29 juillet 2022

Schroeder se rend à Moscou et autres sujets

The Russian Military Has a Problem: They Can't Seem to Win in Ukraine - 19FortyFive

Herr Schroeder est à Moscou, comme le rapporte le Spiegel.

Gerhard Schröder s’est rendu à Moscou. Selon les informations du SPIEGEL, il s’est rendu à Moscou pour discuter des livraisons de gaz par le gazoduc Nord Stream 1. Il est passé par Bakou pour se rendre en Russie.

Pas si vite. Même si l’on considère les longues relations amicales entre Schroeder et Poutine, la question dépasse la simple capacité à soutenir l’économie de l’Allemagne, qui, rappelons-le, a décidé de la tuer toute seule. La Russie n’a pas élu les élites globalistes en Allemagne, c’est l’Allemagne qui l’a fait, et le temps des excuses est terminé – comme on a fait son lit, on doit y dormir. Il y a, bien sûr, un rebondissement possible à ce « problème » du NS1, qui est, en effet, dans une large mesure technique – on doit faire l’entretien des turbines – mais il y a un Nord Stream 2. Vous vous souvenez ? Celui qui a été fermé par les lâches de Berlin sous la pression des États-Unis ?

L’Allemagne peut sûrement expier son comportement en trouvant une colonne vertébrale, puisque NS2 est déjà rempli de gaz et possède, surprise, surprise, des turbines de fabrication russe qui ne nécessitent pas de sortir de la juridiction russe et peuvent être facilement entretenues. Vous comprenez ? NS 1, en revanche, delenda est. Pour l’instant, en tout cas, jusqu’à ce que les restes de l’Ukraine existent. Ce qui nous amène à cette question toujours importante de la « stratégie » et de l’« offensive » promise par les FAU. Revenons à la définition RUSSE de l’OFFENSIVE, qui est tirée de la bonne vieille Grande Encyclopédie Soviétique (tirée de l’Encyclopédie Militaire) et qui est la suivante :

Le principal type d’opérations militaires menées dans le but de vaincre l’ennemi et de capturer des lignes ou des zones importantes. L’ennemi est détruit par des tirs d’artillerie, des frappes aériennes et d’autres moyens de destruction, ainsi que par des attaques de chars et de troupes de fusiliers motorisés. En général, une supériorité multiple en forces et en moyens sur l’ennemi est créée dans la direction de l’attaque principale. Avant l’offensive, la préparation du feu de l’attaque est effectuée, et pendant l’offensive, l’appui-feu et l’escorte des troupes qui avancent…

Simple, n’est-ce pas ? Je ne peux que citer mon ami le Colonel Trukhan dans son évaluation de la « planification » du Pentagone : « ils ne vont pas nous surpasser ». Je suis d’accord avec cela et la stratégie du Pentagone était dès le départ basée sur des récits complètement faux et sur l’ignorance de la Russie et de sa pensée militaire. L’idée de départ était la suivante : alimenter constamment en chair à canon l’armée ukrainienne et fournir de la technologie occidentale devait affaiblir l’armée russe, puis prépositionner les forces de l’OTAN aux frontières occidentales de la Russie. Ces généraux du Pentagone vivent manifestement encore avec le souvenir des « quatre touch-downs » d’Al Bundy au lycée, après avoir prépositionné impunément pendant plus de six mois des forces supérieures contre des militaires arabes de troisième ordre. De toute évidence, ils n’ont jamais étudié les opérations russes, qui dépassent de loin tout ce que l’armée américaine a pu voir pendant la Seconde Guerre mondiale. Sinon, ils auraient compris que les Russes maintiendront toujours des réserves stratégiques, pas seulement militaires, qui permettront toujours le balancement de n’importe quelle opération – qu’elle soit offensive ou contre-offensive – pour vaincre n’importe quelle combinaison de forces.

Donc, maintenant que le Pentagone a vu lui-même comment les vraies guerres sont menées et qu’il s’est rendu compte que 90% des forces russes sont maintenues en réserve, ces « planificateurs », connus pour leur « art » militaire de la « glorieuse » victoire en Afghanistan, commencent à se gratter la tête en essayant de se rappeler que les opérations (et les guerres) sont planifiées :

  1. En utilisant l’efficacité au combat pour calculer la taille de la force requise (наряд сил) pour des objectifs spécifiques. Et cela est basé sur un excellent renseignement militaire et la capacité de calculer la corrélation réelle des forces. Cette tâche a été FUBARÉE avec succès, traditionnellement j’ajouterais, par tous ces généraux et barbouzes, qui revivent encore leurs quinze minutes de gloire après avoir battu un enfant de trois ans dans un bac à sable, en 1991.
  2. L’offensive se compose de frappes. La définition russe de « frappe«  est la suivante :

Frappe (militaire) : impact direct sur l’ennemi par des moyens de destruction des troupes dans le but de l’anéantir et d’obtenir un résultat stratégique, opérationnel ou tactique. Il existe des troupes de frappe (forces navales), des missiles, l’aviation (bombe, bombe d’assaut), l’artillerie, la torpille, et dans certains cas l’utilisation d’armes nucléaires (fusée-nucléaire). Le moment, l’ordre d’application des frappes dans une bataille ou une opération, et l’utilisation de leurs résultats sont convenus entre toutes les forces exécutant une tâche commune. Lors de l’exécution d’une mission de combat, les troupes (forces navales) peuvent frapper dans plusieurs directions. L’une d’entre elles, qui est d’une importance décisive pour vaincre l’ennemi et atteindre la zone du but final de l’opération (bataille), est la direction de la frappe principale. Dans la direction de la frappe principale, une supériorité décisive en forces et en moyens est créée sur l’ennemi, assurant sa défaite. Un groupe de frappe de troupes (forces navales) est créé pour exécuter la frappe principale…

Au cours d’une bataille et d’une opération, les directions des frappes principales et des frappes auxiliaires peuvent changer. Selon la nature des actions de l’ennemi et le moment de l’exécution des frappes, il peut s’agir de représailles, de contre-attaque ou de préemption. Selon le plan opérationnel et la méthode de mise en œuvre, les frappes sont disséquantes, écrasantes, concentriques (appliquées dans des directions convergentes) ; pour remplir des objectifs opérationnels-tactiques partiels (limités), démonstratives, fausses, distrayantes.

