Selon une étude de l’Institut du cerveau de Paris (Inserm/CNRS/Sorbonne Université/AP-HP) les restrictions sanitaires liées au Covid-19 n’ont pas empêché les gens de développer leur créativité. Au contraire, le fait d’être confiné a poussé les gens à s’adonner à de nouvelles activités. Ils ont réussi à surmonter les obstacles liés aux mesures de confinement. Notons que les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Frontiers in Psychology.
Le confinement a été angoissant pour certains, selon une note scientifique publiée au mois de mars par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les syndromes dépressifs auraient augmenté de 25% causée par le confinement en 2020. Pour d’autres, le confinement a été un déclencheur de créativité. Cette créativité aurait-elle été alimentée par des émotions inhabituelles ou, peut-être, par plus de temps libre ? Une étude a révélé les vertus du confinement sur la créativité. Selon l’American Psychological Association, la créativité se définit comme « la capacité de produire ou de développer un travail des théories, des techniques ou des pensées originales ».
Impact du confinement sur notre créativité
Une étude de l’Institut du cerveau de Paris de Sorbonne Université a révélé comment notre créativité a évolué malgré le confinement. Pour cela, un groupe d’experts du Frontlab de l’Institut du Cerveau a lancé un sondage en ligne sur l’impact du confinement sur la créativité.
Via une enquête en ligne à travers un questionnaire en deux parties: la première interrogeait sur la situation dans laquelle se trouvaient les participants durant la période mars-avril 2020, la seconde partie portait sur les activités créatives effectuées pendant le confinement.
Les chercheurs ont présenté aux participants une liste de 28 activités créatives issue de l’Inventaire des activités et réalisations créatives (ICAA), utilisé le plus souvent par les psychologues de recherche. Elles comprennent notamment la peinture, le jardinage, la cuisine, la couture, la décoration et l’écriture. Les personnes sondées sont tenues de révéler s’ils ont pratiqué ces activités au cours du confinement et à quelle fréquence. Elles devaient aussi expliquer pourquoi ils le faisaient ou pourquoi ils ne le faisaient pas.
Les chercheurs ont également pris en compte les données concernant les changements de créativité “auto-perçus”. Selon les résultats de l’enquête, 343 participants à l’étude ont révélé avoir été plus créatifs durant le confinement. En outre, la cuisine, les programmes d’entraide, le sport, la danse et le jardinage étaient les activités les plus prisées.
Les causes de ce développement de la créativité
Les chercheurs n’ont pas omis d’interroger les participants sur les obstacles à surmonter au cours du confinement. Ils ont constaté que leur existence confinée ne constituait pas une entrave au développement de la créativité. Au contraire, les obstacles n’auraient fait que booster la créativité des gens.
Pour le neurologue Théophile Bieth (AP-HP), co-auteur de l’étude, « le confinement a été éprouvant psychologiquement pour la majorité des participants, ce que d’autres études ont pu montrer, mais qu’en moyenne ces derniers s’étaient sentis plus créatifs », et d’ajouter « nous avons mis en évidence que mieux les personnes se sentaient, plus elles pensaient avoir été créatives. »
Même constat pour Dr Ajay Agrawal de l’université de Toronto qui a déclaré dans le podcast Discruptors que « Dès que vous fixez des contraintes, l’esprit créatif se met à travailler sur la manière d’atteindre l’objectif ».
Les auteurs de l’étude ont aussi identifié le rôle des émotions dans la créativité. Ils ont alors constaté qu’il existe une corrélation entre les états affectifs d’un individu et la créativité. L’humeur positive pousse les gens à devenir plus créatifs. En revanche, les états affectifs négatifs ont tendance à réduire la créativité.
Par ailleurs, les changements linguistiques ont pu inclure l’ajout de nouveaux mots liés à la pandémie. Selon les chercheurs de l’université d’État du Michigan, historiquement, des événements importants et des catastrophes ont eu un impact sur le langage et la parole.
Ces derniers se sont penchés sur les changements linguistiques durant la période de confinement. Ils ont alors découvert de nouveaux mots ont fait leur apparition pour ne citer que « Rona » qui est une abréviation de « coronavirus », « Zoom fatigue » et « doomscrolling ».
Notons que ces chercheurs du laboratoire de sociolinguistique de l’université de l’Etat du Michigan lancent actuellement une étude baptisée projet MI Diaries project. Elle permettra d’identifier l’impact du confinement sur le langage. Ils vont étudier les enregistrements de conversations des habitants du Michigan pour identifier les changements de discours liés aux mesures sanitaires et au Covid-19.
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