Ce mercredi 20 juillet, un généraliste de Lons-Le-Saunier, dans le Jura, était appelé à s’expliquer devant ses pairs après qu’une cinquantaine de plaintes ont été déposées contre lui devant l’Ordre. En décembre 2021, ce dernier avait posté un message sur la porte de son cabinet, indiquant que les patients non vaccinés n’étaient plus autorisés à entrer dans le cabinet, "sauf urgence absolue".
Le mot était resté affiché deux jours… Mais cela avait suffi pour créer une véritable polémique sur les réseaux sociaux. Le médecin s’était attiré les foudres de nombreux internautes antivax. Auprès de 20 Minutes, ce dernier avait expliqué avoir été contraint de retirer son affiche après avoir reçu un appel du Conseil départemental de l’Ordre des médecins lui rappelant ses obligations déontologiques.
Victime d’appels malveillants et courriers injurieux, le généraliste ajoutait auprès de 20 Minutes qu’il avait pensé bien faire en écrivant ce mot, son intention ayant été de "protéger" ses patients du virus. "Un médecin hospitalier a le droit de faire ce que j’ai fait, puisqu’on peut seulement accéder à l’hôpital en étant vacciné ou en présentant un test négatif. Mais moi, je n’ai pas le droit de faire ça dans mon cabinet", regrettait-il alors.
Quelques mois après, 55 personnes, représentées par l’avocat médiatique Me Fabrice Di Vizio, avaient décidé de porter plainte contre lui devant l’Ordre des médecins. Parmi les plaignants, aucun n’était patient du généraliste libéral.
Le premier plaignant a été débouté le 20 juillet par le tribunal disciplinaire de l’Ordre des médecins de Bourgogne Franche Comté qui a jugé la plainte irrecevable. "Il n’est pas établi, ni même allégué, que le plaignant aurait eu ou pu avoir un rapport médical avec le Dr X pendant la période de présence de l’affiche litigieuse. […] Il n’est pas établi, ni même allégué, qu’un patient aurait été refusé au cabinet du Dr X pendant la période dont il s’agit", a jugé le tribunal.
Le praticien s’est dit soulagé de ce dénouement, indique l’Est Républicain, qui a rapporté le jugement. Les 54 autres plaintes devraient en effet également être déboutées si l’on suit la logique du tribunal. Mais le généraliste déplore cet événement : "Sans les réseaux sociaux, cette poubelle anonyme, on n’aurait jamais entendu parler de ça." S’il avait été sanctionné, assure-t-il, il aurait pris sa retraite.
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