C’est pourquoi il ne peut y avoir AUCUNE « offensive » de la part des FAU autour de Nilkolaev ou ailleurs, car même si l’on tient compte de toutes les réserves que le Pentagone tente désespérément de réunir pour les FAU, y compris en versant ce qu’il peut en termes d’armes, de conseillers et en formant 10 000 autres soldats ukrainiens en Pologne, la seule chose qu’ils peuvent espérer est une ATTAQUE des FAU avec des objectifs tactiques et opérationnels très limités pour, à l’heure actuelle, un simple effet de relations publiques destiné à couvrir l’incompétence pure et simple du Pentagone face à des forces armées réelles, et une tentative désespérée de mordre les Russes dans une rage à peine cachée. Je sais, c’est le sentiment d’un gars qui regarde une fille qui est bien au-dessus de sa catégorie.

Bien sûr, l’autre chose amusante est qu’on ne peut pas concentrer des forces sans être détecté et, bien sûr, les FAU, même avec tout le soutien occidental, ne peuvent atteindre AUCUN objectif stratégique sur un front de plus de 2 000 kilomètres et en sont réduites à de simples frappes limitées. Mais les malheurs du Pentagone ne s’arrêtent pas là. Outre le choc causé par la force russe très limitée participant à l’OMS, une véritable révélation pour eux est le degré d’efficacité réellement stupéfiant de la défense aérienne russe. C’est stupéfiant. Même si l’on considère le fait, inévitable dans un conflit d’une telle intensité, des « fuites ». Nous connaîtrons le pourcentage de « fuites » (missiles ennemis qui atteignent leurs cibles sans passer par la défense aérienne) après la conclusion de l’opération spéciale, mais il est déjà clair qu’il est très faible. Je vais me risquer à deviner que nous examinons l’efficacité de la défense aérienne russe contre TOUS les types de cibles : Tochka U, HIMARS, autres MLRS dans les environs de 80-85% au moins. Probablement, plus proche de 90%. Pour les avions, probablement autour de 95%.

Pour les forces de l’OTAN qui sont rassemblées en Europe, cela ne signifie qu’une chose : des niveaux d’attrition de leurs armes de frappe et de leur aviation de combat qui anéantissent tout espoir d’atteindre des objectifs significatifs. Cela signifie également des niveaux d’attrition des forces terrestres dont aucun pays de l’OTAN, à l’exception de l’Allemagne, n’a l’expérience. Je suppose donc que le Pentagone retourne à la planche à dessin, n’est-ce pas ? Ne retenez pas votre souffle : la jalousie professionnelle est un puissant facteur de motivation qui est plus souvent destructeur que constructif. Et nous observons cette destruction des forces armées américaines en temps réel. Ce n’est pas seulement un « wokeness », aussi néfaste soit-il, qui tue l’armée américaine – c’est le syndrome de Patton, quand un général médiocre qui n’a jamais rencontré une force sérieuse de la Wehrmacht à son apogée a démontré ce qu’Atkinson, dans sa préface aux mémoires de Patton, a décrit comme : « l’arrogance rampante, l’orgueil démesuré, qui allait coûter si cher à l’armée américaine au Vietnam ».

Les États-Unis continuent de souffrir de ce syndrome dans tous les domaines, englués dans leur illusion exceptionnaliste, mais c’est dans la guerre que cette pourriture s’est manifestée de manière si profonde et si dramatique. Pour la force qui s’est convaincue qu’elle est « la plus grande force de combat de l’histoire », tout en perdant toutes ses guerres, cette épreuve des réalités tactiques, opérationnelles, stratégiques et technologiques pourrait être le coup de grâce avant l’effondrement définitif de son faux édifice.

Dans des nouvelles connexes, la Russie abandonnera l’ISS en 2024. Les entrainements continuent à l’Est :

MOSCOU – La Russie organisera des exercices militaires de grande envergure dans l’est du pays et poursuivra l’entraînement régulier de ses troupes en dépit de la situation en Ukraine, ont déclaré mardi les autorités militaires russes. Le ministère russe de la Défense a indiqué que l’exercice Vostok 2022 (Est 2022), prévu du 30 août au 5 septembre, impliquera des troupes dans des manœuvres sur 13 champs de tir du district militaire de l’Est. Le ministère a ajouté que des unités de troupes aéroportées, des bombardiers à long rayon d’action et des avions cargo militaires participeront également à ces jeux de guerre. Les troupes russes et chinoises ont pris part à une série de manœuvres militaires conjointes l’année dernière, reflétant les liens militaires de plus en plus étroits entre Moscou et Pékin. Le ministère a rejeté les allégations selon lesquelles il mobilise des forces pour se renforcer en Ukraine, notant que « seule une partie de l’armée russe a été impliquée dans l’opération militaire spéciale.« 

Vous pouvez parier vos fesses sur la participation des Chinois à ces jeux. Il y a tellement de choses à intégrer dans les protocoles d’entraînement au combat. C’est vrai, nous le savons tous, la Russie est à court de troupes et de munitions, c’est ce que nous dit le Pentagone. On peut toujours rêver.

Andrei Martyanov

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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