02 août 2022

Fin du passe sanitaire : la résistance et son bilan, pour le meilleur comme pour le pire

Le passe sanitaire disparaît, pour l'essentiel, aujourd'hui. C'est évidemment une grande victoire pour la Résistance, qui s'est mobilisée, parfois dans la douleur, pendant un an. Comme l'ont fait remarquer des membres très agacés de la caste (voir le tweet ci-dessous), les Résistants sont finalement parvenus à bloquer la folie covidiste, et à bousculer la ligne d'attaque adverse, très structurée et parfaitement financée. La Résistance a-t-elle pour autant été parfaitement efficace ? Je tente ici un bilan contrasté de ce que nous avons réussi, et de ce que nous avons raté.

Il me parait important de commencer cette analyse par un message envoyé par l’ancienne conseillère santé d’Emmanuel Macron, devenue numéro deux de la CNAM et accessoirement épouse du directeur de cabinet de la Première Ministre. On ne peut, me semble-t-il, mieux illustrer le dépit de la caste vis-à-vis de la Résistance que dans ce message constatant l’inversion progressive du rapport de force sur la question du vaccin. 

Ne boudons pas notre victoire

Dix-huit mois après le début de la campagne de vaccination, un an quasiment jour pour jour après la folle annonce d’Emmanuel Macron sur le passe sanitaire et sur la discrimination dont les non-vaccinés s’apprêtaient à faire l’objet, dans une démarche plus dure que le premier statut des Juifs sous Vichy en 1940, le pouvoir a donc reculé. Après une rapide tentative pour préserver le passe sanitaire, les péripéties politiciennes du texte ont abouti à une mise sous le boisseau finale du passe lui-même. 

Nous avons montré dans quelle opacité toutes ces opérations s’étaient déroulées

Quoiqu’il en soit, ne boudons pas notre plaisir. 

La victoire que nous avons remportée ressemble pour beaucoup à la victoire des Corses dans l’Astérix éponyme : une collection de tribus désordonnées, parfois ennemies, a accepté de se rassembler pour combattre l’ennemi principal. Il faut ici rendre hommage à certains “villages” qui ont trinqué plus que d’autres.

Mentionnons d’abord les soignants suspendus (et quelques autres professions) qui ont payé de leur emploi leur résistance à la bête, sous les quolibets d’une presse subventionnée et dans le silence total de leurs syndicats. Qu’ils soient maudits à jamais, ces organes aux ordres qui n’ont pas bougé le petit doigt pour défendre les droits les plus élémentaires de la personne humaine. L’histoire leur jouera un bien mauvais tour : je le souhaite et j’en suis convaincu. 

Mais n’oublions pas ce qui me paraît l’essentiel : tous ceux qui, au jour le jour, ont résisté, passivement ou activement, aux règles liberticides imposées par l’Occupation intérieure que nous subissons depuis que la caste assume sa haine de la démocratie. Je pense ici à celles et ceux qui ont organisé de très puissants réseaux de salive contaminée permettant d’obtenir des passes sanitaires avec certificat de rétablissement sans torture nasale. Ceux-là ont permis à des milliers, peut-être des dizaines de milliers, de passer clandestinement la ligne de démarcation symbolique que l’Occupant avait posée autour de nous. 

Bravo à eux. 

Et bravo à tout ce peuple de l’ombre, hommes, femmes, jeunes, vieux, qui a su coopérer pour alléger ne serait-ce qu’un peu, parfois, la tyrannie sanitaire imposée par quelques usurpateurs qui squattent le pouvoir et sabordent consciencieusement l’intérêt général. 

Le double échec de la Résistance

Faut-il pour autant se gargariser sans nuance en pensant à la claque que nous avons infligée à tous ceux qui nous ont méprisé (et la liste est longue, et tenue à jour, qu’ils n’imaginent pas que nous oublierons…) ? 

Il me semble que la Résistance a présenté deux points de faiblesse qui l’ont privée d’une victoire plus rapide. L’histoire nous permettra un jour de mieux analyser les ressorts cachés de ces points, qui n’ont, à mon avis, pas encore livré tous leurs secrets, notamment ceux de l’implication macronienne discrète dans leur déploiement. 

Ces deux points ne sont pas la dispersion de la Résistance, comme je l’ai beaucoup lu, mais plutôt (et je vais expliquer pourquoi) :

1° l’absence de maîtrise culturelle face à l’hégémonie de la caste

2° l’absence de rapport de force politique face au verrouillage des institutions

Bien entendu, il s’agit d’une analyse personnelle que chacun utilisera comme il le souhaite. Mais elle a le mérite de s’appuyer sur des observations très informées et opérées “de l’intérieur”, ce qui me semble être un point de vue irremplaçable pour comprendre ce qui s’est passé… ou ce qui ne s’est pas passé. 

