les CBDC, en ôtant aux banques commerciales leur privilège de créer 95% de la monnaie actuelle, ne limitent l’offre de crédit et donc ne s’érigent en force perturbatrice pour les marchés financiers, ce rapport n’a de cesse de rassurer le citoyen lambda, que, décidément, une bien mauvaise intuition pousse à plutôt lorgner vers les cryptomonnaies et autres stablecoins, que la BCE n’hésite pas à qualifier de (on se pince pour y croire) « menaces pour la souveraineté monétaire ». Et pas l’euro, numérique ou non ?

Derrière la propagande bruxelloise, la réalité complote pourtant bel et bien : notre cash disparait peu à peu. La Suède a par exemple d’ores et déjà opté pour sa suppression totale dès 2023, l’Inde de Modi retire régulièrement des billets de la circulation, Starbucks n’accepte plus les espèces (c’est illégal, mais cela n’a pas l’air de les gêner), de premières pénuries de cash semblent se confirmer ici ou là en France et je ne serais pas étonné qu’une énième vague du Covid ne serve de prétexte à relever encore un peu plus le plafond du paiement « sans contact » (100€ ?).

Si vous refusez cette perte de liberté et ce recul de votre vie privée qu’induit la disparition programmée du liquide, alors c’est qu’il est temps pour vous de faire votre sécession, notamment patrimoniale.   

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