"Placées aux deux extrémités de l’Europe, la France et la Russie ne se touchent point par leurs frontières, elles n’ont point de champ de bataille où elles puissent se rencontrer ; elles n’ont aucune rivalité de commerce, et les ennemis naturels de la Russie sont aussi les ennemis naturels de la France". (François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe)
La Bataille d’Ukraine:
La stratégie russe devient de plus en plus évidente
Les frappes russes s’intensifient. Sur ordre du Ministre de la Défense Choïgou, (qui s’est rendu pour la seconde fois en quelques semaines sur le front) les points de frappes ukrainiens sur Donetsk et la région sont désormais plus spécifiquement visés.
Mais on notera cet intéressant développement sur le canal Telegram “New Resistance”, à propos d’Avdeïevka, l’un des points de tirs ukrainiens: “Située à quelques kilomètres de Donetsk, sert de position d’artillerie aux forces ukrainiennes depuis 2014. Pourquoi les Russes ne l’ont-ils pas encore prise d’assaut ? Avdeïevka est une localité très bien fortifiée, depuis 2014, ils ont construit un système de tunnels cimentés qui relient toute la ville en sous-sol. Ainsi que des bunkers, des tranchées, des positions (…) d’artillerie, des bâtiments résidentiels abandonnés transformés en nids de mitrailleuses et de snipers….
Elle est entourée de plans d’eau, à l’est et d’une grande plaine à l’ouest, ce qui fait d’Avdeievka une place forte. Elle est située à un point plus élevé que les environs. Au nord, il y a une ligne défensive fortifiée. Les Russes prévoient de se concentrer sur Seversk, Artiemorsk, Soledar et plus tard de continuer vers Kramatorsk. Une fois le nord pris, les troupes russes pourront plus facilement encercler la ville et l’assiéger”.
En contrepoint, voici un extrait d’une longue analyse de Drago Bosnic:
“Pour la deuxième fois en 80 ans, les forces russes se battent contre la doctrine élaborée par leurs anciens ennemis. Logiquement, la nature stationnaire des fortifications est le plus gros problème pour le régime de Kiev ; cependant, il a eu 8 ans pour construire ce réseau massif et très complexe. Cela oblige l’artillerie russe à fonctionner presque sans interruption. Et malgré cela, il est presque impossible de détruire toutes les fortifications, car il s’agit d’une entreprise vraiment monumentale qui prendrait encore plus de temps avec les forces russes actuellement employées.
Dans ces circonstances, la Russie a utilisé ses anciennes tactiques de la Seconde Guerre mondiale, mais en les actualisant considérablement. Les forces russes ne ciblent pas l’ensemble du réseau, mais les sections jugées propices à des percées, bien que cela soit sujet à improvisation, en particulier si cela peut aider à accomplir des attaques surprises tactiques. Cette opération est ensuite suivie d’une percée blindée, au cours de laquelle un grand nombre de nouvelles forces sont amenées à élargir la brèche et à détruire progressivement les forces présentes dans ces fortifications, jusqu’à l’effondrement de la section entière. Tout cela se fait avec un appui-feu constant fourni par les forces aérospatiales et les unités d’artillerie russes. Cette approche est en grande partie couronnée de succès, mais comme pendant la Seconde Guerre mondiale, elle ralentit l’avancée des forces.
Naturellement, l’aviation et l’artillerie sont beaucoup plus avancées aujourd’hui, et il existe également une large gamme de missiles guidés, de drones et de systèmes de détection avancés (imagerie thermique, caméras haute résolution, etc.) permettant des frappes précises. Un autre facteur important affectant les forces russes est l’ordre de préserver la vie des civils et des soldats. Cela ralentit encore l’ensemble du processus, mais c’est tout à fait logique, car la Russie n’est pas pressée, contrairement à la partie adverse. Les fortifications font l’objet d’un bombardement quasi permanent, ce qui a un effet extrêmement négatif sur le moral déjà en berne des forces du régime de Kiev. En outre, l’aviation tactique (principalement les jets d’appui aérien rapproché Su-25) contribue largement à cette approche, tandis que les missiles à longue portée, lancés par voie aérienne, terrestre et maritime, frappent les postes de commandement, la logistique, les entrepôts, les grandes formations de troupes, etc.”
Faits saillants du 14 juillet :
+ Selon Southfront.org:
Le chef de la République populaire de Donetsk Denis Pouchiline a annoncé le contrôle opérationnel de la ville de Seversk. Cela signifie que les positions ukrainiennes dans la ville sont touchées par des tirs ciblés de la part des forces qui avancent. Les forces dirigées par la Russie ont précédemment revendiqué le contrôle des villages de Verkhnekamenskoïe, et le 6e régiment de la République populaire de Lougansk a nettoyé le village de Striïapovka. Les affrontements se poursuivent à la périphérie de la ville. Les unités ukrainiennes sont obligées de se replier car leurs positions dans la ville sont situées dans les basses terres. Au nord-est de Seversk, les combats se poursuivent entre les villages de Grigorovka et de Serebrianka.
Les unités de la République Populaire de Lougansk ont pris pied à 2,5km de Soledar et continuent de développer leur offensive avec les forces alliées. Les troupes russes entrent dans Soledar par la direction nord-est. Des affrontements ont lieu dans les zones forestières à la périphérie. Les unités de Kiev tiennent une défense dans les zones résidentielles de la ville. Des sources de la ligne de front font état de l’utilisation par les Ukrainiens de mines à fragmentation PFM-1 interdites, également connues sous le nom de mines Lepestok.
Sur la ligne de front de Donetsk, les unités de la République Populaire de Donetsk ont pris le contrôle du village de Kamenka. Cette avancée a permis aux forces républicaines de s’approcher d’Avdeïevka par le nord-est et de bombarder les positions fortifiées. Les forces dirigées par la Russie devraient progressivement contourner Avdeïevka par le nord et couper l’autoroute Orlovka-Avdeevka.
Pendant ce temps, les forces armées ukrainiennes poursuivent leurs escarmouches sur le territoire russe.
Le 15 juillet, le gouverneur de la région russe de Bryansk a signalé des tirs d’artillerie en provenance d’Ukraine en début de matinée. Des tirs d’artillerie ont été effectués depuis le territoire ukrainien et ont visé le village frontalier de Nekislitsa. Une ligne électrique a été endommagée à la suite de ces tirs. Pas de victimes russes.
La veille, le 14 juillet, des drones ukrainiens ont violé à plusieurs reprises l’espace aérien de la région de Briansk. Les drones ont frappé un poste frontière dans le village de Tchernozemny, ainsi qu’une station-service dans le village de NovIe Iourkovitchi dans le district de Klimovsky. Personne n’a été blessé.
Dans la région russe de Belgorod, les militaires ukrainiens ont frappé une cible civile. Le 14 juillet, un engin explosif improvisé a été largué depuis un quadricoptère sur le bâtiment de la bibliothèque de Graïvoron. L’attaque n’a fait aucune victime.