La question de l’hégémonie culturelle

Une faiblesse majeure, me semble-t-il, et peut-être la seule vraie faiblesse de la Résistance, est de ne pas avoir assumé son titre de “Résistance” (au terme d’un débat feutré mais réel) et de s’être laissée enfermer dans l’étiquette de “complotiste” et d'”anti-vax”, qui a fini par jouer comme une souricière. 

C’était évidemment un scénario cousu de fil blanc que de faire entrer tous les Résistants dans la même “poche”, dans le même ghetto, celui du complotisme. Je suis convaincu que cette classification fut conçue par les cabinets de conseil dès les premiers jours de l’épidémie de coronavirus, et qu’elle a servi de trame comme s’il s’agissait d’un velours. 

Dès que Peter Daszak, le chercheur américain proche de la CIA, a signé un torchon dans The Lancet pour expliquer que toute contestation de l’origine animale du COVID relevait du complotisme, les affidés de la caste s’en sont donné à coeur joie. Soudain, quinze ans de concentration dans la presse ont pris tout leur sens. Le cartel de la presse subventionnée a enfermé tous les Résistants dans un ghetto dont ils n’ont plus pu sortir. 

Quand le vaccin est apparu, le scénario était écrit comme dans du beurre pour forger l’équation évidente :

RESISTANT = COMPLOTISTE = ANTI-VAX

Cet enchaînement posé, toute parole contraire à la propagande officielle s’est trouvée systématiquement engluée dans la colle de la “complosphère”, qui l’a condamnée à la marginalité. Personne n’a jamais parlé de la résistance. Tout le monde a parlé des anti-vax, et là, nous avons subi une défaite en rase campagne. 

Discréditer le messager pour discréditer le message

La technique qui a été utilisée par la caste pour nous marginaliser est vieille comme le monde. Elle consiste à “discréditer le messager pour discréditer le message”. L’innovation a consisté dans deux points, selon moi :

1° d’abord à utiliser des moyens globaux, dans des proportions inconnues jusqu’ici, pour répandre les éléments de langage qui allaient bien dans la presse mondiale. J’ai fait allusion aux RRM inventé par la G7 de 2018 pour mener la guerre idéologique. Pour l’instant, aucune preuve factuelle n’existe pour démontrer que la propagande mondialisée s’est répandue par ce canal du multilatéralisme occidental. Mais les soupçons sont nombreux. 

2° à industrialiser l’opposition contrôlée en finançant des médias dominant d’opposition qui se sont chargés d’attirer les résistants dans la toile d’araignée inventée et théorisée par les cabinets de conseil. D’où cette floraison de prétendus opposants (dont une part d’eux-mêmes étaient sincères) qui ont ou ont eu pignon sur rue, et dont le rôle principal a consisté à emmener l’opposition vers les miroirs aux alouettes. 

Quand je parle d’opposition, je veux redire ma conviction que des marchés publics ont été passés avec des organismes comme Accenture ou Mc Kinsey, ou d’autres, pour financer discrètement des mouvements d’opposition qui ont campé la Résistance dans l’image de l’anti-vax, ce qui correspondait aux objectifs de la macronie. Par ces marchés publics, des opposants, des associations, des organismes, ont été financés en sous-main par le pouvoir pour structurer la Résistance et pour la discréditer, ne ménageant ni leur temps ni leur peine pour identifier les plus virulents, pour constituer des fichiers, pour recenser les opposants, listings utiles le “jour J” en cas de dérive du système. 

En survolant ces techniques de contrôle, je demeure loin de la réalité possible, je le sais. Combien d’officines et de cabinets noirs ont été financés par l’industrie pharmaceutique pour discréditer des opposants, à coups de messages assassins sur les réseaux sociaux ou de fact-checkings complaisants et mensongers ?

Et ici, je n’évoque même pas le rôle toxique du Conspiracy Watch, l’organe collaborationniste de Rudy Reichstag, qui ressemble en tous points au cas Brasillach de 1944. Je n’évoque pas non plus le rôle étrange de certains anciens pensionnaires du système qui espèrent bien y retourner, et qui ont avec beaucoup de constance appelé à ne pas faire de politique anti-Macron pendant plusieurs mois. 

Mea culpa : l’erreur de l’été 2021

Je voudrais ici confesser une erreur que j’ai commise durant l’été 2021 : celle de m’être laissé circonvenir quand il s’est agi de s’appeler la résistance ou pas. Avec plusieurs “médias” d’opposition, nous avons eu ce débat, à fleurets mouchetés, j’en conviens, sur la ligne à suivre pour s’opposer à la dictature. 

Je ne sais plus trop qui a dit : “C’est mieux d’inventer son propre narratif que de toujours se référer au passé”. Donc exit la Résistance. 

Rétrospectivement, je regrette de ne pas avoir rué dans les brancards pour imposer ce registre lexical, car il aurait simplifié notre narratif (je continue à le penser) et il nous aurait fortement aidé dans la lutte contre l’hégémonie culturelle de la caste. J’imagine que ceux qui nous ont probablement fourvoyé ce jour-là l’ont fait de bonne foi. 

