18 juin 2022

Covid-19 : un déficit immunologique responsable de près d'un quart des formes sévères chez les vaccinés


Des chercheurs ont voulu comprendre pourquoi des personnes vaccinées développaient des formes graves après une infection au Covid.

Si de tels cas restent très rares, cela pourrait s'expliquer par un déficit immunologique dans 24% des cas.
Si les vaccins contre le Covid-19 sont très efficaces pour prévenir les formes graves de la maladie, parfois, des malades échappent à la règle et se retrouvent à l'hôpital. Mais pourquoi ? C'est qu'ont tenté de savoir des chercheurs de l'Inserm, des hôpitaux de Paris (AP-HP) et d’Université Paris Cité en travaillant ensemble à l'hôpital Necker, à Paris.
42 patients finalement choisis pour l'étude

Une étude a été menée sur une cohorte de 48 patients, âgés de 20 à 80 ans ayant fait une forme sévère à critique suite à une infection par le variant Delta, malgré un schéma vaccinal complet par vaccin à ARNm. Comme le précise l'Inserm dans un communiqué, "l’idée était ainsi d’écarter les formes sévères ayant pu se développer suite à un échec de la vaccination, afin d’isoler et identifier d’autres facteurs. Pour différentes raisons (infection par le VIH, présence de lymphome, prise de traitements immunosuppresseurs…), six patients avaient une réponse vaccinale défectueuse et ont donc été exclus de l’étude".

Les résultats ont été publiés dans la revue Science Immunology. Chez ces 42 personnes vaccinées contre le Covid et ayant développé une forme sévère, 24% présentent un déficit immunologique, c'est-à-dire un dysfonctionnement du système immunitaire. Concrètement, ces personnes avaient "des anticorps qui étaient en mesure de neutraliser les interférons de type 1", ces 17 protéines produites par les cellules pour bloquer la réplication du virus.

Le phénomène reste cependant très rare. Et comme le souligne l'Inserm, cela ne veut pas dire que la vaccination n'a joué aucun rôle chez ces personnes avec un déficit immunologique : "Il est intéressant de noter que même si ces patients ont développé une forme sévère de Covid-19, aucune n’a abouti au décès. Or, dans la population non vaccinée, 20% des personnes qui décèdent présentent des auto-anticorps anti-interférons de type 1. On peut donc supposer que la vaccination a eu un effet même si elle n’est pas parvenue à empêcher le développement de la maladie."

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