+ L’Ukraine accuse la Russie d’avoir commis un crime de guerre à Vinnitsa le 13 juillet. Et les médias occidentaux surenchérissent. Un missile russe y a touché, en effet, la Maison des Officiers et il y aurait des victimes civiles. En fait, la situation est la même que l’accusation à propos du grand magasin à Kramatorsk. Le choc déclenché par le missile a provoqué la propagation d’un incendie dans les bâtiments adjacents.
En réalité, la Russie aurait visé le bâtiment à un moment où s’y trouvaient des hauts gradés en réunion. Une possibilité est que ce soit des officiers de l’armée de l’air qui soient venus négocier la fourniture de matériel occidentale. D’autres sources indiquent la présence d’officiers des milices fascistes ukrainiennes. Ou bien d’un lieu de formation.
Le photo ci-dessus montre les parties du bâtiment détruites.
On notera aussi que la mort de civils, en particulier d’enfants, depuis des semaines, à Donetsk et dans les villes avoisinantes, depuis plusieurs mois – avec une intensification ces dernières semaines, n’émeut pas particulièrement les médias occidentaux.
Faits saillants du 15 juillet :
+ des missiles russes hypersoniques ont frappé l’usine Ioujmach à Dniepropetrovsk.”Ioujmach est la principale entreprise ukrainienne de production de technologies pour le secteur de la défense. Elle a été fondée en 1944. L’usine faisait partie intégrante de tous les projets spatiaux de l’URSS, où elle produisait des lanceurs. Les projets russes ont rapporté à Ioujmach plus de 80 % de tous les revenus. En 2014, la coopération russe avec l’usine a été arrêtée. En mars 2022, l’ancien chef de Roscosmos, Dimitri Rogozine, a affirmé que Ioujmach, qui utilisait des conceptions soviétiques, avait commencé à produire des missiles balistiques qui menaçaient la Russie. Plus tard, on a appris que cette usine produisait des missiles R-36, qui étaient dans les années 1960 les plus puissants du monde, ainsi que le célèbre système de missiles stratégiques SS-18 (“Satan”) et le système de missiles SS-24, et qu’elle produisait également des composants d’équipements de missiles pour l’armée ukrainienne.
Les frappes sur l’usine Ioumach de Dnepropetrovsk ont été effectuées par des missiles hypersoniques Kinjal. Au moins trois missiles ont été tirés.
+ Une dizaine de frappes russes à Nikolaïev, dont le bâtiment de l’université où s’était installée la Garde Nationale ukrainienne. Commentaire de southfront.org: “Les troupes russes ont récemment augmenté le nombre d’attaques contre les positions de l’armée kiévienne dans les régions du sud de l’Ukraine. Il n’y a pas si longtemps, Kiev a annoncé son intention de lancer une contre-offensive majeure et de reprendre le contrôle du sud du pays. La propagande ukrainienne a affirmé que le régime de Kiev allait mobiliser un million de soldats pour repousser les Russes. Cependant, aucune action n’a encore été entreprise. On ignore si l’état-major ukrainien prépare des contre-attaques, mais la situation sur les lignes de front dans le sud de l’Ukraine reste tendue, et les militaires russes doivent toujours être prêts à faire face à toute attaque contre les positions militaires et les civils. Surtout si l’on considère le renforcement constant des forces ukrainiennes avec des équipements militaires étrangers. À Nikolaïev, au moins deux lanceurs MLRS M142 HIMARS sont entrés en service dans la 201e brigade de missiles antiaériens des forces armées ukrainiennes.
En conséquence, face à ces déclarations tapageuses des responsables militaires ukrainiens, la partie russe réagit en conséquence, détruisant des installations militaires dans la région de Nikolaïev avant que les troupes ukrainiennes ne puissent envoyer des renforts sur la ligne de front. Une autre campagne de relations publiques du régime de Kiev a coûté la vie à des dizaines de militaires ukrainiens.
+ Les services russes ont empêché une série d’attaques terroristes à Kherson.
Faits saillants du 16 juillet:
+ Comme nous le soulignons fréquemment, nous avons bien affaire à un “chocs de civilisations”. La partie ukrainienne s’est attaquée à nouveau à un monastère, Nikolski, deux kilomètres à l’ouest d’Ougledar. L’armée de la République de Donetsk en a fait sortir les civils qui s’y étaient réfugiés, espérant que les deux belligérants respecteraient le caractère sacré du lieu.
+ Selon le Ministère de la Défense russe: “Suite aux frappes de haute précision des forces aérospatiales russes, la 115e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes opérant dans la région de Seversk est détruite. Les pertes en personnel de cette unité se sont élevées à plus de 600 personnes au cours des deux derniers jours seulement. Les habitants de Seversk, Nikolaevka et d’autres localités voisines sous contrôle de l’armée ukrainienne sont mobilisés d’urgence pour compléter la brigade, afin de compenser les pertes“.
+ Un Antonov ukrainien rempli d’armes s’est écrasé au nord-est de la Grèce. L’hypothèse la plus sérieuse : Selon les informations publiées sur la chaîne Telegram NEZYGAR, l’avion transportait des armes que l’Ukraine a revendues à partir de ses stocks reçus des pays occidentaux (stingers, javelots, AK avec munitions, etc.) à la branche militaire du Hezbollah par l’intermédiaire d’un groupe criminel organisé présent en Serbie, par une longue route à travers la Syrie et la Jordanie (pour échapper à l’attention des forces aérospatiales russes). La valeur du contrat est de 9 millions de dollars US, dont 3 millions ont déjà été transférés à titre d’avance sur des comptes aux Emirats Arabes Unis.
Comme l’écrit NEZYGAR, la CIA a partagé avec le Mossad des informations sur le vol avec des armes pour le Hezbollah. ….
Il s’avère donc que, premièrement, l’Ukraine revend des armes à l’OTAN, et deuxièmement, la CIA a accès aux secrets les plus profonds du renseignement ukrainien, y compris ces reventes.
+ Le ministre ukrainien de la Défense, Alexis Reznikov, a déclaré qu’il “n’a pas parlé d’une quelconque offensive vers le sud” la semaine dernière; il affirme avoir été mal compris. ”Disons qu’il y a eu un petit malentendu à ce sujet. Je n’ai pas dit que nous rassemblons une armée d’un million de soldats. Qu’ils pardonnent mon anglais, ce n’est pas ma langue maternelle.“
Pourtant nous avions bien entendu qu’une grande offensive de reconquête de l’Ukraine du Sud et de la Crimée allait commencer en s’appuyant sur un million d’hommes….Mais , comme dit Reznikov, l’anglais n’est pas sa langue maternelle.
Peut-être aura-t-il été mal compris, aussi, quand il affirme que lors de l’offensive de Lisitchansk, les Russes ont perdu 1.100 hommes.
