La pédiatrie Suisse tire la sonnette d’alarme: la Suisse a enregistré une augmentation massive du nombre d’urgences pédiatriques. Les temps d’attente et de transfert sont longs.
«Dans les cliniques pédiatriques de toute la Suisse, les services d’urgence annoncent une augmentation massive des urgences pédiatriques. Dans certaines cliniques, elles ont augmenté de plus de 50% au cours du premier semestre 2022 par rapport à 2021 ou aux années précédant la pandémie». Face à ce constat, Pédiatrie Suisse tire la sonnette d’alarme car, avec l’arrivée de la saison froide, le nombre d’infections va augmenter et ça «ne fera qu’aggraver la situation».
Dans un communiqué de presse, la société officielle des pédiatres explique que la situation actuelle entraîne «de longs délais d’attente et de transfert» et que «le personnel est constamment tiraillé entre des temps d’attente excessifs et suffisamment de temps ou de qualité pour chaque jeune patient».
Si le problème s’explique par de multiples causes, l’une d’elles est le fait que «les familles ont recours aux offres d’urgence à bas seuil, en partie en raison de la pénurie de pédiatres et de médecins de famille ainsi du manque d’assistants médicaux». A cela s’ajoute un «manque croissant de personnel».
Déplacement des maladies
Interrogé dans le «12h30», Nicolas von der Weid, professeur de pédiatrie à l’Hôpital des enfants de Bâle et vice-président de Pédiatrie Suisse explique que les raisons de cette augmentation des urgences pédiatriques sont nombreuses mais que l’une d’entre elles pourrait être liée au coronavirus. Il note un «déplacements des infections virales des voies respiratoires, les bronchiolites – qui touchent les petits enfants et les nourrissons et nécessitent souvent des hospitalisations». Alors qu’avant la pandémie, ces maladies se manifestaient plutôt en hiver (entre novembre et avril), pendant le coronavirus, les enfants «n’ont pas été exposés aux virus». Conséquence: «les cas ont explosé» dès l’été.
Presque plus de lits
Les médecins-chefs se montrent particulièrement préoccupés par le fait que, «cette année, l’offre de lits de traitements stationnaires soit également fortement limitée pour les enfants». Alors qu’en année «normale», les lits de nombreux hôpitaux pédiatriques sont entièrement occupés en hiver, «cette année, dès la première moitié du mois de septembre, le taux d’occupation des lits était si élevé que, par moments, il ne restait plus qu’un seul lit d’hôpital libre pour la pédiatrie dans tout le nord de la Suisse».
Conséquences: des enfants ont dû attendre des heures avant qu’un lit ne se libère et d’autres ont dû être transférés dans des cliniques éloignées, faute de place dans leur hôpital local.
«Éviter une situation de surcharge»
Les médecins-chefs préviennent: si la situation perdure, «la population devra malheureusement s’attendre à de nouvelles pénuries et accepter de plus en plus souvent, par la force des choses, que son enfant soit transféré depuis les urgences, après de longs délais d’attente, dans d’autres hôpitaux de Suisse, parfois très éloignés, où des lits pour enfants sont disponibles»
Face à ce constat, Pédiatrie Suisse appelle «tous les acteurs concernés de la population, du système de santé et de la politique à prendre des mesures pour éviter une situation de surcharge». De leur côté, les hôpitaux et cliniques pédiatriques «travaillent d’arrache-pied avec les pédiatres installés pour garantir à tout moment des soins de haut niveau aux enfants et adolescents atteints de maladies aiguës en Suisse».
Pire en France...
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