La Haute Autorité de Santé est-elle prise d'un sentiment de panique face à la question des effets secondaires des vaccins, qui s'envenime après l'audition des "anti-vax" par l'Office Parlementaire présidé par Cédric Villani ? En tout cas, son dernier document publié, sur la stratégie vaccinale, à mettre en œuvre cet automne, laisse entendre, entre les lignes, que la vaccination obligatoire tant aimée par le gouvernement et ses commanditaires européens soulève quelques problèmes de conscience, désormais.
Il faut absolument lire entre les lignes du communiqué de presse publié par la Haute Autorité de Santé, intitulé “Covid-19 : anticiper une vaccination périodique des plus fragiles”, pour comprendre le malaise qui s’instaure à la tête de l’État autour de la vaccination.
Ce document décrit trois scénarios pour l’automne 2022, dont un seul prévoit une “campagne de rappel vaccinal pour la population générale”. Ce scénario est qualifié de “pessimiste”. Les deux autres limitent la vaccination aux personnes immuno-déprimées ou à risque (les plus de 65 ans, en l’espèce).
Pourquoi peut-on parler d’un malaise de la HAS ?
Premier point, on notera cette bizarrerie sur la démarche elle-même “d’anticipation” en matière de vaccination. Comme l’indique la HAS :
Pour ce faire, la HAS s’est autosaisie afin d’émettre des recommandations pour une campagne vaccinale à l’automne 2022, dont les objectifs demeurent identiques à ceux fixés depuis le début de l’épidémie : réduire la morbi-mortalité associée à la Covid-19 et la diffusion de l’épidémie, maintenir les capacités du système de soin et les besoins vitaux de fonctionnement du pays.
Ce qui retient l’attention, ici, c’est “l’autosaisine” de la Haute Autorité de Santé. Ce choix d’intervenir spontanément quand personne ne vous pose de question est étrange. Soit la HAS veut combler le vide politique créé par les élections, soit elle veut anticiper une stratégie vaccinale autoritaire fondée sur la vaccination obligatoire de la population. Soit les deux.
On peut très bien imaginer que, faute de vision, le gouvernement ne se laisse aller à sa pulsion naturelle qui est de vacciner tout le monde à l’automne, pour faire plaisir à Bruxelles et aux financeurs de Pfizer, sans se poser de questions. Pour éviter ce scénario catastrophe, la HAS prend les devants.
Ses membres en auraient-ils assez de devoir cautionner scientifiquement des choix politiques imposés autoritairement ?
Que préconise la HAS ?
Selon le communiqué de presse de la HAS, le scénario le plus probable est celui-ci :
Pour définir ses recommandations vaccinales pour l’automne 2022, la HAS retient le scénario d’évolution de la crise sanitaire qu’elle considère comme le plus probable, dans lequel l’impact de la circulation du virus, toujours active, serait moindre grâce une immunité durable et suffisante permettant de limiter les formes graves et les décès.
On comprend ici que la Haute Autorité de Santé prévoit une reprise relative de l’épidémie à l’automne, et qu’elle préconise une vaccination des plus de 65 ans, probablement obligatoire.
En revanche, elle considère que la scénario d’un pic épidémique virulent est “pessimiste”. La vaccination ne deviendrait obligatoire (et encore ce mot-là n’est-il pas prononcé…) que si et seulement si un nouveau variant plus virulent apparaissait.
Ce qui s’appelle ouvrir le parapluie
Les habitués de l’action administrative comprennent donc que la Haute Autorité de Santé, probablement au vu des polémiques qui prospèrent sur les effets secondaires des vaccins, commencent à “ouvrir le parapluie”, c’est-à-dire à se dédouaner de leurs futures responsabilités en cas d’action pénale contre les responsables du désastre sanitaire qui se dessine en coulisses. Pour éviter de futures poursuites, les membres de la HAS prennent donc l’initiative de conseiller au gouvernement, en dehors de toute pression partisane, de limiter la vaccination aux seules personnes fragiles, c’est-à-dire aux cas où l’analyse bénéfice-risque le justifie.
En dehors de ces situations, la HAS laisse le gouvernement arbitrer politiquement au mépris de l’avis scientifique.
Bien entendu, tout ceci est soumis à l’hypothèse qu’un variant virulent n’apparaîtrait pas, ce qui est tout sauf sûr.
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