Faits saillants du 17 juillet :
+ Depuis l’aube, la ligne de défense ukrainienne à Seversk est bombardée de manière ininterrompue par l’artillerie russe.
+ La journaliste allemande indépendante Alina Lipp, qui se trouve sur le terrain dans le Donbass, documente un tir ukrainien sur des silos de grain. Sur son canal Telegram, Alina Lipp met aussi à disposition le reportage du journaliste britannique Johnny Miller sur les bombardements par l’armée ukrainienne de zones exclusivement civiles à Donetsk.
Pour compléter les informations d’Alina Lipp:
A Kalinovka, dans le district de Bakhomut de la République populaire de Donetsk, des néonazis ont déployé de l’artillerie et des MLRS dans un entrepôt de céréales, d’où ils tirent systématiquement sur les positions des forces armées russes, les obligeant à riposter ; dans les régions de Zaporojie, Nikolaïev, Kharkov et Kherson, des militaires kiéviens et des combattants de bataillons nationalistes brûlent délibérément des champs de cultures à l’aide d’hélicoptères et d’artillerie.
+ le ministère russe de la défense a annoncé la destruction d’un système HIMARS américain de lance-roquettes à Krasnoarmiesk, dans la région de Donetsk. Je livre ce commentaire reçu de mon ami Alexandre, ancien officier, que les lecteurs du “Courrier des Stratèges” connaissent déjà:
+ L’armée russe a frappé des installation militaires à Poltava, Nikolaïev et Odessa.
+ Zelenski a limogé 60 personnels des services de sécurité, les accusant de travailler avec les Russes. La rumeur court d’un attentat manqué contre le président ukrainien. Il y a certainement aussi des luttes de factions internes à l’oligarchie ukrainienne. Mais le plus probable est que le limogeage fait suite à la frappe sur la Maison des Officiers à Vinnitsa.
Selon Southfront.org: le président de l’Ukraine, si Zelenski a démis de ses fonctions le chef du Service de sécurité du pays (SBU), Ivan Bakanov, pour non-exécution de tâches ayant entraîné des pertes humaines, et le procureur général ukrainien Irina Venediktova, c’est parce que la frappe russe sur la Maison des Officiers de Vinnitsa aurait révélé des failles. Zelenski accuse les fonctionnaires de trahison, car il existerait un grand nombre de cas de trahison et de collaboration avec les services spéciaux russes au sein des forces de l’ordre ukrainiennes. 651 affaires pénales ont déjà été lancées.
“L’élément déclencheur de cette opération de ratissage du personnel est probablement la récente frappe de missiles russes sur la Maison des officiers dans la ville de Vinnitsa, au moment où des responsables militaires ukrainiens et étrangers y tenaient des négociations. Cette frappe a détruit un grand nombre d’officiers de haut rang de l’armée de l’air ukrainienne. Apparemment, la frappe a fait des victimes parmi les officiers étrangers, et Kiev a été contraint par ses partenaires occidentaux de punir les hauts responsables de la sécurité qui étaient responsables de la fuite d’informations. Cela a conduit à la démission du chef du SBU“.
Toutefois, il ne faut pas s’attendre à ce que les changements intervenus au sein du Service de sécurité ukrainien modifie la corruption inhérente à l’organisation: “Début juin, un ancien adjoint de Bakanov a été arrêté en Serbie, il avait tenté de transférer illégalement des émeraudes, 600.000 euros et 125.000 dollars à travers la frontière.
Peu avant le début de l’opération militaire russe en Ukraine, Bakanov et son ami ont quitté l’Ukraine avec 2 millions de dollars en liquide. Il y a deux mois, Bakanov est revenu en Ukraine, et son adjoint a continué à acheter des biens immobiliers en Europe.
Le chef adjoint du service de sécurité, Vasili Maliouk, a été nommé nouveau chef par intérim du service de sécurité. Le nouveau fonctionnaire est étroitement lié au chef du bureau du président. Le passé de Vasily Maliouk est soigneusement caché par le SBU. Pendant les années passées au SBU, il n’a pas rempli de déclarations de revenus. Il est accusé de contrebande et de vente illégale d’ambre, de pierres de granit et de bois provenant de la région ukrainienne de Jitomir. Occupant un poste élevé au sein du SBU, il a pris des décisions illégales et a couvert des activités de contrebande à destination et en provenance du pays. Il a également été accusé d’avoir ordonné de nombreuses tortures”.
Pour qui connaît l’Ukraine, cela fait malheureusement des années qu’une corruption de ce type ronge le pays. On est très loin de la démocratie exemplaire des discours tenus depuis février en Occident. Mais nos dirigeants camouflent la réalité au service des intérêts du gouvernement Biden (Joe Biden dont le fils Hunter est lui-même impliqué dans les réseaux de corruption ukrainiens)
Faits saillants du 18 juillet :
+ La ville de Seversk serait désormais sous contrôle russe selon le site Stratpol. @rybar pense que la conclusion est prématurée. Dans tous les cas, le bataillon fasciste Aïdar a subi de grosses pertes en se retirant de Seversk, selon une source sur le terrain.
+ L’armée russe a frappé des installation militaires à Poltava, Nikolaïev, Odessa, Zaporojie, , Toretsk , Kharkov,
+A Konstantinovka, dans la République de Donetsk, un tir de missile russe a touché 250 combattants ukrainiens et étrangers d’un coup.
+ Le gouverneur de la région russe de Koursk a déclaré que les militaires russes avaient commencé des missions de combat à la frontière du district de Glouchkovski avec la région ukrainienne de Soumi. L’opération vise probablement à repousser les forces armées ukrainiennes de leurs positions dans les zones frontalières d’où elles bombardent le territoire russe.
Dans le même temps, les unités d’artillerie russes ont effectué un certain nombre de frappes sur les positions militaires ukrainiennes dans la région de Soumi. Les zones de Zaroutski, Starikovo, Boudivelni et Esmani ont été touchées. Les militaires ukrainiens de la ville de Kharkov sont également frappés par les forces russes. L’une des cibles du 17 juillet serait l’usine Khartron, où des instructeurs étrangers seraient stationnés.
Dans la soirée, des explosions ont été signalées dans la banlieue ouest de la ville russe de Koursk. Aucune victime n’a été signalée et les dégâts causés par ces attaques n’ont pas été révélés.
Ces derniers jours, les forces armées ukrainiennes ont effectué plusieurs raids d’artillerie sur le territoire de la Russie. Les villages frontaliers de Zernovo et Tetkino dans les régions de Briansk et Koursk ont été bombardés. Il n’y a pas eu de dégâts importants ni de blessés. Dans la région de Belgorod, certaines cibles non identifiées ont été interceptées par les systèmes de défense aérienne.
Les forces républicaines ainsi que les civils de la région du Donbass sont également bombardés par les forces ukrainiennes, notamment avec des armes fournies par les partenaires étrangers de Kiev.