Reste que le combat pour expliquer que l’opposition à la folie covidienne n’était pas de l’anti-vax mais une Résistance traditionnelle à une Occupation intérieure eût été musclé, je n’en doute pas, mais probablement plus porteur devant l’opinion.

Il aurait apporté deux bénéfices que je n’ai pas su plaider :

  • d’une part il nous aurait sorti de l’ornière complotiste et nous aurait placé dans une toute autre lecture historique
  • d’autre part il aurait interrogé la posture de ceux qui ont fait la folie vaccinale, en particulier celle d’un Laurent Fabius, ex-Premier Ministre, et qui a, depuis lors, aligné méthodiquement tous les choix les plus pro-américains et anti-gaullistes qui se puissent imaginer. 

La question du rapport de force politique

De fait, si nous avions voulu mener un combat réaliste contre la caste, nous aurions dû utiliser de façon beaucoup plus systématique les armes qu’elle utilisait contre nous. En particulier, nous aurions dû concentrer nos forces sur la décrédibilisation de notre ennemi viscéral, voire de nos ennemis viscéraux. 

Qui étaient-ils ? Incontestablement Emmanuel Macron, qui, mine de rien, est sorti très épargné de cette affaire si l’on en juge par les dossiers Uber, Alstom et Mc Kinsey qui s’annonçaient, et qui soulignent que son rapport à la probité est beaucoup plus contestable que nous n’avons osé le dire. Jean Castex, ancien directeur de cabinet de Xavier Bertrand, est lui aussi sorti indemne, grâce à son air bête et sa vue basse qui lui ont servi d’alibi pour détourner l’attention. 

Olivier Véran a beaucoup trinqué, pour sa part, et en partie pour de probables mauvaises raisons. Elles ont permis d’éclipser le vrai rôle de Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé toujours en poste, proche des Kouchner boys qui ont organisé le massacre de la santé publique depuis vingt ans. 

Et que dire, j’y reviens, du rôle de Laurent Fabius, qui a cautionné de façon placide et imperturbable la violation massive de l’état de droit dès le début du COVID ? Le même président du Conseil Constitutionnel est le papa de l’un des pontes de Mc Kinsey et, par ailleurs, un acteur incontournable de toutes les duperies françaises de ces dernières décennies. Un retour sur son rôle dans la mise du quai d’Orsay sous le contrôle du Deep State américain en dirait long sur la nature du jeu qu’il joue vis-à-vis de la France. 

Sur tous ces personnages, finalement, nous nous sommes abstenus de croiser le fer de façon serrée. Certes, nous avons critiqué leurs choix, mais nous n’avons pas décidé de mener de vraies campagnes de discrédit qui auraient fait mal. 

Je pense que c’était une erreur. 

Le mythe de l’article 16

Les raisons pour lesquelles nous n’avons pas repris à notre compte les armes destructrices de la caste sont nombreuses. L’une d’elles, au principal, tient à la croyance qui a circulé dans la Résistance, irrationnelle selon moi,qui affirmait que le désordre autoriserait Macron à décréter l’état d’urgence et à ne pas tenir les élections présidentielles. 

Ce fantasme, que j’ai toujours cru inspiré par le pouvoir lui-même, a eu la vie dure. Il a justifié que certains torpillent en beauté le mouvement des camionneurs qui devait marcher sur Paris, puis Bruxelles. Il a plus généralement justifié que toutes les tentatives de transformer l’opposition en mouvement de blocage soient discréditées au sein même de la Résistance. Si mon hypothèse est vraie, Macron peut dire merci à ceux qui l’ont propagée urbi et orbi. 

Mais le succès de cet argument (“l’article 16 nous pend au nez si nous allons jusqu’au bout”) témoigne d’une vérité profonde : l’opposition à l’Occupation intérieure que nous subissons avec Macron n’a pas atteint la maturité révolutionnaire (d’aucuns diraient réactionnaire) de briser les barbelés qui gardent la frontière de nos institutions. Au fond, les “anti-vax”, qui étaient les Résistants, n’ont jamais réuni entre eux une majorité de personnes déterminées à changer de système. 

Ma conviction est que cette minoration du fait révolutionnaire est largement imputable à l’action des sbires macronistes, qui ont toujours prôné la modération. Là encore, la caste peut se féliciter de la rentabilité des moyens qu’elle a investis pour tenir son petit monde. 

Reste une question : le même mécanisme réussira-t-il lorsque les Français seront confrontés aux privations imposées par une guerre en Ukraine qu’on leur a vendue comme un feuilleton Netflix ? Je suis loin d’en être sûr… de même que je ne parierais pas sur la mansuétude dont un Bernard Henri-Lévy grâce à ses soutiens politiques et confessionnels. Les meilleures choses ont une fin. 

En attendant, le moment vient peut-être de rattraper le temps perdu et de rappeler quelques originalités de parcours individuels que la presse subventionnée cache avec beaucoup de zèle. 

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.