« C’est l’enfer », « hyperviolent », « dantesque »… Ils ont pris une vraie claque. Les fidèles d’Emmanuel Macron se montraient sonnés à l’annonce des résultats du second tour des élections législatives, dimanche 19 juin. Alors que le chef de l’Etat avait appelé les Français à lui donner une majorité « claire et solide », Ensemble ! – La République en marche (LRM), le MoDem et Horizons – recueille 246 sièges. Loin de la majorité absolue, fixée à 289 sièges, qu’il détenait depuis cinq ans.
Un score inférieur aux projections, à l’issue du premier tour, qui créditaient le camp Macron de 255 à 295 sièges et lui faisaient espérer de conquérir une majorité absolue, comme en 2017. Finalement, ce sera une faible majorité relative. Si faible qu’elle constitue la plus petite de la Ve République. « La situation est inédite. Jamais l’Assemblée nationale n’a connu une telle configuration sous la Ve République », a réagi la première ministre, Elisabeth Borne, élue de justesse dans le Calvados, avec 52,46 % des suffrages.
Un énorme désaveu pour Emmanuel Macron, qui a pâti d’un vote sanction, après sa réélection à l’Elysée, il y a près de deux mois. Et un scénario cauchemar pour le président de la République, qui pourrait mettre à mal ses ambitions réformistes. Faute de troupes suffisantes, à l’Assemblée nationale, pour voter ses projets de loi, en particulier le dossier des retraites, qui paraît mal parti. L’échec de son camp contraste avec la percée de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), portée par Jean-Luc Mélenchon, qui totalise 142 sièges, et une performance sans précédent du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, qui en compte 89.
« Personne ne gagne. Mais nous on perd », se lamentait un cadre de la majorité à l’annonce des résultats. « C’est loin de ce que l’on espérait », a reconnu le ministre des comptes publics, Gabriel Attal, sur TF1. « On a déçu un certain nombre de Français, le message est clair », a abondé la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, sur France 2. Avec des défaites lourdes de symboles pour une majorité, qui se retrouve décimée : le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été battu dans son fief du Finistère, tout comme le patron des députés LRM, Christophe Castaner, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Idem pour son homologue du MoDem, Patrick Mignola, en Savoie.
Parmi les responsables de la majorité, seul le ministre de la transformation et de la fonction publiques, et délégué général de LRM, Stanislas Guerini, a réussi à l’emporter dans la 3e circonscription de Paris.
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