+ Le gouvernement ukrainien a confié à Microsoft l’ensemble de ses systèmes d’information.
Faits saillants du 19 juillet 2022:
+ L’Ukraine annonce son intention de couler la flotte russe de la Mer Noire avec des armes occidentales.
+ L’armée russe a de nouveau détruit un entrepôt d’armes occidentales dans la région d’Odessa.
+L’une des principales cibles des missiles russes dans la région ukrainienne d’Odessa est le pont traversant l’estuaire du Dniestr, situé dans la ville de Zatoka. “Depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine, le pont a été touché au moins 4 fois. Des sources ukrainiennes ont rapporté qu’il avait été réparé. Cependant, il semble que le pont soit désormais hors service et ne puisse être réparé.
La dernière frappe aurait touché le pont le 16 juillet. Deux jours plus tard, le commandement opérationnel sud de l’Ukraine a confirmé que les frappes russes avaient touché trois cibles dans la région d’Odessa. Deux missiles ont touché une installation militaire et un autre un pont traversant l’estuaire du Dniestr.
Les images ont ensuite été diffusées en ligne. L’attaque a été menée avec un missile guidé d’aviation X-59MK2 qui a détruit les pylônes du pont.
Le pont qui enjambe le fleuve Dniestr revêt une importance stratégique pour les forces armées ukrainiennes (AFU), car il était activement utilisé pour le transfert d’armes et de munitions aux forces ukrainiennes depuis les États occidentaux.
La nuit dernière, des installations militaires de l’armée ukrainienne dans la région d’Odessa ont également été touchées par des missiles russes. Le 19 juillet, le ministère russe de la Défense a signalé la destruction de dépôts de munitions dans la zone de la colonie de Belenke. Des armes fournies à l’Ukraine par les États-Unis et les pays européens y étaient stockées
+ L’artillerie russe pilonne toute la ligne de défense ukrainienne dans le Donbass.
+ Dans la région de Kherson, 85% du territoire est déjà raccordé aux réseaux mobiles russes.
+ Les recruteurs ukrainiens ont de plus en plus de mal vu les pertes dans les rangs.
+ Les chiffres de l’armée britannique sont très loin des effets d’annonce de l’OTAN ou du gouvernement Johnson. Les projections budgétaires conduisent à réduire les effectifs de l’armée britannique de 76.500 hommes actuellement à 72.500 en 2025. Mais les connaisseurs de l’armée britannique disent que, derrière ces chiffres, se cache une réalité plus misérable encore : la Grande-Bretagne ne serait pas en mesure de déployer rapidement et effectivement plus de quelques milliers d’hommes sur un théâtre d’opération. On estime que les 1.600 hommes déployés en Estonie au mois de juin 2022 ne pourraient pas tenir sur le champ de bataille au-delà de quelques semaines en cas d’affrontement conventionnel avec l’armée russe ; en particulier les soldats britanniques dont nous parlons et la Brigade d’infanterie de l’armée estonienne à laquelle ils sont affectés ne seraient absolument pas en mesure de tenir face à la puissance de l’artillerie russe actuellement déployée en Ukraine.
La force de réaction de l’OTAN de 300.000 hommes annoncée par Jens Stoltenberg risque de se faire attendre longtemps.
Alors que les États-Unis envisagent de négocier avec la Russie, l'Union Européenne se veut jusqu'au-boutiste
Dénis de réalité européens
On connaissait le Zelenski des villes, on a trouvé son cousin le Zelenski des champs: Un réfugié ukrainien a trouvé un emploi dans une ferme estonienne. Il a volé un cochon au fermier et l’a vendu pour l’abattoir.. Le cochon s’est avéré être un cochon truffier, et le fermier était l’un des rares à chercher des champignons truffiers en Estonie. Aujourd’hui, l’agriculteur réclame un million d’euros à son invité ukrainien.
+ Josep Borrell a écrit un texte “fondateur” nous dit-on, pour expliquer que les citoyens des pays-membres de l’Union Européenne doivent être patients. Les sanctions fonctionneront sur le long terme. A vrai dire, il suffit de lire les premières lignes du texte pour se dire qu’on n’a pas besoin d’aller au bout: “Alors que la guerre s’éternise et que le coût de l’énergie augmente, les gens en Europe et ailleurs se demandent si ces sanctions fonctionnent et/ou si leurs effets secondaires sont trop importants. Sans sous-estimer les différents problèmes qui pourraient survenir, y compris les tentatives faites pour les contourner, les sanctions restent un instrument important de l’action politique. Mais il est certain que nous devons les utiliser de manière bien ciblée et, surtout, elles exigent une patience stratégique car il peut s’écouler beaucoup de temps avant qu’elles n’aient l’effet désiré”.
S’il n’y avait pas le sort des Européens à la clé, on commenterait du célèbre “C’est cela, oui!” en poussant un franc éclat de rire.
+ Pendant que Monsieur Borrell se livre à ses incantations magiques, le Sénat américain vient de rendre plus improbable encore l’adhésion factuelle de la Suède et de la Finlande à l’OTAN en bloquant la vente de F16 à la Turquie.
Errances allemandes
+ Günther Oettinger, ancien ministre-président de Bade-Wurtemberg et ancien commissaire européen à l’énergie, demande que la priorité donnée aux particuliers sur l’industrie dans l’approvisionnement en gaz, soit abolie. « Dans tous les cas, je plaiderais pour amender rapidement la Régulation Européenne d’Urgence sur le gaz (…) en faveur de l’industrie systématiquement importante. Le texte tel qu’il est actuellement ne peut pas être justifié. Il met en danger les emplois et la sécurité d’approvisionnement aussi bien que le fonctionnement de l’infrastructure publique ».
Le gouvernement allemand ira-t-il néanmoins vers plus de pragmatisme ? Le 20 avril dernier, Annalena Baebock, ministre des Affaires étrangères allemand, proclamait que « l’Allemagne n’a plus besoin des ressources énergétiques de la Russie ». Son compère du Parti Vert, Robert Habeck, ministre de l’Économie, vient de déclarer, ce 17 juillet 2022, que l’Allemagne ne pourrait pas passer l’hiver sans gaz russe.
+ Le 18 juillet, le ministre de la Défense allemand a fait savoir qu’il n’avait plus beaucoup de réserves pour livrer du matériel à l’Ukraine.
Cela n’empêche pas le ministre allemand de l’intérieur, Nancy Fraeser, de déverser son mépris sur d’éventuels manifestants protestant contre la vie chère: “Bien sûr, le risque existe que ceux qui criaient déjà leur mépris de la démocratie à l’époque de la Corona, souvent aux côtés de l’extrême droite, tentent d’utiliser la forte hausse des prix comme nouveau thème de mobilisation. Les populistes et les extrémistes ont profité de chaque crise pour susciter la peur et la division, mais aussi la haine et les menaces. Ils veulent encore aggraver les crises pour en tirer profit“
+ Olaf Scholz écrit dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung qu’en cas de paix en Ukraine obtenue aux conditions russes, les sanctions de l’UE continueront….
