Un « document de travail » interne identifie 23 métiers comme « particulièrement en tension » et propose la mise en place d'« un vivier de candidats motivés et prêts à l’emploi ou susceptibles de l’être moyennant une action rapide d’adaptation ».
Face aux difficultés de recrutement, Pôle emploi planche sur la constitution d’un « vivier » de demandeurs d’emploi employables rapidement dans les secteurs les plus « en tension » dans chacune de ses quelques 900 agences, selon des documents internes consultés jeudi 8 septembre.
Dans ces documents, initialement dévoilés par Mediapart, l’opérateur public évoque la mise en place d'« un vivier de candidats motivés et prêts à l’emploi ou susceptibles de l’être moyennant une action rapide d’adaptation ».
Concrètement, un document daté du 25 août identifie 23 métiers comme « particulièrement en tension », c’est-à-dire « générant un nombre d’offres d’emploi significatif sans susciter des candidatures en nombre suffisant ». Ces métiers, constituant « un cadre a minima » qui pourra être complété, sont répartis dans trois secteurs (hôtellerie/restauration, santé/social et transport) et vont de cuisinier à infirmier en passant par livreur.
Le document évoque une « mise en œuvre opérationnelle » du plan à la date du 19 septembre. À cette date, un portefeuille de suivi de 150 à 200 candidats sera créé dans chaque agence.
Sollicité, Pôle emploi a indiqué qu’il s’agissait d’un « document de travail », se refusant à tout commentaire.
Des conditions de travail « désastreuses »
Du côté des syndicats de l’opérateur, Michel Breuvart (SNU-FSU) déplore que cela « accrédite une nouvelle fois dans l’opinion publique l’idée qu’un certain nombre de demandeurs d’emploi se comptait dans le chômage alors que des postes restent vacants ».
« Aucune leçon n’est tirée de la crise Covid qui a vu des milliers de travailleurs dans ces secteurs d’activité se détourner de ces métiers car premières victimes de la crise sanitaire », ajoute-t-il, pointant « des conditions de travail souvent désastreuses dans ces secteurs ».
Le gouvernement avait lancé à l’automne 2021 un plan de réduction des tensions de recrutement. Depuis, le nouveau ministre du Travail Olivier Dussopt a indiqué vouloir « accentuer » les efforts.
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