Gazprom a annoncé que Engie n'avait pas payé ses factures de gaz déjà livré... donc que les livraisons cessaient à compter du 1er septembre. Elisabeth Borne affirme que la France a d'ores et déjà trouvé un autre fournisseur pour remplacer les méchants Russes, mais n'a pas dit de qui il s'agissait. Se pourrait-il que le France se fournisse désormais aux USA ? C'est très probable... mais il est politiquement compliqué d'avouer que la guerre en Ukraine enrichit les USA.
Donc, Engie a décidé de ne plus payer le gaz russe… Cette révélation extravagante nous met collectivement dans une situation difficile, puisqu’elle nous prive d’une source d’énergie peu chère.
Surtout, la décision d’Engie de nous priver de gaz russe rappelle que les difficultés énergétiques qu’on nous annonce ne sont pas le fait de Vladimir Poutine, mais de nos propres dirigeants. Ce sont les Français eux-mêmes qui choisissent de se placer en position vulnérable sous des prétextes politiques de plus en plus difficiles à expliquer et à justifier.
Elisabeth Borne affirme, sans s’étendre, que nous disposons déjà d’une solution de remplacement pour le gaz russe. S’agirait-il des USA ? C’est très probable, mais difficile à avouer.
On ne sait jamais : certains Français (ceux qui ne sont pas encore complétement lobotomisés par une propagande extravagante notamment) pourraient commencer à comprendre que la guerre en Ukraine sert d’abord à remplacer les fournitures russes par des fournitures américaines, et donc à enrichir nos alliés en sacrifiant des vies humaines.
Mais non ! les USA ne seraient pas capables de mener de telles opérations !
Macron tenu par le col sur ce dossier ?
Ce matin, nous nous demandions pour quelles raisons Biden avait fait courir le bruit que la FBI avait saisi, chez Trump, un dossier confidentiel embarrassant sur Emmanuel Macron. Nous tenons, dans cette rupture commerciale unilatérale entre Engie et Gazprom, l’une des raisons qui pourraient expliquer la pression américaine.
On peut imaginer qu’Emmanuel Macron a conservé suffisamment de raison pour comprendre le danger politique auquel il s’expose en interrompant de lui-même les livraisons de gaz russe pour les remplacer par du gaz américain. On peut imaginer qu’il n’agit pas ainsi de sa propre volonté, et l’on peut aussi imaginer sans trop de difficultés que, sous la menace de révélations fracassantes par les services américains, il se plie à cette opération scandaleuse qui consiste à endosser une guerre qui nous appauvrit, mais qui enrichit notre “allié” américain.
Une stratégie américaine arrêtée de longue date ?
Dans la pratique, la France aurait aujourd’hui trouvé la solution pour remplacer le gaz russe. Une piste possible est celle de la fourniture de gaz algérien. Mais une autre piste probable est celle d’une hausse des livraisons de gaz naturel liquéfié américain, à hauteur de 10% des réserves énergétiques (nous aurions atteint les 90% de nos capacités de réserve).
En fait, la guerre en Ukraine était à peine commencée que les USA annonçaient déjà leur espoir de devenir les premiers exportateurs mondiaux de gaz naturel liquéfié.
On notera les prévisions américaines en matière d’exportations d’ici à 2023 :
Autrement dit, les exportations par bateau devraient atteindre des sommets dans les années à venir… alors qu’elles étaient confidentielles il y a cinq ans. On peut affirmer que la guerre en Ukraine constitue une remarquable opportunité pour l’industrie américaine du gaz liquéfié.
Il n’est pas inutile de noter que ces prévisions, publiées en avril 2022, ont probablement été bâties au mieux dans les tout premiers jours de la guerre en Ukraine, au pire quelques jours avant son début.
L’Europe taxée par les USA
L’essentiel de la production nouvelle de gaz aux USA est dédié à l’Europe. Comme le font remarquer les experts :
L’EIA rappelle que les États-Unis étaient déjà devenus les principaux fournisseurs de GNL de l’UE et du Royaume-Uni en 2021 mais ils comptaient alors pour « seulement » 26% des importations européennes. Au cours des 4 premiers mois de 2022, cette part est passée à 49%.
Autrement dit, la guerre en Ukraine constitue, pour les USA, une formidable opportunité commerciale. Chacun interprétera cette donnée comme il le souhaite. Mais, factuellement, elle pose de sérieuses questions sur l’intérêt américain qu’il y a à la faire durer artificiellement.
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