+…et ce soir Gazprom fait savoir que pour l’instant les livraisons de gaz russe par Nordstream 1 ne sont pas en mesure de reprendre.
Aucun rapport entre les deux?
La Hongrie se tourne vers la Chine
Ajoutons que les États-Unis annoncent devoir réduire leurs exportations de GNL à l’Europe du fait d’un accident au terminal de chargement de Freeport.
+ Le déficit commercial de l’UE en mai a atteint 163 milliards d’euros.
+ Mais l’Allemagne ne s’est pas pressée pour autant de faire parvenir à Gazprom la turbine de Siemens réparée au Canada: elle sera livrée le 24 juillet.
+ Pendant ce temps, l’establishment américain est de plus en plus divisé sur la question de continuer à soutenir l’Ukraine.
+ L’Union Européenne décide d’autoriser une levée partielle des sanctions contre la Russie sur les produits alimentaires. Il s’agit de dégeler des avoirs bancaires russes pouvant aider aux transactions.
+ Lu sur le site du Ministère chinois des Affaires étrangères:
“Le 17 juillet 2022, le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a eu une conversation téléphonique avec le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce Peter Szijjarto, à la demande de ce dernier.
Szijjarto a présenté la situation actuelle en Europe et en Hongrie, notamment les défis économiques et financiers auxquels la Hongrie est confrontée en raison des retombées de la crise ukrainienne. Il a déclaré que la Hongrie était satisfaite des résultats de la coopération entre la Hongrie et la Chine dans divers domaines, en particulier des progrès réguliers de la coopération économique, commerciale et d’investissement. La Hongrie est prête à maintenir des échanges de haut niveau avec la Chine afin d’élever constamment le partenariat stratégique global Hongrie-Chine vers de nouveaux sommets. La partie hongroise accueille favorablement les investissements des entreprises chinoises en Hongrie, et leur fournira des facilités et un environnement sain.
Wang Yi a déclaré qu’en plus d’avoir un impact sérieux sur l’Europe, la crise ukrainienne a produit un effet d’entraînement négatif qui s’est propagé dans le monde entier. Lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 qui s’est tenue il y a peu, toutes les parties étaient profondément préoccupées par cette situation, et la Chine a présenté une initiative pour faire face à la sécurité alimentaire et énergétique. La Chine n’est pas partie à la crise ukrainienne, mais nous ne sommes pas restés sans rien faire et nous ne jetterons pas de l’huile sur le feu. Nous avons toujours encouragé les pourparlers de paix de manière inébranlable et persévérante. Toutes les parties devraient sérieusement tirer les leçons de la crise ukrainienne. Dans l’intérêt des intérêts à long terme, toutes les parties devraient explorer la construction d’une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable pour parvenir à une paix et une sécurité durables.
Wang Yi a déclaré, la Chine chérit la confiance et l’amitié établies avec la Hongrie, et apprécie le fait que la Hongrie a toujours défendu la justice dans les affaires liées à la Chine, compris les propositions légitimes de la Chine et soutenu la Chine dans la sauvegarde de ses droits et intérêts légitimes. La Chine est prête à travailler avec la Hongrie pour faire des relations sino-hongroises un modèle de relations d’État à État caractérisé par une plus grande maturité et une confiance mutuelle. La Chine continuera à mener sans relâche une politique amicale à l’égard de la Hongrie et restera positive et ouverte d’esprit quant à la coopération mutuellement bénéfique entre les deux parties. La Chine encourage les entreprises chinoises à investir et à faire des affaires en Hongrie, et espère que la Hongrie offrira des attentes politiques stables et un environnement commercial sain. La Chine pense que la Hongrie continuera à défendre une position objective et juste et à pousser l’Union européenne (UE) à adopter une politique positive et pragmatique envers la Chine.
Szijjarto a déclaré : “La Chine n’a jamais été un rival de l’Europe, mais un partenaire qui apporte des opportunités de coopération. La Hongrie continuera à se consacrer à la promotion d’une coopération entre l’UE et la Chine caractérisée par le respect mutuel, l’équité et les avantages réciproques.’
Pour comprendre ce qui motive Budapest, on mùéditera cette appréciation du Premier ministre hongrois Viktor Orban: “Au départ, je pensais que nous ne nous étions tiré qu’une balle dans le pied, mais maintenant il est clair que l’économie européenne s’est tiré une balle dans les poumons, et elle est à bout de souffle“, a-t-il déclaré à la radio publique hongroise. “Les sanctions n’aident pas l’Ukraine, mais elles sont mauvaises pour l’économie européenne et si ça continue comme ça, elles vont tuer l’économie européenne. Ce que nous voyons en ce moment est insupportable.”
Les Européens sont-ils en train de manquer le tournant de la négociation?
+ Les Européens sont-ils en train de manquer un tournant? La Russie et les États-Unis ont annoncé vouloir continuer à envoyer des missions communes dans la station spatiale internationale. Selon AP: “Les astronautes de la NASA recommenceront à piloter des fusées russes en vertu d’un accord annoncé vendredi, et les cosmonautes russes prendront place à bord de la station spatiale internationale avec SpaceX dès cet automne.
L’accord garantit que la station spatiale aura toujours au moins un Américain et un Russe à bord pour assurer le bon fonctionnement des deux côtés de l’avant-poste orbital, selon les responsables de la NASA et de la Russie. L’échange était prévu depuis longtemps et a été finalisé malgré les tensions liées à la guerre de Moscou en Ukraine, signe de la poursuite de la coopération russo-américaine dans l’espace.
L’astronaute américain Frank Rubio s’envolera vers la station spatiale depuis le Kazakhstan avec deux Russes en septembre. Le même mois, la cosmonaute russe Anna Kikina rejoindra deux Américains et un Japonais à bord d’une fusée SpaceX en provenance de Floride. Un autre échange d’équipage aura lieu au printemps prochain.
Aucune somme d’argent ne sera échangée dans le cadre de cet accord, selon la NASA”.
+ Nouvelle leçon de diplomatie à l’adresse des Européens par M.K. Bhadrakumar:
” (…) Alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui participait à la réunion des ministres des affaires étrangères du G20 à Bali il y a une semaine, a fait une sortie spectaculaire lorsque le ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov a pris la parole, la secrétaire d’État au Trésor Janet Yellen s’est contentée de suivre le discours du ministre russe Anton Siluanov lors de la réunion des ministres des finances et des chefs des banques centrales du G20 qui a débuté à Bali vendredi.
