J’étais l’invité d’Ecorama pour parler d’un sujet un peu technique avec la taxation éventuelle des surprofits des compagnies pétrolières et énergétiques !
En réalité le sujet est passionnant et bien plus vaste.
L’idée de taxer des profits qui seraient en « plus » pour que l’Etat redistribue après cet argent avec un effet de déperdition, de complexité et d’aubaine n’est jamais une bonne idée. Les usines à gaz restent des usines à gaz même si Poutine ne nous livre plus !
Le problème c’est de définir un surprofit. Et quand on commence à définir un surprofit on commence à pouvoir expliquer d’où vient le surprofit. Quand on connait les causes, qu’on les comprend, le problème n’est plus de taxer les surprofits mais de faire en sorte qu’ils ne soient plus possibles.
Rien de plus simple.
Il faut en finir avec le mode de fixation des prix de l’énergie qui sont indexés en Europe pour faire plaisir à l’Allemagne sur les prix… du gaz ! Hors les prix de production de l’électricité à base de charbon ou de nucléaire n’ont rien à voir avec les prix du gaz.
Enfin au moment où la BCE veut lutter contre l’inflation en montant les taux, je défend l’idée que ce n’est pas le sujet.
Notre inflation n’est pas monétaire (en majorité), le choc inflationniste que nous vivons est avant tout lié à l’explosion des prix de l’énergie en Europe.
Maîtriser cette hausse de l’énergie c’est limiter l’inflation annuelle en zone euro.
Nous y viendrons progressivement à ce raisonnement.
Il va falloir encore du temps et des souffrances pour que la BCE comme les dirigeants européens se rendent à l’évidence.
Monter les taux d’intérêt ne fait pas venir du gaz.
Monter ou baisser les taux n’aura aucun impact sur la production d’électricité.
Ce n’est pas un sujet monétaire.
C’est un sujet de l’économie réelle.
Penser que nous affrontons uniquement un problème monétaire est une erreur dramatique d’analyse.
Nous affrontons un problème énergétique réel, une crise diplomatique et une crise technique (fixation du prix de l’énergie en Europe).
Il y a bien un sujet monétaire, mais il n’est pas premier, il reste second et peut être traité largement dans un second temps.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.