En effet, Mme Yellen a dit ce qu’elle avait à dire – qualifiant la guerre de la Russie en Ukraine de “plus grand défi” pour l’économie mondiale et tout le reste – tandis que le vice-ministre russe des finances Timur Maksimov, qui était présent, a calmement écouté. Mais un communiqué commun est peu probable, car les États-Unis font pression sur les alliés du G20 pour un plafonnement du prix du pétrole russe, où le consensus fait défaut. Néanmoins, la modération du comportement de Mme Yellen retient l’attention, car elle se rend compte, peut-être, qu’elle ne fixe plus l’agenda mondial.
Même un ami proche des États-Unis comme l’ancien ministre israélien des affaires étrangères, Shlomo Ben-Ami, fait remarquer que “la Russie a généralement réussi à endiguer la marée” sur le champ de bataille ukrainien et qu’un “changement similaire en faveur de la Russie pourrait bien se produire sur le plan géopolitique”, ce qui signifierait que “les conséquences d’un maintien sur la voie actuelle pourraient s’avérer bien pires.”
Ces voix de la raison doivent être remarquées à Washington. Rien qu’au cours de la semaine dernière, Washington s’est montré disposé à “modifier” les sanctions occidentales contre la Russie à trois reprises dans un sens qui répond aux préoccupations de Moscou.
La dernière en date concerne la crise alimentaire : la Russie et l’Ukraine sont parvenues à un accord selon lequel Kiev va retirer les mines dans les eaux entourant ses ports du sud afin qu’un “couloir à céréales” s’ouvre vers le Bosphore. Entre-temps, Washington a notifié aux banques internationales, aux compagnies de navigation et d’assurance que les sanctions occidentales ne s’appliquent pas aux exportations russes de céréales alimentaires et d’engrais vers le marché mondial.
Une fois encore, une situation potentiellement explosive s’est présentée lorsque, le 18 juin, la Lituanie a bloqué le transit de marchandises russes à destination et en provenance de l’exclave de Kaliningrad. Après les protestations furieuses de Moscou et ses avertissements de représailles, la Commission européenne a publié une décision révisée le 13 juillet dans “une démonstration de réalisme et de bon sens”, comme l’a dit le porte-parole du ministère russe des affaires étrangères.
Selon les lignes directrices de l’UE, le transit ferroviaire de pétrole et de produits pétroliers, de charbon, d’acier et de fer, de bois, de ciment et d’autres marchandises non militaires vers Kaliningrad ne sera pas interdit par les sanctions. Il est inconcevable que l’UE ait agi sans consulter Washington, qui est probablement intervenu pour désamorcer cette confrontation potentiellement dangereuse.
De même, le 11 juillet, le porte-parole du département d’État américain a reconnu que Washington était favorable à une dérogation aux sanctions accordée par le Canada, qui permettrait à Siemens de transférer en Europe une turbine indispensable à l’exploitation du gazoduc Nord Stream de Gazprom, afin que la situation énergétique de l’Allemagne ne s’aggrave pas.
Dans chacune des trois situations ci-dessus, la position de Washington est de ne pas laisser la confrontation actuelle entre la Russie et l’Europe s’aggraver davantage. Washington doit être parfaitement conscient que la fatigue de la guerre en Europe est une réalité incontournable. Les protestations des agriculteurs aux Pays-Bas se sont rapidement propagées à toute l’Europe.
Le premier ministre britannique Boris Johnson s’est peut-être retiré d’une implosion politique qu’il avait lui-même provoquée, mais il s’agissait d’un processus plutôt que d’un événement, et l’état de l’économie britannique, au bord de la récession, a joué un rôle majeur. Le gouvernement italien est maintenant au bord de l’effondrement et, là encore, les mesures destinées à compenser la crise du coût de la vie sont devenues un point focal des tensions qui se développent au sein de la large coalition du Premier ministre Mario Draghi.
Lorsqu’il s’agit de l’Allemagne, la locomotive de l’Europe, tous les paris sont ouverts. La faisabilité de la relance de la production d’énergie nucléaire, l’inflation et les moyens les plus efficaces de la combattre, la hausse des prix, la crise de la sécurité énergétique, les fermetures industrielles imminentes et la réduction à grande échelle de l’emploi – tout cela a exacerbé les désaccords entre partis au sein du gouvernement de coalition dirigé par le chancelier Olaf Scholz et a progressivement érodé le soutien de l’opinion publique. (…)
En effet, Moscou serre la vis. Gazprom a averti mercredi qu’il ne pouvait pas garantir le fonctionnement des équipements “critiques” du gazoduc Nord Stream 1, malgré la décision du Canada de renvoyer une turbine essentielle après sa réparation. (…)
Pour être sûr, l’administration Biden comprend que l’alliance occidentale est confrontée au moment de vérité. Le “fignolage” des sanctions à trois reprises la semaine dernière est révélateur.
L’influent quotidien russe Izvestia a écrit mercredi que l’accord sur le “corridor céréalier” à travers la mer Noire peut créer une atmosphère propice à la reprise des pourparlers de paix entre Kiev et Moscou. Le quotidien cite Ivan Abramov, vice-président de la commission du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement) chargée de la politique économique,
“Bien sûr, maintenant, tout accord peut rapprocher les positions. Il y a eu des changements à Kaliningrad. Peut-être que le succès des négociations sur les céréales sera une incitation à la reprise des pourparlers de paix avec l’Ukraine. Cependant, Kiev doit être prêt pour cela”.
Abramov a laissé entendre que le président Poutine et son homologue turc Erdogan pourraient discuter de nouveaux pourparlers de paix lors de leur prochaine rencontre à Téhéran mardi. Le vice-président de la commission de la politique économique de la Douma d’État (chambre basse du parlement), Artem Kirianov, a également déclaré à Izvestia que pour mettre fin à l’opération militaire spéciale en Ukraine, les conditions déclarées par Moscou doivent être remplies, mais Kiev semble plutôt enclin à compter sur la fourniture d’armes occidentales plutôt que de s’asseoir à la table des négociations. (…)“.
La fin du pacte USA-Arabie Saoudite signe la fin de l'hégémonie américaine
Vers la fin du pétrodollar
+ Selon Bloomberg, les exportations russes d’hydrocarbures vers le Moyen-Orient sont en augmentation constante (environ + 100.000 barils par jour) depuis la fin février tandis qu’elles ont diminué de 30% (-500.000 barils par jour) l’Union Européenne. Actuellement, donc le Moyen-Orient absorbe à lui seul un quart de la diminution des exportations vers l’Union Européenne.
+ L’Arabie Saoudite a refusé d’augmenter sa propre production comme le lui demandait Biden.
+ Le gouvernement russe a élaboré un plan visant à créer une référence pétrolière nationale l’année prochaine, alors qu’il cherche à se protéger des efforts de l’Occident pour restreindre le flux de pétrodollars vers le pays. Les principaux ministères russes, les producteurs de pétrole nationaux et la banque centrale prévoient de lancer les échanges de pétrole sur une plateforme nationale en octobre, selon un document consulté par Bloomberg News. La Russie s’efforcera d’attirer des partenaires étrangers pour acheter du pétrole, dans le but d’atteindre des volumes d’échanges suffisants pour établir une référence de prix entre mars et juillet 2023, selon le plan.
Vaines menaces américaines envers la Chine
+ Ce qui caractérise les gouvernements occidentaux actuels, c’est la surenchère idéologique quand le réel se rebiffe. L’Arabie Saoudite ne fait rien de ce que Biden lui demande? Eh bien menaçons la Chine:
La Chine paiera un “prix très élevé” si elle aide la Russie à échapper aux sanctions occidentales, a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, lors d’un briefing le 18 juillet.
Il a déclaré que si la Chine devait fournir des armes à la Russie ou l’aider de quelque manière que ce soit à échapper systématiquement à “des sanctions, des contrôles à l’exportation et des mesures financières sans précédent”, elle serait contrainte de payer un “prix très élevé”, qui lui serait imposé non seulement par les États-Unis, mais aussi par des dizaines de pays du monde entier agissant de concert avec eux.
M. Price a fait remarquer que les États-Unis n’ont pas encore constaté une telle action de la part de la Chine, mais qu’ils surveillent de près le respect du régime de sanctions.
Il a ajouté que les États-Unis ont déjà envoyé ce “signal” à la Chine.
+ Pendant ce temps, le journal turc Cumhuriyet (principal journal d’opposition à Erdogan, de tendance “kemaliste”) écrit:
Le président américain Joe Biden, qui s’est rendu en Israël et en Arabie saoudite, a déclaré : “Nous avons fait des progrès dans le renforcement de nos relations avec les États du Golfe. Nous ne laisserons pas un vide que la Russie et la Chine pourront combler au Moyen-Orient”.
La déclaration de Biden était liée à son objectif d’établir une alliance israélo-arabe contre l’Iran, malgré la réduction de la puissance des États-Unis au Moyen-Orient. En fait, des messages ont été donnés dans ce sens avant la visite, même le roi de Jordanie II. Selon les mots d’Abdullah, la “construction de l’OTAN arabe” était désormais à l’ordre du jour (CNBC, 24.6.2022).
Cependant, la déclaration de Biden pose un gros problème : les relations de la Chine et de la Russie avec les pays arabes et Israël se développent et s’approfondissent. (…)
D’autre part, la déclaration de Biden selon laquelle “Nous ne laisserons aucun vide à combler contre la Russie et la Chine au Moyen-Orient” comporte toute l’immoralité de la “vision impérialiste”. Les États-Unis se considèrent comme le “propriétaire” du Moyen-Orient.
En fait, la réponse de la Chine à cette déclaration “impérialiste” de Biden a été le “respect de la souveraineté”. Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré : “Il n’y a pas de ‘fossé’ au Moyen-Orient, les peuples du Moyen-Orient sont les propriétaires du Moyen-Orient”, et a ajouté : “Le Moyen-Orient n’est l’arrière-cour de personne. Soutenant les droits souverains des pays du Moyen-Orient, la Chine est prête à contribuer à la réalisation de la paix et de la prospérité dans cette région avec la communauté internationale.”
Nous pouvons également ajouter : Il n’y a pas de vide au Moyen-Orient, il y a un excédent ; c’est l’excédent impérialiste des États-Unis.
Les BRICS vont devenir le réseau clé de l’équilibre mondial
+ Et l’élargissement des BRICS devient une réalité toujours plus évidente chaque jour:
La présidente du Forum international des BRICS s’attend à ce que la Turquie, l’Égypte et l’Arabie saoudite rejoignent le groupe “très bientôt”. Dans une interview accordée au journal russe Izvestia, Purnima Anand a déclaré que la Chine, la Russie et l’Inde avaient discuté de cette question lors du 14e sommet des BRICS, qui s’est tenu en ligne le mois dernier.
“Tous ces pays ont manifesté leur intérêt pour une adhésion et se préparent à déposer une demande d’adhésion. Je pense que c’est une bonne étape, car l’expansion est toujours perçue positivement ; cela augmentera clairement l’influence des BRICS dans le monde“, a expliqué Anand. “J’espère que l’adhésion des pays aux BRICS se fera très rapidement, car maintenant tous les représentants du noyau de l’association sont intéressés par l’expansion de l’organisation, donc ce sera très bientôt.”
Elle a souligné que l’adhésion de l’Égypte, de l’Arabie saoudite et de la Turquie pourrait ne pas avoir lieu en même temps.
Plus tôt, Li Kexin, directeur général du département des affaires économiques internationales du ministère chinois des affaires étrangères, a déclaré que plusieurs pays “frappaient à la porte” de l’organisation, notamment l’Indonésie, la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Égypte et l’Argentine.
Russie-Iran: échec à Washington
+ Lu sur InterSlava Z (canal Telegram):
1. L’un des principaux objectifs de la visite est de préparer la conclusion d’un accord de coopération stratégique entre la Russie et l’Iran, à bien des égards identique à celui que l’Iran a déjà conclu avec la Chine depuis 25 ans.
2. Pour des raisons objectives et en l’absence de nécessité pour la Russie d’équilibrer sa position sur l’Iran avec l’Occident, les relations entre Moscou et Téhéran aux niveaux diplomatique et économique seront sensiblement améliorées dans les années à venir.
3. Bien sûr, la Russie n’interférera pas de manière significative avec l’Iran pour jouer sa carte nucléaire, d’autant plus que l’Iran a déjà déclaré ouvertement que, si nécessaire, il atteindra le niveau d’enrichissement de l’uranium à 90% dans quelques semaines, mais il ne le fait pas encore en raison de la poursuite des négociations sur un accord nucléaire. Dans les conditions actuelles, l’échec de l’accord nucléaire empêche l’Occident d’offrir un accès plus large au pétrole iranien sur les marchés mondiaux, ce qui est bénéfique pour la stratégie énergétique russe dans la confrontation avec l’Occident.
4. En ce qui concerne l’approvisionnement mutuel en armes, il n’y a en fait aucun obstacle à cela. La position officielle de l’Iran de ne pas fournir d’armes à la zone de conflit pourrait bien faire l’objet de négociations et servir de couverture à des contacts informels concernant la fourniture de drones de reconnaissance et de frappe iraniens et de munitions de barrage pour les besoins des forces armées russes. L’Iran, à son tour, est intéressé par la fourniture de systèmes modernes de défense aérienne et d’avions de chasse, dont il aura besoin en cas de décision de finaliser le programme nucléaire et de se protéger contre les tentatives d’Israël et des États-Unis de frapper l’Iran. Après la levée des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU sur les armes, la Russie a le droit de fournir à l’Iran n’importe quelle arme conventionnelle, et ce facteur est certainement utilisé dans les négociations avec Israël dans le cadre des restrictions sur la fourniture d’armes israéliennes à l’Ukraine (relativement parlant, si vous commencez à fournir des drones à l’Ukraine, l’Iran aura de nouveaux systèmes modernes de défense aérienne).
5. En général, l’Iran, en tant que puissance régionale forte avec une initiative stratégique au Moyen-Orient, est un partenaire précieux/ally pour la Russie et la Chine dans la confrontation avec le bloc occidental. Dans le même temps, le format actuel des relations est tel que le partenariat avec l’Iran ne ferme pas les portes à Moscou et à Pékin dans les relations avec le “démembreur de Riyad” et les Émiratis, qui font désormais ouvertement front à Washington, ce qui s’est clairement manifesté lors du voyage de Biden au Moyen-Orient.
6. Aucune percée particulière n’est attendue sur la Syrie maintenant, il y a une position bloquée là-bas, dont la Fédération de Russie est tout à fait satisfaite au stade actuel, tant qu’elle est occupée par l’Ukraine. Erdogan le sait, et il essaiera probablement de négocier à nouveau avec Poutine pour obtenir quelques concessions sur les questions kurde et du Karabakh. Malgré toutes ses machinations, “l’ami Recep” continue d’être un précieux compagnon de route pour la Fédération de Russie. En effet, les négociations avec Erdogan, les États-Unis et l’Occident lui coûtent cher et l’agacent encore plus au stade actuel. Cependant, il vaut mieux ne pas lui dévoiler son dos dans tous les cas, il est trop changeant.
+ Le 19 juillet, Vladimir Poutine s’est entretenu avec le Président iranien Raisi; puis avec le Guide suprême Khamenei.
Aujourd’hui, l’Iran a signé un accord d’investissement de 40 milliards de dollars avec Gazprom.
M.K. Bhadrahumar décrit ce qui ressemble à une défaite diplomatique d’ordre stratégique pour les Etats-Unis:
“Lorsque le conseiller américain à la sécurité nationale Jack Sullivan a parlé pour la première fois d’un accord potentiel entre l’Iran et la Russie sur les drones, Moscou a gardé le silence et Téhéran a publié une réfutation pro forma, ce qui, pris ensemble, suggère qu’il s’agit d’un travail en cours. La révélation de Sullivan est apparue à la fin d’un briefing de la Maison Blanche pour la prochaine tournée du président Biden en Asie occidentale, en Israël et en Arabie Saoudite, et semblait avoir un élément de grandiloquence visant à alimenter les sentiments anti-Iran latents dans la région du Golfe, ce qui pourrait, à son tour, injecter un certain degré de contemporanéité au projet de signal de POTUS pour rassembler un front militaire israélo-arabe dans la région.
En l’occurrence, le stratagème n’a pas fonctionné. Les pays d’Asie occidentale continuent de résister à un tel enrégimentement par Washington. Après la fin de la visite de Biden, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré à CNN, entre autres, que des pourparlers étaient en cours entre l’Iran et les États du CCG (Conseil de coopération des Etats du Golfe). (…)
La Russie manquerait de drones armés de ce type, capables d’entreprendre des missions à longue distance pour trouver et détruire, par exemple, les lance-roquettes mobiles HIMARS fournis par les États-Unis et actuellement déployés en Ukraine, ainsi que pour neutraliser les défenses aériennes ukrainiennes. En outre, les drones sont relativement bon marché et non réutilisables, contrairement aux avions avec équipage.
Si l’accord sur les drones est effectivement conclu, comme cela semble assez probable, il marquera un bond en avant dans les relations entre la Russie et l’Iran. En effet, l’Iran fera pour la Russie quelque chose que seule la Chine est capable de faire mais qu’elle ne fera pas par crainte de représailles américaines. Cela fait de l’Iran un pays partenaire très spécial pour la Russie. Ironiquement, cependant, la Russie n’a pas encore élevé sa relation avec l’Iran au rang de “stratégique”.
De son côté, l’Iran s’expose littéralement à défier “l’ordre fondé sur des règles” de l’Occident, car la Russie va déployer ses systèmes d’armes sur le théâtre européen contre les systèmes de défense aérienne fournis à l’Ukraine par les États-Unis et les pays de l’OTAN. On ne saurait trouver beaucoup de parallèles entre une puissance moyenne émergente apportant une aide aussi cruciale à une superpuissance dans une guerre de haute technologie dans des conditions réelles sur la ligne de front. Bien sûr, cela renforce la position de l’Iran au niveau régional et international.
En termes géopolitiques, cependant, l’importance réside dans la certitude que la porte est en train de se refermer sur les négociations nucléaires entre l’Iran et les États-Unis via les médiateurs européens, qui se déroulaient à Vienne depuis un an.
Il n’est pas surprenant que Téhéran ait déjà tiré la conclusion que le président Joe Biden dissimule virtuellement, tout en adoptant en réalité la politique iranienne de son prédécesseur, et que les États-Unis sont revenus à leur stratégie (ratée) vieille de plusieurs décennies consistant à promouvoir un front israélo-arabe contre Téhéran. Il est clair que Téhéran s’engage dans une nouvelle trajectoire qui repose sur une hostilité américaine sans faille.
Cela signifie que Téhéran redoublera d’efforts pour améliorer ses relations avec ses voisins arabes et explorera toutes les voies possibles dans cette direction, saisissant la fenêtre d’opportunité de la nouvelle pensée saoudienne pour réduire sa dépendance vis-à-vis des États-Unis et explorer son autonomie stratégique et sa politique étrangère indépendante.
On peut dire que Téhéran est un bénéficiaire de l’approfondissement des relations saoudo-russes et saoudo-chinoises. On peut soutenir que la quête de l’Arabie saoudite pour devenir membre des BRICS rapproche le royaume de la vision du monde de l’Iran, qui accorde la priorité à un ordre mondial multipolaire et démocratisé dans lequel chaque pays est libre de choisir sa voie de développement et son système politique.
Dans ce contexte historique de transformation de la région ouest-asiatique, la visite du président Vladimir Poutine à Téhéran ce mardi revêt une grande importance. L’Iran devient l’une des relations les plus importantes pour la Russie.
Ce qui a commencé comme une alliance limitée en Syrie pour lutter contre le terrorisme a pris de l’ampleur au cours des sept dernières années et revêt un caractère mondial. Feu Qassem Soleimani se serait senti immensément gratifié du fait que sa mission à Moscou en juillet 2015 ait réussi au-delà de toutes les attentes.”
+Le Japon a soudainement compris – les autorités du pays demandent à Mitsui et Mitsubishi de conserver leurs parts dans le projet pétrolier et gazier Sakhalin-2
Après la publication, le 30 juin, d’un ordre de transfert des actifs de Sakhaline-2 à la nouvelle société russe LLC, au lieu de Sakhaline Energy, le Japon a soudainement changé d’avis et a demandé à Mitsui&Co. et Mitsubishi Corp. de conserver leurs parts dans le projet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.